jeudi 31 mai 2012

M.Ward


Au fil des années et des collaborations, M.Ward s'est éloigné de son folk minimal originel qui faisait son charme et sa renommée, pour atteindre une pop luxuriante. Monsters of folk pas mal, She & Him ouaih bof, son album précédent « Hold time » assez moyen, et j'avoue du coup, ne pas m'être précipité sur ce nouveau projet solo.

J'ai bien failli passer à côté d'un grand disque aux mélodies ciselées, d'un savant mélange de folk trempé et de rock maîtrisé. Et y'a du monde derrière cette sublime pochette, John Parish, Howe Gelb entre autre. Grandiloquent, intelligent et généreux, M.Ward signe ici son meilleur album … pop.
Un petit clin d'oeil à Blake qui jette l'éponge et a chroniqué cet album.

M.Ward 2012 « A wasteland companion » label : merge
http://www.mwardmusic.com/
http://www.mergerecords.com/
échelle de richter : 7
support streaming
après 2 écoutes





mercredi 30 mai 2012

Gravenhurst



On avait presque oublié la fragilité de Nick Talbot, plusieurs années de flottement général auront eu raison de son inspiration. Puis ce retour poignant avec « The ghost in daylight », peut être le plus bel album acoustique de ce premier semestre.

Le folk de Gravenhurst est un long voyage bucolique proche de King of Conveniensce en plus atmosphérique, expérimental, avec les mêmes poussées électriques qui plaquent ses mélodies dans une tourmente dramatique et désespérée. Ses pièces s’étirent comme des étendues crépusculaires, et une formidable maîtrise sonore frôlant la pureté est sublimement incarnée par sa voix douce et fragile.
Le noisy s’estompe peu à peu pour un édifice acoustique délicat. De ses troublantes chapelles folks d’antan, Nick Talbot érige dorénavant de véritables cathédrales de mélancolie, une dimension vertigineuse et sombre, une exception précieuse pour cette auberge électronique Warp.

 
Gravenhurst 2012 « The ghost in daylight » label : warp
échelle de richter : 8,9
support streaming
après 3 écoutes








mardi 29 mai 2012

"Panneau" 28 mai 2012



Panneau 3m x 2m Acrylique sur contreplaqué.
réalisée à extérieur au rouleau/spatule

dimanche 27 mai 2012

The magnetic north


L'épopée douce musicale se situe sur un archipel du nord de l'Écosse, la bande son idéal pour ce coin du monde élégiaque. Des membres d'Erland and the carnival se sont associé à Hannah Peel, ancienne choriste du groupe, pour un conte cinématographique, un voyage littéraire autour d'un fait divers historique rempli de fantômes.
De délicieux arrangements habillent ce conte de fée acoustique sirupeux et tristounet. Une belle envolée fraîche pour chanter un drame géographique.

Beau comme un disque de Melpo Mene, Other lives, Bowerbirds....

The magnetic north 2012 « Orkney : Symphony of the magnetic north » label : full time hobby
échelle de richter : 7,2
support cd
après 2 écoutes
http://www.fulltimehobby.co.uk/main/
http://www.myspace.com/themagneticnorthmusic
http://www.symphonyofthemagneticnorth.com/




"Départementale" (92x65) 27 mai 2012





Duane Pitre 2012 "Feel free" label : important
Astrïd 2012 "High blues" label : runegrammofon

samedi 26 mai 2012

Supertramp 77


Évidemment les disques défilent avec cette chaleur, et même dans les moments les plus tranquilles on commence à entrapercevoir l'ombre d'un tube « Give a little bit ». Moi c'est plutôt « Babaji ». Et puis toujours cette force tranquille et naturelle d'un grand cru qu'on déguste dans des moments particuliers. Charts et Billboards s'interpellent, s'alertent.

Une identité américaine appuyée pour un petit déjeuner qui va tout ébranler deux ans après. La pochette prise pas loin du studio du Colorado où l'album a été enregistré, propose la partition de l'hymne américain, avec pour titre « Fool's ouverture »!!, un des plus beaux morceaux de pop progressive de l'histoire.
Supertramp est passé un album plus loin dans la catégorie poids lourds, avec tous les clichés qui leur ont desservi tout en les propulsant dans les sphères musicales internationales. Dernier véritable album « pur » du groupe britannique fondé en 1969...le reste est une autre histoire.

