vendredi 14 mars 2025

Gene Vincent 1970

 


Bien fait pour ma tronche.

Le rock à Billy pas pour moi, le Wock'n'Woll à la rigueur, mais de moins en moins. Elvis à très petite dose, par contre Gene Clark.....

Et voilà ma douleur. Je découvre en pleine poire, un album de Gene Vincent que je pensais rangé dans les gaufrettes du Rock'n'Roll à Billy. Cliché.

Dès la première note je glisse. « Sunshine », personne ne m'a rien dis, jamais. Bravo les amis. Ce morceau, c'est Vincent, pas Clark du coup, et pourtant. Du Mickey (Newbury) aussi, plus que de l'Elvis. et l'album défile. Certes du Rock'n'Roll quand même, mais vachement grignoté par les 70's et le Western. Le pavé tombe avec dedans une sensation Rory Gallagher, « Slow Times Comin' ». Quasi 10 min, quel pied.

Cajin Colinda câline qui cajole au violon de saloon. Mais je ne danse pas, alors assis sur le tabouret du fond, la « Geese » me récupère.

Retour au Gene, « 500miles »..en mode à nouveau Clark et Newbury (Mickey).

Je découvre, ou plutôt je n'écoute volontiers Monsieur Craddock que depuis quelques jours. Avec ce vinyle extraordinaire éponyme à la belle pochette, son avant-dernier.

Et de descendre de l'étage sous le charme de ce bon son, ma compagne ajoutant, « c'est joli ça, on prend un truc ? Tu veux un Gin Vincent ? » (dédicace au Toine).


Gene Vincent 1970 « Gene Vincent » 

 

jeudi 13 mars 2025

The Bony King of Nowhere 2024

 


J'ai scarifié la croûte, il a beaucoup plu, le cou tendu luttant de la pâquerette sacrifiée a rangé ma ferraille. Il fallait bien un peu sacrifier. J'ai abdiqué. Ma sueur sur le lombric, le merle s'est régalé. Vers salés, vers quelle solitude la narcisse sort de la boue. La perce-neige fait la moue, révolue déjà et pourtant tout renaît. Le crocus et les crocs, l'impatience. Je suis rentré m'abriter.

Pas envie d'être zigouillé dans le Zigourrat, alors je zigzague et cherche. La musique est ma religion quand la plaine ne veut plus de moi. Je fouille et far-fouine. Je connais, c'est déjà entendu. C'est frais, j'adore, je réchauffe. Les étiquettes à la corbeille j’approfondis, ça me plaît. Les clichés oubliés.

Découverte sur des terres remâchées. C'est vachement bien ce disque. Des radios en tète, des ondes qu'on sait déjà et surtout ce tantôt à chercher du son à écouter, un truc nouveau pas très neuf. Assis sur mon lino, Bony brame et chante, il règne sur mon oisiveté.


The Bony King of Nowhere 2024 « Everybody Knows » sur Unday Records

jeudi 6 mars 2025

The Limiñanas, 2025

 



Il s'agirait plutôt de causer de la disparition des abeilles.

Un discours martial, un siècle disparaît. Les tracteurs épandent toujours autant … certes, concourt de chibre planétaire et menace nucléaire … la rengaine, mais creuser des tranchées à nouveau sans pour autant semer, on rêve mon cher Watson. Le bipède s'est dressé avec un silex dans les paluches pour faire du feu et récolter. Pour égorger aussi. Les réseaux sociaux.

Mes parents sont nés en 1943 sous le bruit des bottes et des obus. Je les ai embrassé ce midi encore en leur lâchant. « eh merde, si ça s'trouve vous allez vous barrer avec le même bruit, sans les abeilles ». Leur boucle, les cycles, une spirale.


J'ai toujours été partagé entre le rejet et la haine. Au moins avec la misanthropie on peut développer quelques intelligences écrites en laissant pleuvoir les squelettes blancs et couler le sang délavé.

Alors, je n'ai pas dit que la pluie ça mouille, elle inonde aussi à notre échelle. Pour l'instant elle donne des couleurs rosées à mes saxifrages qui se réveillent. Du coup, le reste …. question d'échelle.


J'ai la bêche en feu, le plantoir en rut. Le ciel est silencieux et le pollen féconde le vent. L'Est et l'Ouest ont la même odeur, la terre tourne.

Une envie de m'enfoncer l'asticot dans l'humus. Et je n'ai pas parlé de faire l'autruche. Juste se faire du bien dans la taupinière, accepter la terre, avoir conscience du cosmos et embrasser la gorge des myopes souterraines. Sombre glorihole à plat ventre la tronche dans les Véroniques tendrement bleutées et la Cardamine en joue prête à catapulter ses graines, biner un peu pour revivre, tenter le bulbe assoiffé dérangeant la chrysalide enfouie et tomber sur un obus des années 40. Je kiffe le monde.

Et si on causait du dérèglement climatique.


Limiñanas 2025 « Faded »sur Because Music

mardi 4 mars 2025

The Kilimanjaro Darkjazz Ensemble 2006



Eméraldine en cime, la dîme jazz sur nos âmes. Une étendue dark cyan jusqu'au dôme pointu blanc suce la calebasse. On s'accroche et on descend, suspendu sous le plafond. Les parallèles sont arrondies et la rivière remonte vers le bleu céleste. J'ai des doutes sur les sens. Et l'endroit où je suis. C'est un jazz que j'aime particulièrement. Il est bleu, free, expérimental, tendu et un poil post-rock, détendu et imaginé à l'envers, la neige au bout tout en bas, la boule à flocons que l'on renverse dans son huis clos. Sax cordes et peau, la délicatesse acidulée des altitudes, éminence azur.

