Sables émouvants. L'humus mou me happe
dans une splendide mélancolie. C'est avec Get Well Soon la dernière
fois que j'ai fait un voyage aussi poignant. Le sombre se travaille,
on ne se gausse pas des réalités. « Revolution »
dans une danse collective spacieuse, les paupières à ras le sol.
Basse en rez de jardin aspirant tous les étages au dessus. « Let
it grow », j'embrasse ma tristesse avec la langue.
« Bonaventura »
est une épopée intra-muros, un fulgurant voyage immobile. Sans
cesse des menaces nous longent, nos flans brûlent sous le souffle
froid du quotidien. Le printemps anticipe ses sécrétions, il
appelle à l'aide, se fait matinal pour qu'on le regarde. La tiédeur
de l'hiver à force d'indifférence tente une diversion. En vain.
Dedans le wagon qui fouette les
buissons, des crânes éteints se penchent sur la connexion. Du
selfist à foison, des masques en attente, océan de confusions,
noirceur à l'unisson. Les mêmes manteaux de la même couleur. Des
réseaux qui jouissent, les zombies abandonnent leurs cervicales.
J'ai vu un sourcil lutter, se cambrer,
le panoramique outre vitre défile, rien n'y fait les gens du wagon
n'ont de souplesse que pour leurs écras.
J'ai Thomas Howard dans les oreilles,
l'homme s'éteint lentement malgré lui, tous yeux vers le même
point de chute. Un angle, une fuite, un point final.
C'est un quatuor sur un concept album,
le groupe made in Bretagne nous promène à travers des émotions
graves, des instrumentaux, de longs morceaux, une vie entière à
jouer nos envies, puisque les utopies et les chimères sont devenues
obsolètes.
Trois clips, trois volets, Thomas
Howard Memorial dévoile sa beauté mélancolique.
Thomas Howard Memorial 2020 " Bonaventura" label :
upton park