mardi 30 juillet 2019

Africa Express / Santana / Micus






1000 lieux et 1000 rencontres, des émotions sans fin, latino et occident sur le continent africain, de la fusion à s’en faire fondre le bulbe. Je viens de passer une journée entière en Afrique, du matin plein de lumière ocre vers la nuit mystique noire et blanche en passant par une soirée enflammée rouge et orangée.

Damon Albarn a déjà côtoyé le Mali, on traverse le continent avec lui et on part vers Johannesburg en happant toutes les âmes tout le long du voyage ensoleillé. Toutes ces voix, ces visages, Nick Zinner, Gruff Rhys, Georgia, Ghetts, Moon Child Snelly et Sho Madjozi. « Molo » veut dire « Bonjour », c’est une belle journée à boire le soleil, le voir s’affaler et s’enflammer sur les braises crépusculaires d'un Santana live jusqu’au noir total. Buika, Cindy Blackman, Laura Mvula.. un soir volcanique. Puis la scène s’est éteinte, toutes les peaux se reposent, la nuit planétaire va s’étirer jusqu’aux premières lueurs du petit matin, sur le doux son ensorcelé des Kalimbas, Duduks, cymbales et flûtes. Guitares chamaniques multi-cordes. Tanzanie, Botswana, Namibie, Éthiopie, mais aussi Arménie, Indes et Tibet, les instruments de Stephan Micus nous embarquent très loin sous la lune, vers les forêts, rivières et collines, toute notre existence se révèle, prend son jus et nous transcende dans l'épaisseur du noctambule.

Aujourd’hui, j’ai fait un long et beau voyage sur un autre continent que le mien.

 

Africa Express 2019 « Egoli » label : Africa express
Santana 2019 « Africa Speaks » label : concord records
Stephan Micus 2019 « White Night » label : ECM




jeudi 25 juillet 2019

Lavilliers / Belin / Daho





Le ciel baveux traîne sa couleur d’huître laiteuse à moitié morte. Les peupliers sont cuits sur place, raides et droits, comme la queue d'un pendu, la chaleur va passer. L'air que l'on respire brûle les poumons, paresses, les feuilles en bernes, les becs grands ouverts, sueur et poussière. L'asphalte dégoulinant a lâché sa marée noire sur les trottoirs incandescents. Pluie grasse en crachin de cambouis, faux éden.  

Tout se dilate.

Je fantasme sur une endive, à croquer sa chair blanche gorgée d'eau, somnolente au creux sombre d'une cave fraîche, les pieds dans le sable trempé. L'enfer est dehors et le train va faire une soudure avec les rails, surtout ne pas s’arrêter. La fatigue colle aux pores comme une douce agonie indolore, ça sent le croupie un peu partout, la javel et le vomi, lent coma de nos villes Juillet à macérer dans le jus de notre extinction flasque. Un à un disparaître nigaudement dans le bain infernal des amplitudes dilatées.

Transition Lavilliers parfaite, quelle autre chanson que « NY Juillet » pour dire note cuisson.Trilogie caniculaire. "Un été de canadair".

Bernard Lavilliers 1983 « état d'urgence » label : barclay
Bertrand Belin 2010 « Hypernuit » label : cinq7
Etienne Daho 1996 « Eden » label : virgin



mardi 23 juillet 2019

Servat / Charlebois / Lavilliers





« Je dors en Bretagne ce soir » a chanté Gilles Servat. Cette chanson m'a toujours laissé rêveur, l'idée d'y être en permanence et jouir de cette merveilleuse ancre quotidienne. Peut-être est-ce l'impatience d'y revenir, comme pour Charlebois, « Je reviendrai à Montréal ».
Je m'applique chaque jour à me croire chanceux de dormir dans mon pays, je parle du coin légèrement vallonné où coule la rivière qui m'a vu naître. Il suffit juste que je m'en éloigne pour qu' au bout de quelques jours je me languisse de ses paysages, ses odeurs et sa lumière.
Des nouvelles de chaque recoin, des arbres et des plaines, où en sont les moissons des plaines beauceronnes grillées, la sente du moulin de Richenoux est-elle fraiche à cette heure plombée de la journée …. ma flèche brûle-t-elle.. une nuit sur mon Épaule....

Je dors dans une forêt ce soir, Ormes, Chênes, Châtaigniers, le soleil peine à percer, il n'est plus trop notre ami quand le mercure à ce point collabore. C'est une chance ces alignements de troncs tout autour de moi pour dormir, la canopée comme unique parasol. Il n’empêche, bercé par le plissage doux de la forêt de Grésigne, je pense mollement à mon bercail. « On n'est pas d'un pays mais on est d'une ville » a célébré Lavilliers.