Supertramp 1977 « Even in the quietest moment » label : A&M
http://www.supertramp.com/




Supertramp 75


L'omniprésence d'un soleil dominateur déclenche chez moi des envies de vieils albums nostalgiques. Aussi, pour mes deux groupes fétiches, deux opus jumeaux attirent toujours mon affection. « Atom heart mother » et « Meddle » pour les Floyd, « Crisis ? what crisis? » et « Even in the quietest moment » pour les Supertramp. Respectivement, ils auraient pu être des doubles albums, sortis à un ou deux ans d'intervalle, dans une période assez discrète pour les deux groupes... juste avant l'explosion « Dark side of the moon » et « Breakfast in America ». Bien à l'abri de ces chaos à venir, ces paires cohérentes, humbles, discrètes sont pour moi des valeurs sures sans extravagance planétaire. Une pure expression génétique pour des cerveaux libres à cet endroit discographique respectif. Les heures de gloire ne vont pas tarder, en attendant, ces quatre albums établissent un socle stable pour les deux entités.

Il fait hyper chaud, et c'est « Crisis ? What crisis ? » qui passe tranquillement au fil d'un après midi chargé de lumières outrageuses. La patine du groupe est bien là, sax, pop progressive, voix aiguës et piano wurlitzer, la touche sonore, la paraphe de Supertramp. Et toujours le rock musclé de Davis qui danse avec la poésie romantique de Hodgson.

Une canicule se dessine, un parasol, un piano sous la neige, une vache dans une prairie verdoyante, une oreille immergée....Rick/Roger..Roger/David.

Supertramp 1975 « Crisis? What crisis ? » label : A&M
http://supertramp.com/






jeudi 24 mai 2012

"Pétrole" (mai 2012) 101x31




    Marée noire en Beauce, mon limon d'encre a des saignées hydrocarbures...et le lin reste silencieux.
Celle-ci est née d'un caprice, d'une tristesse suranée, de ne pas avoir usé d'huile depuis plusieurs semaines... une ombre équivoque, une ombre pétrole...la bande-son.




lundi 21 mai 2012

Don Nino


Il est un autre artiste perdu au fin fond des oubliettes, comme Red. Une autre injustice. Nicolas Laureau alias Don Nino qui, mis bout à bout, fait Domino, laisse trainer son pseudo sous les feux mirobolant de Nlf3, dont il est membre. Sa musique est un enchevêtrement de sonorités que l'on découvre au fur et à mesure que les dominos tombent. Il suffit de pousser la première pièce pour voir tout le paysage défiler à une vitesse arc-en-ciel.

Je me souviens de l'euphorie à l'écoute de son premier album « Real seasons make reasons » en 2001, sur son propre label Prohibited.
Toujours ce même grain de folie maîtrisé, ce jazz mirobolant aux allures claudicantes, du « Berg Sans Nipple/Herman Dune/Nlf3/Tortoise ».. avec en plus sa touche à lui, sa liberté imprimée dans cette intelligence musicale bourrée d'échos. Du barré contrôlé, un Syd Barett moderne à la complexité fauve, exprimée au sein d'une cathédrale pop. Il y a un membre des Mogwai qui laisse traîner son espace dans ce disque fantasmagorique.

La densité de cet opus est bariolée et puissante. « Fabulous » est étourdissant de folie, preuve d'une grande liberté, et d'un art sauvagement contrôlé sans compromission. Tout ce qui suit dévale les falaises kaléidoscopiques du Floyd initial.
Le fauve n'apparait que par touche discrète, les couleurs primaires ne s'expriment que par des teintes pastelles. De l'huile peinte à l'eau, du félin domestiqué, une luxuriance domptée, une abondance catalysée. Une chaleur extraordinaire.
Huit ans que j'attendais des nouvelles de Don Nino.

