vendredi 18 avril 2025

Saya GRAY 2025

 


J'avais sûrement besoin d'une nouvelle peau. Un instant magique. Je zappe musique dans le vide depuis quelques jours, j'écoute de vieilles choses qui me réconfortent certes, mais en décalage total avec le foutre pollinique des nouvelles lumières d'avril.

Sur nos abris, l'indécence des branches, le fécond même la nuit, et au bal des couleurs sucrées à butiner, la liste est longue. L'opéra des oiseaux, la course des feuilles, et le silence débourré entrelardé. Je fouille sans espoir déterminé, je picore la croûte, il me faut un truc qui gigote et s'entortille. Et puis à travers ma cave à zic (et un souvenir Magic!), l’arrêt net sur cette petite grenouille et la boucle qui démarre.

C'est une écoute raccord, l'accord parfait avec l'air qui jute là juste alentours et même au creux des rhizomes enfouis.

C'est un signe pour moi, cet album séminal en boucle et cette respiration profonde sous mon Cercis éclaté par le haut soleil dans l'axe. Dès la troisième chanson « Line Back 22 » j'ai squatté pour ne plus rien lâcher. « How long can you keep up a lie ? » et un clavier qui se mêlé au tronc... « 10 Ways.. » et son petit accès de fougue sur « Exhaust the topic »... « Puddle.. », je ne connais absolument rien d'elle, je suis vulnérable, comme j'ai pu l'être très souvent avec Kazu Makino.Et puis tiens, la pochette plombée est très jolie.


Saya Gray 2025 « SAYA » sur Dirty Hit


mardi 15 avril 2025

Neal Francis - 2025


 

À peine émergé du pavé « Turn the Beat Around » de Peter Shapiro, je tombe sur cette remise à zéro de Francis. Un album à bousiller toutes les soirées blind test; qui, quand, où ?. Steve Dahl doit s'agiter la paillette dans sa tombe.. il est pas mort ?? bah le disco non plus. Il n'a jamais mouru, il s'est même glissé un peu partout des zazous à bien après qu'on ait cru l'avoir tué. Inferno, Moroder, HI-NRG, penthouse musical, Studio54, politique, Chic, social, Paradise Garage, freak, de la cave au dance floor.. et les Maxi Extended Remix à la sauce dancing machine sur à peu près tous les groupes de rock qui n'en répondaient pas, même Led Zeppelin.


« Need you again », « Back it up », « Broken Glass » du Francis et le corps se laisse aller.

Les vinyles inondent à nouveau, comme c'est bizarre, tout revient et les abeilles gisent, même Barry.

Johnny à Pantin 79 jouait le jeu, se pinçant du disco sur le final « Le bon temps du rock'n'roll » de Bob Seger qui a discoté lui aussi .. « le wok'n'roll est là pour rester» qu'il a hurlé le Jo, presque touchant. Trois ans après ce live avec le costume du King qui a discoté lui aussi, il chantait son « Veau d'or Vaudou ». Bref, dans ma chambre au début des 80's, il y avait adossé à cette prise mythique du Pavillon de Pantin, le « Main Course » des Bee Gees, l'aube d'une erre nouvelle pour les frangins. Et moi, tout m'allait, King, Gees ou Pantin quand on avait plus rien à Smet.

Shapiro et son fleuve sur « L'histoire secrète de la Disco » bu, je me laisse embarquer par le nouvel album de Neal Francis avec sa tronche Jagger qui a discoté lui aussi, comme plein d'autres, comme moi, comme ce grand sapin sans cône du quartier de Buttes aux Cailles complètement vêtu jusqu’en haut d'une écharpe de Glycine mauve. Je arpenté la Rue Gérard à l'écoute de ce disque improbable. J'ai dû faire un tour entier sur moi même quand « Back it up » est passé en plein pavés. Le conifère lui tanguait sans cesse sous le vent couloir infra basse pas loin des Cinq diamants, avec son écharpe Sly violette au parfum Nil Rodgers.


Quelle coïncidence ces pages et cette musique, quelle évidence.. le disco ..il est là pour rester.


Neal Francis 2025 «  Return to Zero » 

 

vendredi 4 avril 2025

Barclay James Harest (1974) "Live"

 


Viens là mon petit bichon, ils disent plein de saletés sur toi, papa est là, on va se remettre un petit coup de « Negative earth » dans le cornet, la version live 74 en plus, histoire de bien leur arracher une larme de résipiscence à ces mesquins.