Gilles Servat 1974 « L'Hirondelle » label : kalondour
Robert Charlebois 1976 « Longue Distance » label : solution (3)
Bernard Lavilliers 1975 « Le Stéphanois » label : les disques motors


samedi 20 juillet 2019

Nougaro / Trenet / Brassens



On me suit à la trace. Pas difficile de lire l'itinéraire. J'aurais pu m 'étaler sur le Gaillac, Fronton, Corbières et Frontignan. Mais dans ma caisse, je choisis ma BO comme on programme un GPS. Des disques pour suivre la route, la longer en harmonie avec tout ce qui sourd de la terre, son jus culturel.
Une journée à arpenter quelques contrées, contempler les paysages en écoutant l'air des convections nourricières. Des vents, de l'alizée à la tramontane, du Quercy aux Causses, de l'entre-deux-mer en direction de la méditerranée en longeant le canal du midi... des fiers petits vins à faire pleurer la chatte à pépette... des chansons à la pelle, se raccrocher à eux, les artistes pour débouler vers la mer, venant des terres chaudes et plissées du cœur de l'Occitanie.

Une belle journée bien remplie, voici mon itinéraire.

Claude Nougaro 1967 « Petit Taureau »
Charles Trenet 1971 « Fidèle »
George Brassens 1966 « IX »





mercredi 17 juillet 2019

Bill Callahan 2019



Pas de violence c'est les vacances.. je suis avec Bill dans la besace, au chaud, au soleil au fond du terroir. Cet album est une aubaine, un petit trésor de circonstance. Callahan est ma came, tout en haut parmi quelques autres. Un refuge.J'y suis et je pense à vous.

Bill Calahan 2019 « Shepherd in a Sheepskin Vest » label : drag city

vendredi 5 juillet 2019

Karen O & Danger Mouse



Je ne sais plus de quel fluide je me suis vidé le plus quand j'ai vu les rêveries de Karen O. Combien d'eau j'ai perdu. Avant de comprendre et de réécouter, il aura fallu que toutes mes cellules se remplissent à nouveau. Nous sommes constitué à 65% de flotte, combien de temps il ne m’est resté que de la matière sèche, je ne peux pas dire.
Une fois l'eau du dedans revenue, tissus spongieux revigorés, les noyaux de cellules à nouveau immergés, j'ai pu reprendre l'album en entier, croyant le dégât des eaux terminé. C'était sans compter sur « Ministry ».
Karen O & Danger Mouse, c'est un mariage heureux. Elle a dû fondre sur « Rome » et Noriah. Lui colorise le son fidèlement, luxuriant et paradisiaque.
A eux deux, ils auraient pu signer un nom de groupe en « The Black Danger O » ou « Black Karen Mouse ». Il ne reste de noir que la pochette sur une sombre pop édénique.
Gonflé et humecté à bloc, je retourne à « Reveries ».

Karen O & Danger Mouse 2019 « Lux Prima » label : lux prima LLC

mercredi 3 juillet 2019

The Black Keys 2019





Dupe embarqué, j'ai dû me faire avoir. 
Groupe en "Black", les Pumas m'ont bien attaqués les muscles et du psyché des Black Moutain je passe au clés.
J'ai dû être happé bêtement tellement à la première écoute j'ai passé une petite heure très sympa presque emballée avec du gros son comme j'aime. Et puis j'adore les belles mélodies pop qui enveloppe quelques sensations. "Shine a little light" et je pars direct.
Un peu trop misé sur le gros son me suis dis-je à la deuxième écoute ?? ZZ Top quelque fois, blues rock pour bobo avec du rosé pamplemousse, voire pire le Spritz.. me suis laissé prendre et c'est passé sans voir le temps passer. Avec quelques lourdeurs mais bon, c'est moi qui dis ça...


Autant comme le son de Danger Mouse, j'adore celui de Auerbach, je pars au quart de tour. Disque Blues Rock orageux et ravageur de l'été ?? on verra à l'automne. En tout cas là, avec ce troisième groupe en "Black", je me suis laissé aller à...


The Black Keys 2019 "Let's Rock" label : nonesuch





mardi 2 juillet 2019

Black Mountain 2019



Aucune raison que ça s’arrête, le mercure fait grise mine, le son tonnerre baisse d'un cran, un autre « Black » pour fondre mon casque enlisé.
Le soleil baisse la garde, qu'à cela ne tienne, mes esgourdes jusqu'à la garde vont brûler encore, les glandes sudoripares au maximum, ventilé ou pas, ça fuse, tantôt Bowie « FD'72 », tantôt Barett Floyd « Pretty little lazzies », heavy prog et stooner, les membranes des enceintes sorties des eaux ont flagellé mon buffet, la corniche rocheuse est en danger... bien loin du tranquille sable blanc et du palmier qui tangue, les restes d'une cathédrale calcinée débarque sur nos côtes.

J'adore beaucoup ce groupe, j'écoute souvent leur album éponyme de 2004, j'aime ce label aussi, et « Jerk with a Bomb ».. c'est pas moi qui le dit.

Black Mountain 2019 "Destroyer" label : jagjaguwar

Thomas Köner 1993

  La croûte gelée se ramollit, ventre flasque et tiède respiration. Le ciel se charge de l’halènes des Steppes, le silence gronde. Notre ...