mercredi 30 décembre 2015

Terry Reid




Vais à nouveau passer pour un crétacé inférieur avec ma pochette à skeuds numérisés. M’en fout, toute façon plus personne ne fait attention à qui que ce soit, à part pour se gausser..

Qu’on se moque donc, je sors ma pochette à disques pour me mater des oreilles un vieux Reid aérien. Terry parce qu’il est là et que je l’ai préparé pour le cas où, et au beau milieu d’une canopée de e-truc branchés, j’exalte mon ovni à galettes pour me mettre une dose de rock psychédéliquement poétique. Pas le temps d’encoder, la pochette est avec dans mon sac, et ça compte pour se permettre de chialer sur « July ».

L’automne est tiède et ça tombe bien, j’emmanche mon disque,  il fait moite aussi et je tombe à nouveau.  Et même je nargue dans le vide ma quincaillerie de brocante devant l’e-réel et la petite merveille 60 ‘s  hurle dans mon casque.. bordel, s’ils entendaient ça.. surement ils se foutraient de ma trogne.
C’est du rock anglais..tu m’étonnes John… c’est une voix, et la voie pour me faufiler ce soir sur les miennes, celles qui me ramènent  quelque part. Quel disque, quelle pochette, quelle année (biz Pap's) !!!

 
Terry Reid 1969 « Terry Reid » label : epic
 

jeudi 24 décembre 2015

Jeff Lynne's ELO



L’évènement est pourtant de taille, la parution d’un nouveau Jeff Lynne. J’ai plutôt l’impression qu’ils l’ont joués rilax sur la promo, promontoires etc. Il doit quand même se sentir un peu seul dans l’univers, d’autant plus que c’est sous ELO que cet album traine dans nos bacs depuis quelques semaines.
Macca, Harrisson, Orbison, Petty, des balades à tomber, « Alone in the universe » est total, sublime du début à la fin. Jeff Lynne est un génie de la mélodie et du son. Si l’album précédent était plus intime et personnel, celui-là envoie valdinguer les frontières pop au-delà de la stratosphère, comme Elo l’a si souvent fait.
Jeff Lynne s’est offert un nouveau petit voyage dans l’univers, et nous, on prend un sacré coup de jeune,  un disque frais malgré le rappel aux souvenirs, des chansons à danser ou plutôt à tournoyer sous un ciel écarlate.
Histoire de fêter les jours qui rallongent, le passage dans la force clair du recul de l'obscur, un disque qui pulse... puis si ça s’trouve le père Noël vient de Birmingham .

 Joyeux Noël à tous.
Jeff Lynne 2015 « Alone in the Universe » label : columbia




mardi 22 décembre 2015

The Necks 2015




Depuis quelques albums, le trio australien se laisse étendre sur un ou deux  morceaux longs éclaboussés de lumière.
Pas de dérogation pour  ce énième voyage irradié autour du piano de Chris Abrahams, un free jazz expérimental à la pointe du psychédélisme.  L’improvisation de « Vertigo » étourdit, engourdit, les yeux rivés sur un soleil d’argent.

 
The Necks 2015 « Vertigo » label : fish of milk
 

 

dimanche 20 décembre 2015

Six rgans of Admittance 2015




 
Hexadic I ponçait la nuque, le II engourdit le bulbe, une usure intrinsèque quand la cellule s'abîme. C'est la version figer-picking du premier volume psychédélique, comme sur ces premiers albums, « Dust and Chimes ».. « Compathia ».. quand les doigts engourdis font le boulot tout seul.



Cette fois-ci la brûlure sourde, le silence apaise les souffles, celui qui s'immisce entre les notes déstructurées.

L'hypnotisme peut aussi bien venir du feu que des brumes, du bleu que du blanc, « Hexadic II » est un repos nébuleux de notes qui s'égrainent, d'une voix familière qui se dilate posée là sur le hamac spirituel Six Organs.



Six Organs of Admittance, c'est toujours le même trouble, le même esprit. Sur la verticale à nouveau, on s'envole ou s'enfonce, on se dirige vers une rose d'un vent boréal bancal, une boussole folle.



Je chasse Ben Chasny depuis 2002 avec « Darknoontide », il est devenu depuis un refuge récurent à travers l'acoustique vaporeux de mes envies vrillées, l'extrême champêtre déserteur dans sa phase fidèlement dilatée, et je préfère le II au I, le blanc au bleu.


Six Organs of Admittance 2015 « Hexadic II » ; « Hexadic I »
label : drag city
 
 

samedi 19 décembre 2015

Matthew Collings




On passe en Écosse, et chez Denovali, puis au beau milieu des brûlures sonores, douces ici, inquiétantes, le silence se chante aussi en drone. C'est une douce menace, une tension retenue, une grâce grise magnifiquement insufflée par un cerveau habité, celui de Matthew Collings.
Il y a des cordes une fois de plus, préparées, travaillées, la croûte et ses restes en surfusion qui menacent, c'est sûr, nous sommes en dessous de l'horizon.