C'est un point de vue extraordinaire sur l'inimaginé calé sur cet endroit unique.

Dénovali est un univers parallèle. The Kilimanjaro Darkjazz Ensemble est son jazz affect.

 

The Kilimanjaro Darkjazz Ensemble 2006 « The Kilimanjaro Darkjazz Ensemble » sur Denovali

jeudi 27 février 2025

Miossec 95

 


Je nage comme je peux au milieu des moutons. Plantés, les grands arbres à hélices ne sont pas des phares, ils donnent juste le sens du vent. Il y avait pourtant les moutons. Mais où sont les falaises ? Les poteaux de craie ont des reflets d’outremer, les abysses sont peut-être plus proches que la côte, j’ai pas mon tuba. Anémones à terre, éoliennes de mer, je suis à bout de souffle. Ventilons. Ces pâles pales qui tournent allument l’ampoule du phare que je n’arrive plus à voir. Quelle connerie, tourner en fond. Mon angoisse est palpable, dans quel sens nager ? Tranche de hasard définitif, mon front hagard sent les récifs, « étouffer les sirènes ».

Quel drôle de rêve avant d’aller à nouveau me plonger dans ce bain de fadaise d’entretemps. J’ai la trombine salée et mes draps sentent le varech. J’ai pas regardé le 7-0 on s'en foot, la rade ne prendra jamais l’eau. Quelques tempêtes seulement. Les rades en zinc. La troisième mi-temps dans la troisième dimension, une mise en bière animale avec les matins assassinés. « Miossec, tonnerre de Brest » invitation au voyage en ARTE, et voilà mon déclic citrate. Foutu terre du Finistère qui tangue sous mes quatre fers. « Boire » en boucle du coup, pour les souvenirs, l'album contagieux, ça m’apprendra, la prochaine fois j’écoute « Baiser ».



Miossec 1995 « Boire » sur Play it again Sam


mardi 25 février 2025

Pulp - 1997


 

Et Sheffield me tombe sur la peau. A force de me faire cracher dessus par ce ciel vérolé, l'idée d'être aspergé par moult giclées cellulaires m'est venue comme une averse. Tant que les ligneux ne suceront pas la terre, la boue nous collera toujours cette moue tenace. Bientôt le bourgeon, la pompe vers les cieux, débourrage et envies d'y ajouter sa gomme arabique, en attendant la peau duveteuse sur le velours du sofa, toujours l'espoir.

La ville est sale, les tronches sont dégueulasses, des fantômes font la marelle sur les auréoles mordorées d'hydrocarbure, bitume la grise, des yeux sur la rivière de caniveau, le gargouilles entendent tout. J'ai un chef d’œuvre dans la tète. Des cuivres graves, de la grave Brit bien lourde avec accent et chœurs, J.Cocker de Sheffield, pas Joe, mais Jarvis, la chaloupe timbrée, la pochette Roxy, l'idée de tanguer sur de la pop sensible bien bâtie, les violons sur des claviers crachins, 1997 en apothéose. Ma fille avait 2 ans, mon fils naissait, j'avais quand même le temps de bouffer de l'opus sonore dans sa plus belle texture, danser un slow sur « Dishes » et de me bouffer la « Sylvia » dans sa flotte. Quel disque !!

L'intro à la Arab Strap du titre éponyme a toujours tendance a faire vriller mon attitude et mes gestes dans mon huis clos qui passe du sérieux au sulfureux, cuivres zombies, Jarvis incarne au maximum, double pavé, monument.


Pulp 1997 « This is Hardcore » sur Island records

 

jeudi 20 février 2025

Ignatus - 2025

 


Toujours dans les gros films sensationnels, quand un zinc passe dehors au dessus, l'acteur dans son salon regarde le plafond. Il sait qu'il ne verra pas l'engin pourtant son regard suis la trajectoire suggérée. C'est un peu ce que j'ai vu quand les Victoires sont passées sur l'écran. Une charpente avec tuiles et cheminée comme écran. Opaque et pas que. Mes yeux éberlués. Au dedans de mon huis clos, Ignatus lui était bien là, histoire de retrouver la vue.


Tiens l'herbe grasse, 1997, « L'air est différent ». Se vautrer dans la grass dodue comme Perry Blake ou The Necks qui a déclenché quelques souvenirs gras minés.

Sa voix rassure et ricoche sur tous ses albums, la poésie où il y en a presque plus, saisissons. Sa danse en douce tranche du pastel embaume, rouflaquettes et de jolies choses chantées. Ma jeunesse aussi se réveille, avec des corps de murs en cailloux, des odeurs de silex et d'humus labouré. Torchis. Des chansons comme les siennes de terre me renvoient toujours à ce que je fus, ce que je suis à l'écoute de « Dans les virages », dedans ses croquis humains à travers lesquels il faut zigzaguer comme on empoigne sous les ombres.


La grimace aussi pour mon premier verre de vin. Ma première cuite accidentelle à cinq ans a dû imposer le processus de rejet. Un quart de siècle après pourtant, c'est devenu une découverte, un délice, tanin tannant mes mots retrouvés.

« Dans les Virages » m'apaise. Il est délicieux cet album, on est bien, sous un ciel taquin, avec un verre de vin et beaucoup de mots divins.

Dans la catégorie plus beau chansonnier... « L'ombre » plus que tout.

Ignatus 2025 « Dans les virages » sur Ignatub 

Gene Vincent 1970

  Bien fait pour ma tronche. Le rock à Billy pas pour moi, le Wock'n'Woll à la rigueur, mais de moins en moins. Elvis à très peti...