Don Nino 2012 « In the backyard of your mind » label : prohibited/infiné
http://www.prohibitedrecords.com/html/site.html
échelle de richter : 8
support cd
après 3 écoutes

des teasers ….


http://www.deezer.com/fr/music/don-nino/in-the-backyard-of-your-mind-1615232



Robin Gibb




Un printemps aux allures d'automne, Adam Yauch, Levon Helm, Donna Summer... et le petit frangin Gibb qui vient de jeter l'éponge. J'affecte une tendresse particulière pour les Bee Gees période 68/75 et post 81 (oui, c'est Robin qui s'en va, pas le disco..la voix saturday, c'est Barry).

Le premier album de Robin sort en 1970 « Robin's reign », une perle rare, un OVNI que je suis en train d'inonder de nostalgie lacrymale. Quel disque ultra sensible dans la lignée du chef d'œuvre « Odessa », le double album 69 de la fratrie australienne.

Après un flottement post disco, et un sublime album « Living eyes » en 81, Robin et Barry ont sorti quelques albums seuls, avec toujours Maurice dans les parages.

1983 le tubesque « How old are you ? » avec « Juliet »
1984, l'anecdotique « Secret agent ».
Et surtout 1985, le disque de mon adolescence, « Walls have eyes » introuvable à l'époque, des mois en commande chez mon disquaire chartrain La pie-qui-chante.
« Magnet » son dernier opus est sorti en 2009 juste après la disparition de Maurice.

Un coffre fort fraternel renferme tous les Bee Gees et les projets soli, dans lequel je peux plonger ma nostalgie quand j'ai besoin d'explorer la pochette, les sillons, les crédits, de sentir l'objet. Là, c'est une K7 audio qui tourne...

Discographie colossale.
Robin Gibb 1949-2012


album en entier:



samedi 19 mai 2012

Hildur Gudnadottir 2012

Ce qui me pétrifie quand je suis au pieds de mon épaule, c'est qu'elle me toise. Les pierres nous observent depuis plus de six siècles, vestiges de fantômes.
C'est un peu la même chose pour la musique, c'est elle qui me jauge et m'embarque loin de moi. Je me perds de vue, j'absorbe et me nourris, remué.

La musique me toise et je suis à la merci de la création.

La nouvelle composition d'Hildur Gudnadottir est une formidable ascension édénique, comme on découvre un monument ancestral. D'expérimentation néo-classique, ce nouveau concept vertigineux nous dépose devant un vestige de pierres, un drone d'étagements d'âmes.
Les cordes graves d'Hildur annoncent en prélude, on voit la tour de loin, on approche. Puis des superpositions de voix viennent onduler sans rien d'autre autour, une naissance. Un enflement cellulaire durant lequel les cordes reviennent en nappes. Tout se dilate, se tend et se distend vers un drone solaire qui épouse la caillasse... l'élément vital vers le mouvement musical.

Le temps et l'espace.
Autoriser la lumière (« Leyfou Ljosinu »).

L'islandais n'en est pas à son premier monument, il est la voix, le violoncelle et l'électronique.
Ce chef d'œuvre classique ambiant a été enregistré live au Music research centre de l'Université de York.

Hildur Gudnadottir 2012 « Leyfou Ljosinu » label : touch
http://www.hildurness.com/
http://www.hildurness.com/
échelle de richter : 9
support cd
après 5 écoutes



mardi 15 mai 2012

Aaron Martin / From the mouth of the sun



Aaron Martin est un autre paysagiste musical néo-classique au même titre que Peter Broderick ou Nils Frahm. From the mouth of the sun  est sa nouvelle collaboration avec Dag Rosenqvist l'électronisien ambiant de Jasper TX. Un paysage dévasté par la solitude. Si Dag R, tisse un fond horizontal qui n'en finit plus de grisaille, Aaron quant à lui, joue avec les lumières en tirant sur les cordes graves de son violoncelle.

Cette contrée déserte et froide n'est pas étrangère aux deux artistes, et leur point de rencontre est l'aboutissement d'un long pèlerinage musical, un cul-de-sac paradisiaque, un paysage idyllique. On débouche sur l'océan sans pouvoir aller plus loin. Des grondements sourds et de petits drones viennent assombrir un peu plus la toile crépusculaire. Jasper TX n'est pas un gai luron, sa force ténébreuse vient s'accouder aux lamentations acoustiques d'Aaron Martin.

