mardi 22 décembre 2020

Vincent GALLO "When" 2001


La boucle lancinante du cuivre qui introduit l'album pourrait justifier à elle seule, la présence de « When » chez Warp.

Nous sommes des cérébraux dit-on, je suis décérébré par ces gris automnaux. Ce disque suprasensible est une lente descente dans l'intimité sexuelle d'une soirée plombée par le vide amorphe. Force thérapeutique puissante, moi qui ne suis pas sucré, cette injection de saccharose me brûle le cuir. « honey » n'a jamais atteint un minimalisme érotique aussi pénétrant. Allongé dans la pénombre, sur le plancher, le gloomy « blue valentine » de la guitare slow jazz distille un goutte à goutte analgésique. Un sédatif aux oppressions. Un album de dimanche soir, que dis-je, un album de couvre-confiné.
 
 
Le trouble des accords électriques sont des rêveries sentimentales, la basse des caresses virtuelles. Les absences de chant sont des silences où tout se lit, tout se délie. Tout ici vampirise, aspire la moelle, c'est l'heure de la tétée. Chaque expiration enfonce le corps un peu plus dans le sol. L'haleine, chargée du vin d'hier est un souffle d'automne. Abandon intensif dans la candeur intuitive des notes qui endorment. Tout est plus beau ainsi, dans la brume et le trouble. La vérité n'existe pas, tout est roman.
Sublime moment opiacé suspendu aux ondes de Vincent Gallo. 2001, album important, intemporel, une urgence molle.



Vincent Gallo 2001 « When » label : warp

vendredi 11 décembre 2020

Jane Birkin 2020

Lacrymale, émouvant. Tout le temps et à chaque fois. Birkin chante dans mon huis clos, toute cette grise journée que le vent, la pluie et le froid emballent de tulle argenté. Elle me panse, j’ai toujours le pincement au cœur quand j’entends Jane chanter. Il est vachement beau celui-ci.. Faut dire que Daho est là, Pierrot aussi. Les arrangements sont des joyaux.

Qu’est-ce que je dis, il est à tomber celui-là.. Je vais le garder pour moi, en boucle, tout au long de cette magnifique journée froide à se confiner, grise à crever, pluvieuse à chialer. Du baume à l’âme, de belles petites vagues au cœur, une larme de ballade, un doux sanglot chaleureux. Birkin est revenue, j’ai de la buée sur les yeux.

Jane Birkin 2020 « Oh ! Pardon tu Dormais.. »

mardi 8 décembre 2020

Tin Machine



Y'a plus dégueux comme récréation. Sûrement il fallait péter le tremplin, gifler le destin, et mettre fin à cette moyenne période qui lui a quand même valu des sommets... « Let's Dance », « Never Let me Down » et « Tonight » … conjurer les nues, un coup pied au cul Tin Machine avant le grand retour 1993 en grande pompe avec le frais et grand « Black Tie White Noise ». Des soirées entre potes pour conjurer le succès planétaire.... changer de nom pour quelques temps, une grande respiration et repartir.

Tin Machine donc, trois ans, quatuor de folie, du bouillon plein les enceintes, du jeu en plein ciel sans retenu, juste hyper contrôlée propre, du sale aussi, les frères Sales, et surtout le génie Gabrels qui continuera à longer la route.

« Heaven's in here », « Prisoner of love » .. mais déjà, rien que pour la reprise suffocante « Working class hero ».

Costard cravate, look à la Eastwood avec petite barbe de trois jours. Bowie. On passe à autre chose pour un temps. Il y aura deux albums studio, un live et basta.

Tin Machine.. icône se fondant, villégiature comme des semblants de vacances, se régénérer, un congés revigorant tel Paulo dans The Fireman et que sais-je.. Tiens..Paulo, John.... 40 ans au lieu de 80 pour lui, tragédie planétaire. « Working class hero ». Bowie, Tin Machine.. la tète m'en tourne. Bowie avait un regard appuyé sur Lennon. 


 

Tin Machine 1989 « Tin Machine » label : EMI 

 



 


jeudi 3 décembre 2020

CharlElie Couture ● (2020)

 


La bruyère court sans pilote, la rose de Noël se fout des guirlandes.

Depuis le temps qu'il chante dans la sciure, 1978 et ses 12 chansons. Il pèche en surprise, c'est un crocodile, toujours solo dans sa folie, naïf au casque nu, des naïves, pas tant que ça. Je zigzague avec CharlElie. Je prends partout et quelque part, n'importe où chez lui. J'oublie et je reviens soudé, il est immortel et j'ai même pas sommeil. Je le perds et le garde plus encore.. des points de Couture sur mon crane, je ne pourrais pas vivre sans aile. Suture ou soudure, il oscille sans cesse. Il n’empêche.. là pour le coup, je le passe en boucle. Il revient régulièrement. Incessant.


Faut espérer que bientôt on va se réjouir du presque rien, se contenter du moindre. L'once pour contentement, une goutte d'eau pour apaisement. Éviter le plein du vase.

Heureux dans sa maison.. presque rien pour une chanson. Biaisons la vision, l'inspiration du papillon. La maline, le blues du confinons.

Il a un talent dingue, c'est un malin fou. Grosse discographie...c'est CharlElie.

« Trésors cachés.. » passent en boucle.

CharlElie Couture 2020 « Trésors cachés & Perles Rares » label : rue bleue

https://www.charlelie.com/discographie/tresors-caches-et-perles-rares/

 

Clogs 2003

  Près du Butin ensablé, la Seine s’emmanche. Du laiteux mou s’engouffre dans l’albâtre. La Manche n‘a que faire de l’océan, ici le bras l&...