vendredi 18 juin 2021

Dustin O'Halloran 2021


 

Lessivées par l’orage, les graminées dansent lourdement, abasourdies par le déluge, les grandes pluies d’été. Elles dansent quand même, mollement, le jeune merle sautille, le Pinson des arbres observe et les moineaux picorent. Doux festin partagé. Puis l’étonnement des petits volatiles provient d’un quartier de pomme jeté entre les trèfles et les pâquerettes. Quelques coups de becs dans cette pulpe sucrée puis retour vers le pain mouillé balancé lui aussi. Le ciel se couvre un peu.

Tout semble respirer l’ordre des choses, c’est un bel instant matinal pourtant déjà bien éloigné de l’aube. Plus encore du crépuscule. Dustin O’Halloran s’installe parmi ce cours ordinaire, son piano distille l’apaisement, il n’est pas impossible qu’il ait lui aussi bu à plein poumon ces grands parfums de foin à venir, l’haleine de cette marée d’herbes sauvages.

« Silfur » chef d’orchestre du jour.


Dustin O’Halloran 2021 « Silfur » label : Deutsche Grammophon

mardi 15 juin 2021

Bertrand BURGALAT 2021

 


Hyper rayonnant de classe, et ça devient un petit peu une habitude chez lui. Absolument estival et ça tombe bien, quelle autre bande son pour ces jours radieux, caniculaires, « Rêve capital » longe le mercure, épouse le ciel, danse avec le vent chaud. Le hamac tangue de plaisir, je respire le son, solaire.

Adéquat, idéal, superbement déposé sur le calendrier, l'échine en sueur, les épaules cuites, le pas léger, cette petite crème délicieuse rend beau nos cerveaux ankylosés, on flamme en se trouvant presque parfaits, des petites allures d'homme idéal, on finirait bien par y croire.

60 ème pièces du catalogue Tricatel, moi je dis que Katerine, Sébastien Tellier, Bon Entendeur et même Julien Doré devraient y être hébergés.

Bertrand BURGALAT 2021 « Rêve Capital » label : Tricatel



samedi 12 juin 2021

Noé Preszow


 

Permettez ma frilosité, mon recul, on ne sort pas indemne d'un tel gadin. Tard ou tôt on paye nos abus de confiance.

Suivant aveuglement les toits artistiques, mes phares à moi, je suis tombé un jour à boire tout Tôt-ou-Tard, sur un jeune nouveau, le premier album de Vianney. C'est pas que j'ai un truc contre lui, tant mieux pour le label, mais il me semble avoir été trahi.

J'aime toujours voir la lune sur la tranche d'un album, on se refait pas, et puis il faut bien dire que le streaming n'était pas très très répandu en 2014. Là pour le coup, j'écoute Noé Preszow et je tombe sous le charme. En longeant les bacs un midi par hasard, je tombe sur son support physique avec sur la tranche donc, la lune emblématique. Il aura fallu un chemin de croix, oublier ses douleurs, les préjugés, n'en faire qu'à sa tète, faire le lien en oubliant les ondes, les réseaux, les réactions, les tendances, oublier Saez, Gauvin qui sonnent chez Noé, suivre cette route-là pour une petite heure, quitte à la renouveler .

Noé Preszow tombe dans mes enceintes, l'expérience tôt ou tard m'aura rendu dubitatif et prudent, pourtant je l'ai acheté pour conjurer le sort, c'est toujours plus beau dans les enceintes quand c'est beau. La plus belle nouveauté de par ici que j'ai écouté depuis pas mal de temps.


Noé PRESZOW 2021 « A nous » label : tôt ou tard

https://www.totoutard.com/artiste/noe-preszow

mardi 1 juin 2021

Maxwell Farrington & Le SuperHomard


 

Configuration inédite légèrement complexe, il s'agit derrière ce nom digne d'un groupe de rock progressif, d'une rencontre entre Christophe Vaillant, cerveau du Superhomard hospitalier, et un chanteur Australien, Maxwell Farrington donc. … Improbable ? Pas tant que ça, une aubain pour sûr.


Lee Hazlewood à coup sûr, Married Monk parfois, Richard Hawley, Divine Comedy ou Adam Green et peut-être aussi John Grant.. sur nos courtes collines, posés sur nos sobres horizons, un autre climat. Les harmonies caressent le crooner chaleureuses comme le pôle nord (« North pole »).

Évidemment tant de références pourraient alourdir « Once », mais les écoutes à répétitions enchantent la soudaine éclaboussure solaire venue effacer comme on essuie d'un revers de la manche la buée des vitres, le triste mois de Mai passé.

En juin fais ce qu'il te plaît, mais s'il te plaît, Maxwell Farrington & le Superhomard est à écouter incontournablement. Symphoniquement country pop intemporelle. Les monts roses comme la chair du sol mis à nu, bleu-ciel sur la voûte, marée de chlorophylle enivrante .. des airs à se balader à travers les ondulations de graminées.


Il fallait bien un tel disque pour venir un peu titiller ces pages en dormance.


Maxwell Farrington & Le Superhomard 2021 « Once » label : talitres

Manic Street Preachers - 2004

  En couple les oiseaux, ça sautille sec sur la parcelle fraîchement fauchée. J'ai toujours eu horreur des couples qui vont faire leu...