Un moment en état de grâce, une totale réussite dans le genre.

From the mouth of the sun (Aaron Martin & Dag Rosenqvist)« Woven tide » label : experimedia
échelle de richter : 8,9
support mp3

Aaron Martin est aussi un architecte du son, bâtissant des murs de bidouillages électroniques. Une autre collaboration vient tirer son art vers la surfusion solaire. Les brûlures guitaristiques de Justin Wright irradient, il est membre des psychédélique Expo'70, ceci explique cela.
Hypnotique et fiévreux, nébuleux et suffocant. Pour le coup on se rapproche réellement de la bouche du soleil, et de volutes vibrations analogiques annoncent la désintégration de la matière. Un croisement entre Jarre d'oxygène et des Acid Mother Temples. « Brush fire » et « Moon smoke » incendie avant de flotter sur « Sleep threaded into ashes » et « Shallow breather ». La destruction finale arrive sur les 11 minutes de « Light poured out of our bones ».
Cosmique.




Aaron Marton & Justin Wright 2011 « Light poured out of our bones » label : preservation
échelle de richter : 6
support cd
après 1 écoute
http://www.preservation.com.au/


C'est sur « Worried about the fire » qu'Aaron Martin a sans aucun doute illustré seul de la plus belle manière qu'il soit sa polyvalence artistique.
Ici, sur deux nouvelles collaborations, cet architecte paysagiste confirme l'ampleur de sa palette

http://www.myspace.com/prisonwine


"Trees Are Smoke"

Aaron Martin Myspace Music Videos

lundi 14 mai 2012

Nina Simone 63

Après un dimanche passé à buller au soleil frais en écoutant de vieux concerts réédités, comme un fil conducteur vers l'apothéose, je suis rentrer me recroqueviller vers la pénombre et l'intimité chaude de Nina Simone. Quelque chose de particulier, une émotion tiraillée entre des confidences privées et une universalité conciliante. Et puis des traces d'automne à l'heure où le castanea s'envole et la bogue ouverte n'est plus qu'un souvenir. J'écoute Nina Simone at Carnegie Hall, comme on grignote des châtaignes grillées au coin du feu, avec un petit cru qui chambre à la chaleur du foyer. L'heure où la lumière fait grise mine et la fraîcheur reprend ses droits.


Je ne sais plus chez qui j'ai touché un jour ce vinyle, complètement intrigué par cette sublime pochette roussie, cette vieille robe fantomatique, cet automne musical, mais j'ai immédiatement agrippé cette réédition sortie en 2005. C'est elle que j'écoute.
Ce double cd regroupe l'original enregistré en 63, mais aussi son retour dans la salle mythique un an après, 1964 « Folksy Nina », beaucoup moins connu et sur lequel se vautre toute ma préférence.

Je fonds littéralement sur « The young knight », « Lass of the low country », « Mighty lak a rose »... tout vient d'ailleurs. Une perfection.
Quelques bonus habituels, dont le tribal ensorcelé « Blackbird ».

Dominical, automnal et nocturne.

Nina Simone 1963 « At Carnegie hall » label : colpix



dimanche 13 mai 2012

Ten years after / Nick Gravenites


Deux autres rééditions pour finir ce dimanche de soleil. Deux lives endiablés, deux concerts torrides de la même époque.

Nick Gravenites est un songwriter/singer, leader de groupe, producteur, raconteur et poète du blues. Figure emblématique des 60's, et ami proche de Janis Joplin et Bloomfield entre autre. Ce concert est son seul disque sorti sur une major. Du blues blanc Roy Buchanan façon Mad dog & Englishmen. .
Au beau milieu, trois morceaux inédits studio sont ajoutés.
Ce duo là, a écrit six chansons pour l'album « Morning in the morning » d'Otis Reding.


