vendredi 4 avril 2025

Barclay James Harest (1974) "Live"

 


Viens là mon petit bichon, ils disent plein de saletés sur toi, papa est là, on va se remettre un petit coup de « Negative earth » dans le cornet, la version live 74 en plus, histoire de bien leur arracher une larme de résipiscence à ces mesquins.

Il faut défendre la chose et rendre justice. Alors, va falloir choisir la bonne pièce, le bel argument et pas se vautrer le papillon avec un « Turn of the Tide » ou « River of Dreams » et tendre la batte aux hyènes.


Juste après ce qui est sûrement leur sommet studio unanime (« Everyone Is Everybody Else » 1974), sort la même année le « Live 74 » qui rivalisera avec « Live Tape 77 » pour les aficionados. Cinq albums à mettre en scène, un premier bilan, Lees est barbu, Les est toujours chevelu, l'inspiration est au sommet, cette prise londonienne est dorénavant une référence. Certes il y a le « Mockingbird » pour le final, mais il n'y a pas le « Child of the Universe »..et ça, faut en profiter. J'avoue à la décharge des détracteurs, au même titre que le mur du Roger ou la biquette du Brian, que le groupe s’appuie beaucoup trop depuis des lustres sur ces deux morceaux piliers récurrents.


Y a t-il des madeleines pour l'adolescence ? Quand la musique diffusée est de son propre choix. J'étais doux, réveur en retrait de tout après l'enfance, je me laissais vivre au fil des saisons et les punks étaient des aliens, qu'est ce qu'il m'a pris de me réveiller au sortir du collège, j'étais bien moi avec mes vinyles sur mon Grundig sous la mansarde à contempler la plaine sans rien faire d'autre, sauf peut-être chevaucher ma bécane pour aller vinyler chez un disquaire ou une bibliothèque. Je me souviens exactement des choix de celle de Chartres quant aux disques à papillons proposés. Le « Live Tape », j'en ai claqué ma mitraille pour le mettre dans le caddie de Rallye. Et encore à sec en carbure avant les prochains, « Face to face » et « Victim of circumstance » en cassette. Ça se méritait un album à l'époque bande d'ingrats. Et puis la mollesse du « XII » sur les rochers de Perros-Guirec, pendant les vacances de Pâques 1985 à boire le celtique de « The closed shop ».


La madeleine est pleine comme une huître, une perle dedans, ce «Live 74 » tombé bien longtemps après, quand l'affect récurent s'est déplacé vers les débuts, laissant l'adolescence sur la grève des échouages « Gone to Earth », « Welcome to the Show » qui restent recroquevillés dans le dos du gâteau pour mes contemplations d'un autre temps. Calmez-vous, je les aime encore ces opus, tel « Octoberon » en drapeau comme des aile, il est juste question ici de défendre son pain. 


Bref, un live à écouter pour les live, et pour le groupe, pour ceux qui ont encore un doute, aussi pour refaire le lasure d'un vieux mur ligneux qui craquelle. En tout objectivité, c'est un grand disque :) 

 


Barclay James Harvest 1974 « Live » sur Polydor.

jeudi 3 avril 2025

Albin de la Simone 2025

 


La belle Osmanthe en haie parfume le chant du merle, il n'en faut pas plus pour imaginer la journée autrement, son haleine de fruits tièdes aux ondes de jasmin mets en ébullition quelques idées que je cherchais jusque-là. Il est très tôt, pas impossible que je relativise beaucoup de choses aujourd'hui jusqu'à mon prochain passage ici. Les fleurs oléacées aiment se faire remarquer, j'ai pas l'air con avec mon Bel-ami sur le paletot.

Le jour apparaît au bout de la voie ferrée, dans quelques minutes le festin du nectar et la haie se pavane. Mes yeux prennent l'aiguillage, les petites fleurs blanches courent le long de la tige et montrent du doigt la direction. Le temps repartira quand le haut de la plaine passera au vert, pour l'instant l'incendie prend, le ciel m'écrase et je cherche une musique à écouter.

L'Osmanthe a susurré son âme albumine, c'est tombé comme une haleine fleurie, de buisson en éveil, « Toi là-bas ». Le pointillisme colza jaunit l'étendue, dans quelques temps je valserai à nouveau avec les lilas.

J'ai trouvé la bande son pour démarrer le potron-minet, l'hameçon. J'ai vu les 100 prochaines années sur scène, y'avait « Ma gueule » déjà, c'était beau et doux, délicat comme le lourd parfum silencieux des petites fleurs crèmes du jeune matin. Plus mélodieux que jamais, une embellie, le feu s'éteint, il n'y a plus que du vert partout..il va falloir y aller.


Albin de la Simone 2025 « Toi là-bas » sur Tôt ou Tard

Barclay James Harest (1974) "Live"

  Viens là mon petit bichon, ils disent plein de saletés sur toi, papa est là, on va se remettre un petit coup de «  Negative earth  » dans...