vendredi 30 octobre 2020

Eels 2020

Quel disque à emporter pour des Eels désertes ?? Faudrait qu'on en parle. Les bacs ferment, les bonbons dans les placards, le potiron va moisir dans le cabouin... Mark Oliver déboule ..moi j'dis ça … Eels 2020 "Earth to Dora" label : E Works

mardi 27 octobre 2020

Matt Beringer / Ian Skelly / Jeff Tweedy

 




Escapades tout azimut, une grande impression d'isolement, s'extraire du collectif, des foules, œuvrer seul et faire gicler la substance... Des noms dilapidés, de vieilles et belles histoires écartelées, on en a connu des groupes éparpillés.

The National, The Coral, Wilco, façon puzzle.


Matt Beringer distille une profondeur de crooner à la Gira, des mélodies posées, The National décortiqué.

Ian Skelly tirant plus du côté Petty, prouve une fois de plus que The Coral est une mine de talents très mésestimée. « Jokerman », « Drifters skyline » pour comprendre le squelette de cette entité britannique. Quant à Jeff Tweedy, déjà bien éloigné des Wilco, il continue avec une subtilité cendrée à dessiner des petites scènes country-folk.Ma p'tite préférence pour lui.

Temps suspendu sur des intimités acoustiques, cavales feutrées, un petit trio de baroudeurs se pose ici et là, comme une fatigue des regroupements mise à l'épreuve. Il en sourde trois albums subtils, attachants à déguster en boucle juste à l'heure de couvrir le feu.


Matt Beringer 2020 « Serpentine Prison » label : universal

Ian Skelly 2020 « Drifter's Skyline » label : skeleton key

Jeff Tweedy 2020 « Love is the king » label : DBPM

jeudi 15 octobre 2020

Jóhann Jóhannsson with Hildur Guðnadóttir & Robert Aiki Aubrey Lowe


 

D'autres sont ici encore, certains partis, Hildur, Robert, Johann. C'est un nouvel été qui vient de s'éteindre, un volcan qui attend sa prochaine coulée. La lave rampe aussi sous les pôles. Je suis sur la tienne, les cordes me prennent à la gorge, le field-recording dégouline sur mon papier-peint. Tu dors et ma carcasse s'enfonce.

Des millions de pingouins attendent le couvre-chef, ce soleil programmé qui toise.

Un opéra en intraveineuse gronde, un Atom Heart misère pour atomiser les calottes reculées, aucun couvre-feu sur les cratères, aucun critère pour les miséreux, on est tous sur la même caboche.

Un pustule gicle et les microbes s'agitent.


Du gospel inouï, de l’apesanteur dans les voix, un violoncelle qui fuit sur la glace, un chant psychédélique antartiqué, des villes entartrées, beaucoup trop de fades lumières sur la croûte pour que dalle.

Johann n'est plus, Hildur est là (elle dure qu'il faut dire en langage partagé « é » tout court). C'était en 2015 avec Robert Lowe aussi appelé Lichens, le gars des 90 Days Men échappé que j'ai adoré en 2002 et 2004.

Un trio en or.

Algues et champignons galopant les troncs dégelés, petites touffes rêches des frimas accrochées aux rameaux, hérissées en protectrices tant que le soleil le veut bien.

Les Trois Rois se pavanent bouche bée, Rigel bégueule nargue Bételgeuse, quelques centimètres les séparent.. nous nous penchons las définitivement vers cette fin d'été là. 

 

Jóhann Jóhannsson with Hildur Guðnadóttir & Robert Aiki Aubrey Lowe – 2015/2020 « End of Summer » label : Sonic Pieces


jeudi 8 octobre 2020

Paul Simon 2006/2016

 




Plus rien à prouver, tout est passé semble t-il, les billboards, les petits creux, l'Art, ses virées exotiques et toutes les critiques. Le chemin est imperturbable, temps idéal pour entrer dans le « complexe ».. et je me délecte, les yeux grands ouverts sur les trois derniers opus de Paul Simon.

Moins faciles ?? nenni, c'est tout aussi beau et poignant, et même le papier du fond particulier ajoute à la splendeur. « Surprise » 2006 c'est Brian Eno aux manettes, « Stranger to Stranger » dix après, c'est Roy Halee et son côté moderne crémeux, comme coloré d'une légère expérimentation sonore que le Paulo n'a pas pris l'habitude d'habituer .. pourtant le papier peint garde toujours ces motifs de mélodies à se tordre sur une voix absolument inchangée.


Entre les deux, sans yeux, un « So Beautiful or so What » sans crier gare, en cierge des gares, passé inaperçu, sombre, recroquevillé, très intime, acoustique comme il a toujours su faire.


Surprise, plus on avance dans « Surprise » meilleur c'est.. « That's me », « Father and Daughter » en éclat rythmique reggae.. commencer par la fin, c'est toujours mieux de finir en apothéose. « I Don't Believe » l'humidité tangue et octobre peut bien mouiller la terre. « Stranger to Stranger » déroutant et rassurant, un peu plus de hauteur.


C'est une décennie dans la vie d'un superbe pilier classieux et touchant.

Paul Simon peut aller n'importe où, là où il le désire, les autres autour encollent tout le papier peint qu'il veulent bien coller, les murs sont toujours les mêmes.

Infinie tendresse, humilité à toute épreuve, tout lui va, chansons mélodieuses à perte de vue, exactitude touchée à perdre haleine (ah oui merde on vient de perdre Halen), c'est une palette sur laquelle on peut y déposer toutes les couleurs et les nuances que l'on veut.


Paul Simon 2006 « Surprise » label : warner bros ; 2011 « So Beautiful or so What » label : hear music ; 2016 « Stranger to Stranger » label : concord records.

 


 

mardi 6 octobre 2020

Léo Ferré - Verlaine et Rimbaud

 


Les semelles font craquer les glands tombés, le sol crépite sous nos pas, l'automne est là.

Verlaine et Rimbaud, moi j'écoute pas ça en été, même si c'est Ferré et que c'était juste avant hier l'été.

« Il patinait merveilleusement », il faut voir le disque tourner sur la platine pour comprendre, les patins en 33 tours platinés de valse en écharpe, des danses de gel nacré, tourbillon de feuilles que septembre a grillé.

Les flaques reflètent obliques le soleil bas, la châtaigne crépite au dessus des braises, ou alors c'est la galette. Qu'importe, comme les glands la mélancolie pleut.


L'épais carton des pochettes avec dessus gardé soigneusement, le doré de l'étiquette « Vedettes ». Du calque sépia pour habiller le noir des sillons, le B de Barclay qui tourne et tourne « âme te souvient-il ».. une paraphe 1967, un héritage familial.


« La chanson de l'automne ».. soleil croulant... 

 



Léo Ferré 1967 « Verlaine et Rimbaud chantés par Léo Ferré » label : Barclay

Clogs 2003

  Près du Butin ensablé, la Seine s’emmanche. Du laiteux mou s’engouffre dans l’albâtre. La Manche n‘a que faire de l’océan, ici le bras l&...