De l'autre côté, Ten years after, groupe mythique qui après un premier album éponyme en 1967, sort l'année suivante un live « Undead »; du blues-rock blanc, à tendance John Mayall.
La réédition 2002 est enrichie de trois morceaux ajoutés dans l'ordre joué le 14 mai 1968 au Railway hotel, West Hampstead.

Nick Gravenites (with Michael Bloomfield) 1969 « My labors » label : columbia
http://www.nickgravenites.com/

Ten Years After 1968 « Undead » label : deram
http://www.ten-years-after.com/






Colin Blunstone / T.S. Bonniwell



Une jolie symphonie pop à la Colin Blunstone émane de cet opus 69, le deuxième et dernier de TS Bonniwell. Il y a surtout « Black snow » comme un hymne à la solitude, un piano impitoyable, des tambours graves, des violons qui viennent tout immerger.
Thomas Harvey « Sean » Bonniwell est un songwriter américain, membre et guitariste du groupe The music machine entre 65 et 69. Du garage psyché à l'époque. Seul, c'est sa voix de crooner romantique avec des mélodies exaltées, de sublimes ballades symphoniques.
Beau comme un Mickey Newbury, cette réédition 2012 est une fraiche surprise, une bouffée d'oxygène. Morriconien.

La voix est plus fine, plus haute, les couleurs plus vives et la lumière plus folle, Colin Blunstone aura mis deux ans pour sortir ce chef d'œuvre baroque et romantique. Une pièce indispensable dans l'histoire de la pop anglaise.
Symphonique, les ballades de Blunstone partent très loin, vers les mêmes contrées chimériques que « Five leaves left » de Nick Drake.
Comme The music machine, The zombies se séparent à la fin des 60's. Colin Blunstone s'en échappe pour une discographie beaucoup plus étoffée, sa dernière sortie date de 2009. Bonniwell quand à lui a disparu l'année dernière.


De la pop symphonique et féérique pour un dimanche ensoleillé, une britannique, une outre-atlantique. Lumières fantasmagoriques.



T.S. Bonniwell 1969 « Close » label : capitol (real gone music)
http://realgonemusic.enstore.com/item/ts-bonniwell-cd
Colin Blunstone 1971 « One year » label : epic
http://www.colinblunstone.com/






jeudi 10 mai 2012

Bowerbirds

Dès la première note, tout se noie dans la flavescente âme musicale du fidèle oiseau folk. Pas mal de disques paradisiaques ont déjà entamé les vertus du printemps, Andrew Bird, Chris Garneau, Luke Temple, Patrick Watson, Merz ou Jason Edwards. Des couples aussi, Julia & Angus Stones (des débuts), ou Gregory and the Hawk .
Bowerbirds appuie sur la même zone sensible. Un charme féérique de cordes et de mélodies, une mélancolie aux belles lumières, une légèreté tristounette, un son alléchant avec de belles voix, de petites touches sonores en bénédiction pop.
Beaucoup de monde sur ce disque, des membres de Bon Iver gravitent autour du couple qui se relève doucement de quelques sérieuses afflictions personnelles. Des invités, des amis pour un disque intimement chaleureux et sublimement délicat.

Troisième album de Bowerbirds chez les habitués de l'écorce Dead Oceans. Larmoyant et saisissant. Un coup de cœur.

Bowerbirds 2012 « The clearing » label : dead oceans
échelle de richter : 8,6
support MP3
après 4 écoutes

mercredi 9 mai 2012

Red

Ça pourrait s'appeler « album oublié », « artiste négligé », Olivier Lambin alias Red flotte dans l'indifférence. Pour preuve, le plus grand album de blues-rock hexagonal est sorti en 2006 et depuis, plus de nouvelle. Il aurait pu être le début d'une grosse carrière, c'est pourtant le 5 ème album.

« Felk » pour entamer le nouveau siècle, avec son blues profondément bricolé en pulsation électro répétitive. « John Lee Hooker qui tape sur des capsules de bière » est du même processus affirmait-il.

En 2001 la reprise intégrale de « Song from the room » disséquait l'immensité de Cohen... tout autour du silence. Des profondeurs jamais atteintes ici.

« 33 » son disque country, déclic à l'écoute du dernier album de Johnny Cash. C'est le passage chez Universal..la transition avec Rectangle..son label d'alors.