« Silence is a rythm too » sont les épousailles des abysses avec ce que l'on veut, mais surtout la passion des sons verticaux.
Il a collaboré avec Talvihorros, Dag Rosenqvist avant de s'envoler seul...ce premier opus ambiant est un chef d'œuvre.

Matthew Collings 2014 « Silence is a rythm too » label : denovali

jeudi 17 décembre 2015

Mains de Givre



Dans le sillon des instruments qui respirent et des matériaux qui chantent, Mains de Givre exalte le « Chœur d'âmes en détresse ». Une canicule hivernale excite la vermine, tout est tiède et moite, tout fond dans l'humus cafardeux.
Si nos yeux s'oxydent, c'est que la terre saigne. En attendant, la voûte dépose sur nos mottes les cristaux d'un matin sans qu'il puisse en durcir la croûte. Des mains à peine givrées rampent sur nos terres décongelées, de la marmelade, de la brûlure des profondeurs.

Un duo, un violon, une guitare, du néo-classique dark ambiant from Montreal.


Mains de Givre 2010 « Esther Marie » label : textura


mardi 15 décembre 2015

Yair Elazar Glotman




Un drone chamanique souffle des forces de frottements. La rude caresse des matériaux chante un plaisir étouffé de la corde grave comme une main comprimée sur une gorge.
L'instrument préparé en âme accordée est une psychanalyse musicale, une complainte souterraine, un chant outre-terre.

Le musicien étreint sa contrebasse qui psalmodie une mélancolie tendue rampant sur nos matières. Yair Elazar Glotman de formation classique est un paysagiste sonore berlinois, sculpteur ou architecte musical.

Yair Elazar Glotman 2015 « études » label : subtext
.

dimanche 13 décembre 2015

Food 2015



 
Dans la continuité de mes phares troublés quand la brume s'est levée et que la voute se dévoile, je découvre la profondeur des bleus outre-ciels et la laiteuse présence des nuages insomniaques qui glissent sur les fils, comme les notes ouatées sur la portée d'un jazz libéré.

 
Il s'agit de mettre son cerveau à épreuve et de trouver sur ce son l'image. Devant en poupe et ses idées folles. Moi sur Food, je verrais bien de l'ocre en plus, la touche chaude pour raviver ce qu'on pense de froid, sans qu'il le soit. J'imagine la musique que l'on écoute à l'instant présent, discrètement éclaboussée d'un soleil qui s'invite à travers une fenêtre, comme un accident, ou un cadeau.

 
Il y a Christian Fennesz pour la maitrise ambiante du duo Anglo-norvégien, et au rayon quincaillerie, des artistes fabriquent des couleurs.

Le label c'est ECM, le groupe Food, la toile que je vois par dessus cette évasion, comme une nouvelle coïncidence rêvée est Mylénoise, et ça c'est pas un miracle, enfin presque... douceur et puissance, la fragilité des monts solaires. De la nourriture.


Food 2015 « This is not a miracle » label : ECM


samedi 12 décembre 2015

Esmerine 2015



 
J'ai fait un rêve, je longeais une départementale sans fin, un brouillard inattendu, quelques courbes moelleuses, des mottes en siennes de relief sous mes phares troublés, des touffes tendues vert-pissenlit comme des hérissons de chlorophylle. Le pétrole de mes pneumatiques léchait celui de la route oblique. Rien de visible à portée d'ampoule.
Tout coïncide, l'espace deviné, l'infini imaginé, le brouillard chaleureux, les phares pour seuls guides, comme un chasse-brume pour aller nulle part, juste là où l'on a envie d'aller. J'ai dû longer cette vaste campagne invisible pendant des heures entières, sur une vitesse engourdie pour m'être grisé ainsi au son de « Lost Voices ».

 
Un jour j'irai là bas, comme dans mon crane quand le Xylo et les cordes d'Esmerine frappent et dansent.. mon groupe fétiche des québécois constellés. Plus post-rock, plus Godspeed, toujours ambiant, néo-classique, la même beauté des grands espaces d'hiver, en boucle sur ma route qui n'en finit plus de s 'étendre.

 
Gris de piste étroite découpant les mers de terre labourées.. je fuse à la vitesse d'un perdreaux perdu survivant des cartouches, sur ce chemin sans fin qui n'en finit pas. L'occasion pour moi, d'écouter le nouvel opus d'Esmerine, la bande son fantastique d'un rêve aveugle qui me transporte, une vaste purée de routes hypnotisantes, avancer doucement sans savoir où l'on va.

