C'est une histoire avec les Paul, pas
la gratte du même nom, quoique, des cordes tissent l'histoire de ces
gars là. C'est un cru assez juteux que ce prénom dans l'histoire
de la belle musique pop rock. D'ailleurs il n'existe pas de Paul
Wilson.
Là, je glisse doucement sur le crémeux
et délicieux dernier opus de Weller. La voix burinée, la classe
dans le costard « True meaning » m'a collé
le cul sur ce velours inattendu.
Et puis j'ai craqué aussi sur le
dernier Paul Costello, « Look Now », un
poil frileux au départ, je me suis rendu compte et je suis parti...
Il y a bien eu ce mirage mitigé Paul
Collins, ni bassiste ni batteur et sa pochette primaire et fauve avec
des saynètes Beatles qui lorgnent vers un autre Paul, le plus grand.
Paul Westerberg à Replacer à sa juste
valeur et ce « Folker » qui me tape les
tempes ; Chicago Blues rock et le Paul Butterfield Blues Band ;
le grand fou Paul Williams du même continent ; « My
way » pour un petit encas ; le folkeux psyché Paul
Parrish, et son « My Gospel » ; le terrible
album du petit Paul Cauthen sorti cette année, une relève et
révélation.. relévation ??? Vers Tupelo, le pays de Paul
Thorn qui chante son americana depuis deux décennies.
Dans la catégorie un peu plus jeune il
y a Paul Young qui a bien vieilli, comme Billy qui n'est plus, Heaton
côté british, ou chez nous comme Personne. Que dire de Paul Nareff
qui n'en finit plus de sortir son album improbable qui ne sort pas et
qu'on s'en fiche du coup qu'il sorte.
Paul est aussi un grand bassiste, Paul
1er bien sûr, mais aussi celui coincé entre John et Jones..
C'est une longue et grande histoire
musicale que la belle saga des Paul. Depuis quelques jours l'été a
tendu la main à l'hiver en se moquant du carotène, là, un album
bleu à pleurer passe inaperçu et sur les saisons, il est venu se
poser discrètement sur les étales, juste à peine avant que les
feuilles viennent exciter nos pelles. C'est un génie de l'écriture,
comme Paul même si Arthur c'est pas John. Avant le duo, et bien
après, ce Paul là est venu embaumer toutes nos grisailles.
« Negiciations and love songs » est venu un
jour chez moi, il a imposé ce prénom sur le duo mythique. Il ne m'a
plus jamais lâché, sans pour autant que je le revendique plus que
ça. En fait voilà, Paul Simon est « ordinaire », pas du
diesel, pas du sans plomb, juste du Paul Simon pour rouler sûrement,
loin, longtemps, il va de soi, nous l'avons avec nous sans le
brandir, il est toujours là et l'a toujours été sans que l'on ai
besoin de hurler notre amour pour lui. Sa voix, son style, sa
douceur, et la pétillante de ses mélodies, comme McCartney ou Paul
Partridge.. en plus délicat.
Du coup Paul Simon vient dévoiler près
de chez nous, dans la plus bleutée des discrétions un album
saisissant. Certes, il reprend quelques unes de ses chansons d'antan
et de tout temps, mais laisser dégouliner ce disque sans que l'on
puisse faire quoique ce soit d'autre est une révélation. Ce Paul là
a fait son chemin entraînant presque tout le monde. « In
the Blue Light » pour blind tester son cerveau,
sur quel album ce morceau ?
J'ai une grande tendresse pour « The
Rythm of the Saints », l'aboutissement hyper contrôlée
de « Graceland »..pour « One
Trick Pony » et sa douceur, et il n'est pas impossible
que je frissonne sur « René & Georgette Magritte.. »
2018 .. comme toutes ces nouvelles interprétations troublantes de
quelques chansons d'un autre Paul, entre autre. Le Simon.
Simon bleu me colle à la peau comme
une blue note.
N'est pas Paul qui veut
Paul Simon 2018 « In the Blue
Light » label :legacy