Red approche alors de plus en plus de monde. On parle de lui comme du nouveau Tom Waits, Nick Cave, lui fou de Dylan et des Stones.

 











Chemise rouge, tignasse parsemée et collier Red, « Nothin' to celebrate » aurait dû... Bonnie Prince Billy, Laetitia Sheriff, des billets unanimes. Une gueule le Red, un trio.
Des putains de bons disques.
Puis voilà, le summum, pochette en quatre, façon Andy Wharols, une tuerie blues rock terreuse, toujours des gueules, une voix diabolique, unique... des fidèles : Akchoté son plus vieux compagnon artistique, Neman de Herman Düne, Gonod, Imbert, Marinescu, Leo88man, Jeex.... Psyché, glauque, rauque, merdeux, crade, alcoolique, intelligent, pur, puissant..mais surtout digne des plus grand (Bo Diddley... si si... ). Un son impeccable. Sommet et puis plus rien.

Allez, 2006, saute mouton sur une salle époque.. et si Red ressortait un disque en 2012 …


Red 2006 « Social hide and seek » label : universal

échelle de richter : 9
support cd
après 1000 écoutes

http://www.deezer.com/fr/music/red/social-hide-and-seek-124744




avant :




« Last song »... gros gros moment...

mardi 8 mai 2012

Perception & Today records / DJ Spinna / BBE

Comme dirait si bien Jimmy, le matin, c'est de la musique à flot pour retrouver une fière allure... cette belle posture perdue la nuit précédente dans de volutes chimères. Le réveil, c'est plus pareil..il faut repartir à zéro, palier au reset.
Les forceps sont dans les enceintes.
Quelle perception des choses pour aujourd'hui ?? encore trop tôt, pour l'instant y'a la nouvelle compilation pure arabica 70's qui passe en injection robusta. C'est dimanche... hein?? mais si..

Du collector, du cru, du millésimé, DJ Spinna a encore sévi. Sa longue rétrospective du son d'alors est un zoom extraordinaire sur une identité musicale inépuisable.
La source suinte toujours, la preuve....

Perception production a abrité de 69 à 74 la crème des poètes afro-américain. Du jazz célèbre de Dizzy Gillépsie à celui plus exotique d'Astrud Gilberto (Stan Getz), cette courte période a brûlé les murs d'un underground new yorkais. Le sous-titre suffit à lui-même : "Funk/Soul/Breaks/Jazz/Latin & Rock from one of NYC's finest underground labels. Compiled by DJ Spinna & BBE Soundsystem."

Allez, encore un p'tit café.. réveil Tarantino.

DJ Spinna 2012 « The best of perception & today records ». label :BBE
http://www.bbemusic.com/

Tout ici :
http://www.mixcloud.com/player/
http://www.bbemusic.com/data.pl?release=BBE179CDG
http://www.juno.co.uk/products/the-best-of-perception-today-records/447365-01/

 

dimanche 6 mai 2012

Billy Bragg & Wilco

Nora Goothrie en 1998 a proposé à Billy Bragg de mettre en musique quelques recueils poétiques de son père Woody écrits entre 1939 et 1955. Le projet de folk alternatif américain a vu le jour sur la scène de central park la même année.
Un album est venu confirmer la révélation, « Mermaid avenue » en compagnie des Wilco. Cet ancien punk rock anglais engagé politiquement devait alors dupliquer cet hommage en 2000 sous la même label Elektra. « Mermaid avenue Volume II ».

2012, un triple album chez les boisés Nonesuch, propose à nouveau ces deux volets avec en sus un troisième album de chutes et un DVD de synthèse.

Woody Goothrie est considéré comme le premier blues-folkeur américain alternatif de l'histoire. Poésie fantasmagorique frôlant Zimmerman avant l'heure, du contestataire romantique... qui mieux que Billy Bragg acoquiné à Wilco pouvait incarner cet épique tranche historique.
Superbe objet en guise de coffret cartonné récapitulatif. ... une autre connection.