Esmerine 2015 « Lost Voices » label : constellation

mercredi 9 décembre 2015

Hubert Felix Thiefaine 86



 
 
Au pied de la jambe du rainbow à bouffer du cresson bleu, je dévore tout ce qui se boit et me désaltère à la lumière qui me transperce, comme la jade en jatte à effleurer le fond pour y trouver la fraîcheur noire, l'œil mordorée des freux.
A fuir les affreux, estropié sous les flammes de la basse voûte, je demande aux corbeaux une aile tendue, celle d'un l'albatros cuivré d'une affaire infernale pour me tenir la jambe.

L'inespoir c'est pas l'inespéré.. c'est la lucidité, celle de nos défroques..."Horreur Harrar Arthur"


HUBERT FELIX THIEFAINE 1986 « Météo für nada » label : sony

 
 

lundi 7 décembre 2015

Daniel Norgren 2015



C'est pourtant son sixième album, je découvre un compatriote d'Anna Ternheim, Daniel Norgren, avec cet opus 2015, sa voix, ses mélodies et la pochette qui m'a, de prime abord, dirigée vers lui.
 
 


C'est un paysage bucolique, folk et romantique qui dessine devant nous, une chaleur acoustique du nord, une émotion repliée avec une pointe d'orgue discret, « The Green Stone » comme une belle virée à travers du lin laiteux, un automne tiède, un coton crémeux. Absolument délicieux.





Daniel Nordgren 2015 " The Green Stone"   label : superpuma





samedi 5 décembre 2015

George Thorogood & the Destroyers



La hanche gominée, la gratte lubrifiée, la Josephine chevauchée, les musicos habités, la rate aux aguets...
Le rétroviseur est un sable mouvant, un miroir sans fond, un truc qui n'en finit plus, bourbon, court-bouillon, scotch, bière..what else.
 

On est avalé dans ce son paradisiaque à peine nettoyé, juste histoire d'écouter défoncé par le plaisir du jeu ces morceaux qui piquent, épiques qui collent aux grammes du what else.
Histoire de ralentir la chute à travers cette tendance à bouffer du roots d'alors, la grignote des cellules revivifiables, des poussières qui fécondent.. et une nouveauté de plus.. le George Thorogood arrache.... comme avant, mais c'était où ?? 2015 ou 1977 ?? c'est kikife, c'est là pour toujours, c'est juste une question de viscère, d'abat, de vice et versa, de rabat-joie, de jouissance, de gratte folle, c'est là, puis derrière, juste avant nous, puisque nous sommes légèrement en retard sur notre descendance blues rock, et complètement en avance sur nos tontons bikers.

 
Et bien bien puisque notre calendrier musicale se déguise, je prends sans les dates, le dérèglement climatique, ..solstice, équinoxe.. ?? pourvu que ça jute.. Je crois bien que c'est 1977... ou alors 2015.
Bon, un peu paumé dans les couloirs du temps, voici le début d'une grosse carrière à venir, une vingtaine d'albums à suivre, George Thorogood et ses Destroyers.

George Thorogood & the destroyers 1977/2015
« George Thorogood & the Delaware Destroyers » label : rounder

jeudi 3 décembre 2015

Anderson East



 
L' effet « ..merals » m'a propulsé direct vers ce blanc bec soul rock de l'Alabama comme pil poil dans les règles de l'art retro du genre.
Cette fois-ci la pochette est raccord et les cuivres pas moins voluptueux.
Ça merdeuse impec, la hanche huilée, le poil gominé, les musicos costarisés..la musique, une fois de plus intemporalisée.

 
Il faut des enceintes bien roulées et des envies de mieux avant, même si c'est pas dégueux, là tout de suite, ce que j'entends. Rythm'n'blues d'Athens, des allures de Nashville, sa nouvelle demeure, une nouveauté rock, d'ici ailleurs, mais quand ?

Anderson East 2015 « Delilah » label : elektra

mardi 1 décembre 2015

Ephemerals



 
Posé sur le trait du fond, flambent quelques lueurs chaudes pour quelques secondes encore. Y'a du charbon sous l'horizon, un foyer céleste qui ravive toute chose. Et pourtant, le cormoran sur du gris avance et glisse, Ephemerals est un tableau pour l'œil trompé.

Une erreur de classement ? une boulette de promontoire ? J'ai tout de suite pensé devant la pochette, à un album ambiant, drone, néoclassique, room40, Touch ou 12K... et puis voilà la soul blues qui jaillit et tâche, de la roublarde, plombée, avec des cuivres à plein poumon, du big band qui godille comme un requin dans les eaux froides.
Rares sont les albums du genre avec une telle pochette, c'est pourtant sous cette envolée de Goémons cendrés que pulse cette soul torride et grave..
 
Ephemerals, de la soul made in London.


Ephemerals 2015 « Chasin ghost » label : jalapeno records

Thomas Köner 1993

  La croûte gelée se ramollit, ventre flasque et tiède respiration. Le ciel se charge de l’halènes des Steppes, le silence gronde. Notre ...