Il faut défendre la chose et rendre justice. Alors, va falloir choisir la bonne pièce, le bel argument et pas se vautrer le papillon avec un « Turn of the Tide » ou « River of Dreams » et tendre la batte aux hyènes.


Juste après ce qui est sûrement leur sommet studio unanime (« Everyone Is Everybody Else » 1974), sort la même année le « Live 74 » qui rivalisera avec « Live Tape 77 » pour les aficionados. Cinq albums à mettre en scène, un premier bilan, Lees est barbu, Les est toujours chevelu, l'inspiration est au sommet, cette prise londonienne est dorénavant une référence. Certes il y a le « Mockingbird » pour le final, mais il n'y a pas le « Child of the Universe »..et ça, faut en profiter. J'avoue à la décharge des détracteurs, au même titre que le mur du Roger ou la biquette du Brian, que le groupe s’appuie beaucoup trop depuis des lustres sur ces deux morceaux piliers récurrents.


Y a t-il des madeleines pour l'adolescence ? Quand la musique diffusée est de son propre choix. J'étais doux, réveur en retrait de tout après l'enfance, je me laissais vivre au fil des saisons et les punks étaient des aliens, qu'est ce qu'il m'a pris de me réveiller au sortir du collège, j'étais bien moi avec mes vinyles sur mon Grundig sous la mansarde à contempler la plaine sans rien faire d'autre, sauf peut-être chevaucher ma bécane pour aller vinyler chez un disquaire ou une bibliothèque. Je me souviens exactement des choix de celle de Chartres quant aux disques à papillons proposés. Le « Live Tape », j'en ai claqué ma mitraille pour le mettre dans le caddie de Rallye. Et encore à sec en carbure avant les prochains, « Face to face » et « Victim of circumstance » en cassette. Ça se méritait un album à l'époque bande d'ingrats. Et puis la mollesse du « XII » sur les rochers de Perros-Guirec, pendant les vacances de Pâques 1985 à boire le celtique de « The closed shop ».


La madeleine est pleine comme une huître, une perle dedans, ce «Live 74 » tombé bien longtemps après, quand l'affect récurent s'est déplacé vers les débuts, laissant l'adolescence sur la grève des échouages « Gone to Earth », « Welcome to the Show » qui restent recroquevillés dans le dos du gâteau pour mes contemplations d'un autre temps. Calmez-vous, je les aime encore ces opus, tel « Octoberon » en drapeau comme des aile, il est juste question ici de défendre son pain. 


Bref, un live à écouter pour les live, et pour le groupe, pour ceux qui ont encore un doute, aussi pour refaire le lasure d'un vieux mur ligneux qui craquelle. En tout objectivité, c'est un grand disque :) 

 


Barclay James Harvest 1974 « Live » sur Polydor.

jeudi 3 avril 2025

Albin de la Simone 2025

 


La belle Osmanthe en haie parfume le chant du merle, il n'en faut pas plus pour imaginer la journée autrement, son haleine de fruits tièdes aux ondes de jasmin mets en ébullition quelques idées que je cherchais jusque-là. Il est très tôt, pas impossible que je relativise beaucoup de choses aujourd'hui jusqu'à mon prochain passage ici. Les fleurs oléacées aiment se faire remarquer, j'ai pas l'air con avec mon Bel-ami sur le paletot.

Le jour apparaît au bout de la voie ferrée, dans quelques minutes le festin du nectar et la haie se pavane. Mes yeux prennent l'aiguillage, les petites fleurs blanches courent le long de la tige et montrent du doigt la direction. Le temps repartira quand le haut de la plaine passera au vert, pour l'instant l'incendie prend, le ciel m'écrase et je cherche une musique à écouter.

L'Osmanthe a susurré son âme albumine, c'est tombé comme une haleine fleurie, de buisson en éveil, « Toi là-bas ». Le pointillisme colza jaunit l'étendue, dans quelques temps je valserai à nouveau avec les lilas.

J'ai trouvé la bande son pour démarrer le potron-minet, l'hameçon. J'ai vu les 100 prochaines années sur scène, y'avait « Ma gueule » déjà, c'était beau et doux, délicat comme le lourd parfum silencieux des petites fleurs crèmes du jeune matin. Plus mélodieux que jamais, une embellie, le feu s'éteint, il n'y a plus que du vert partout..il va falloir y aller.


Albin de la Simone 2025 « Toi là-bas » sur Tôt ou Tard

Saya GRAY 2025

  J'avais sûrement besoin d'une nouvelle peau. Un instant magique. Je zappe musique dans le vide depuis quelques jours, j'écout...