Billy Bragg & Wilco 2012 « Mermaid avenue : the complete » label : nonesuch
http://www.nonesuch.com/albums/mermaid-avenue-the-complete-sessions
http://billybragg.co.uk/
échelle de richter : 7,2
support MP3
après 2 écoutes

 

Clerc-Roda-Gil / Dutronc-Lanzeman

Je crois dur comme fer à la complémentarité dans un couple, la conjugaison, la fusion.
Artistiquement les tandems ont engendré les plus belles histoires musicales, de Lennon-McCartney à Bashung-Fauque.... John-Taupin, Souchon-Voulzy, Thieffaine-Mairet, Lees-Holroyd...

 C'est dimanche, je sors des vieux trucs, deux duo géniaux quoiqu'on puisse dire de l'ensemble de leur carrière réciproque. Dutronc-Lanzeman et Clerc-Roda-Gil, dans des genres différents, sont deux sommets d'ici. Une tonne de chansons sublimes... pas mal de disques géniaux, deux choisis, un Dutronc 69 pour « L'opportuniste » (les indécis m'effraient) et « Transes-dimanche » et un Julien Clerc 73 celui que j'écoute le plus, le plus intime. Ces couples me fascinent..l'exacte connexion inspirée. Romantisme fou ou liberté efficace ....
Dimanche vinyles.

Jacques Dutronc 1969 « Jacques Dutronc » éditions Vogue
Julien Clerc 1973 "Julien" éditions EMI

 

samedi 5 mai 2012

Scott Morrison

Tomber à la lisière d'un champs, d'un lopin en jachère, juste parce qu'il fait gris, qu'il ne pleut pas, mais qu'une chape cendrée cache le soleil.
S'écrouler dans une prairie, sous la lumière filtrée. Le vent enivre, et lave de son haleine printanière chargée de fraîcheur. Rien devant, pas plus en haut, les couleurs son à plat, le drone envoie son souffle, il fait tiède, la lumière livide respire. Colline ou fond de vallée, le zoom hypnotise, tout est dessous.

Plus proche encore, les mêmes herbes dansent en divaguassions stroboscopiques, juste sous nos yeux. La nature est répétitive. Cyclique. Boucles..le soleil est apparu.
La proximité est telle qu'on entend la folie des insectes. Tout s'emballe et le cerveau défaille. L'éveil est un doux coma, le seul endroit où l'on puisse entendre la musique prairial, l'océan chlorophyllien.

Zoom encore, il ne reste plus que l'herbe avant de s'envoler vers les couleurs industrielles en rayures métalliques. Tout s'immobilise alors, on s'est assis à nouveau, l'ocre, le ciel bleu, toujours ce drone d'une vie végétale qui gronde à l'intérieur de chaque pampre... ocre, la soif est arrivée, le soleil a sévi.
La menace sourde tranquillement. Regard flou brûlé, les boutons d'or ne sont plus. La chlorophylle attendra l'hiver prochain. Amoins que. … que la pluie lustrale viennent comme une rédemption, gouttes babillardes sur la rétine noire, le souffle du déluge bat comme un battement d'hélices ou d'ailes, de ventricules , le batracien exulte.

Autopsie d'un coin de prairie, de randonneur hyper immobile en cerveau déclinant, d'une drogue douce d'éclosion, cocon, prisonnier d'une toile tissée. Agonie d'un corps allongé.
Il reste le vent, des écoulements, ruissellements d'insectes épanouis. Réveil flou groggy, étourdissement paradisiaque, le son est clair, le vent juste au dessus. C'est quel monde ?

Scott Morrison offre une approche incomparable d'image musicale. Il est à l'origine du son et le vidéo. Lawrence English est derrière, Room 40 l'hospitalité.
Document unique.... pour une fois se laisser captiver par le paysage imposé..

Scott Morrison 2012 « Ballad(s) for quiet horizons » label : room 40 http://room40.org/store/MORRISON_BALLADS
échelle de richter : 8
support DVD
après 2 visions


Windsor for the Derby 2002

  Des jours entiers que le ciel nous tombe sur la tète. Je suis imbibé, le cerveau moisi et les articulations en mouillettes. Tempéré !! me...