Chaque instant est posé sur Kodachrome, une pochette diapo, on gardera cet instant des « Villes sauvages » comme la photographie d’un moment de doux bonheur mélancolique. Un album délicieux défile, une soirée photo, des gens que l’on aime dessus, devant de beaux paysages nostalgiques. Notre enfance est déposée au pied d’un arbre, le vent se lève, les oiseaux laissent chanter les herbes.
Tout ce que j’aime cette discrète apparition, ces touchantes ballades. Sur la même étagère que Franck Monet, Albin De La Simone, JP Nataf, Bertrand Louis, Fabien Martin, Thierry Stremler, je déposerai Casagrande. Se poser et écouter le sépia sur l’écran de projection blanc déroulé. De belles personnes sont là, des sourires, de grandes respirations, des paumes qui se touchent, des joues qui se collent, quelques éclats, une larme, des moites odeurs sur un silence rempli de prunelles. L’histoire défile, les anecdotes reposent.
C’est cuivré, c’est l’hyper intimité déposé, les sentiments ondulent douillets. Les cordes graves dansent et se déhanchent comme Jeff Halam, les claviers sont légers, Fabien Martin colle sont papier peint. Armelle Pioline est là, Zoé Colotis aussi. Oh les belles chansons de par ici.
Tous confinés à s’aimer, un puzzle de 8000 pièces, des baraquements à s’isoler, mes murs sont pleins de « Villes sauvages ».
Noir de souvenirs, gorgé de campagne, l’ensauvagement des villes nous ramène à l’humus. Et dire que je suis né sous Pompidou… ah mais nan, sous De Gaulle, à qq jours près.
Casagrande 2023 "Villes sauvages" label : Littoral records
https://casagrandemusic.fr/