mardi 23 mars 2021

Arman Méliès - Laurel Canyon 2021


 

Des coins du monde inspirent, des épicentres culturels injectent, Arman est allé chercher l'âme de son troisième projet outre Atlantique au creux du Laurel Canyon. Son écriture n'est plus à défendre, il n'est pourtant pas souvent dans les nominations, il faudra un jour aussi à leur tour que des Dieux croient en nous.

Une belle viscosité mélancolique dégouline de mes enceintes.. de l'espace, un autre ciel poétiquement désespéré, sombre aux mélodies d'yeux de hiboux.

Plus je l'écoute au fil des ans, plus je pense à David Eugene Edwards du Colorado et ses 16 Horsepower. Des cavaleries de spleen sauvage s'abattent des hauteurs, la nuit va être chouette. Une armée de prunus enivre la contrée, le vent fort embarque sa poussière vitale. Cavalcade silencieuse des gamètes dans l'air, les vastes complaintes d'Arman.

Arman Mélies 2021 « Laurel Canyon »

mardi 16 mars 2021

Arab Strap - 2021

 


Une pluie de marée basse compose un air visqueux sur la lourde terre détrempée. Aucun vent, le ciel s'égoutte tranquille, haut et lourd, j'écoute le clapotis sourd et moelleux sur les mottes brunes et c'est joli. Tout est calme et nacré, pas moyen de s'abriter sous les arbres émondés, le dos calé sur l'arrondi d'un château d'eau, je fais une pause histoire de plus près voir ce ciel laiteux et engourdi qui postillonne, à moins qu'il ne pleure. Pas encore l'ombre d'une obscénité chlorophyllienne dans les branches, juste une idée que les ligneux ont commencé à pomper, les herbes à sucer, alors la giboulée de connivence vient asperger plus que de raison.

Les ravines sont pleines, les routes flanquées de flaques, dedans elles pareil, les ocres et les cobalts mous se sont fondus, des « miroirs dans la boue ». Et des corbeaux sautillent sur la marmelade des champs jadis labourés.

Le tempo du bruit des gouttes s’accélère, il semblerait bien que la marée monte, d'ailleurs les cyprès commencent à danser.

Des tonnes d'eau stockées au dessus de ma tète, ils sont beaux les châteaux d'eau de mes plaines comme des clochers à sec. La voûte se charge aussi de la flotte vitale à distribuer, le ciel cède à la danse folle des plantes assoiffées, ça va usiner en haut en bas, je suis coincé au milieu de ce coït biologique inondé. Les songeries à son comble je reluque et hume, tandis que la sueur capillaire de mon fauteuil d'herbe me remonte le long du dos, je termine la profonde écoute de « As Days Get Dark », le nouvel abyme merveilleux des sombres écossais, et je reprends ma route vers la vallée où les fables sont belles, au dessus à peine de laquelle je dors quand le silence est total et que le noir vient me caresser le cerveau.


Arab Strap 2021 « As Days Get Dark » label : Rock Action

Manic Street Preachers - 2004

  En couple les oiseaux, ça sautille sec sur la parcelle fraîchement fauchée. J'ai toujours eu horreur des couples qui vont faire leu...