Un monde sidérant se dresse devant
moi, un dédale artistique à couper le souffle. Un souffle de
Saravah à plein poumon. Je dois avoir le cerveau délié pour tomber
en ce moment sur autant de chef d’œuvre.
J'ai quelques souvenirs vagues des
balbutiements de Babx, il va falloir que je retourne décortiquer
tout ça, histoire de comprendre la beauté axée de cette œuvre de
chansons free-jazz de par ici. Certes le grave contexte déclencheur
qui fait rage sur la planète dans ces nouveaux temps ...euh grave
contexte... ignominie générale plutôt, donne à ce tableau là une
profondeur indescriptible, la blessure pour ainsi mettre tout à
plat.
Du Chatterton en feu pour mieux nous
montrer le cuivre des fils conducteurs, la chair brûlée, on
n'imagine pas la fulgurance tranquille qui passe dans ce câble là.
J'ai mis le doigt sur cette moelle, je suis resté collé au mur
bombardé ou explosé, en ruine, j'ai regardé Babx planer, monter
mille fois plus haut, tomber au ciel, tout tangue..
C'est un album concept qui raconte une
histoire, pas évident que les gens aiment, parce que faut vous dire
Monsieur, que chez ces gens là......
Voilà une musique qu'il colle au temps qu'il fait. Je ne connais pas Proud Mary, Nev Cottee en était le bassiste. Depuis que le groupe n'est plus, il a sorti trois albums à lui. Une belle pochette seventies dans un magasine, un rappel motivant de SB, et me voilà noyé dans le "Broken Flowers". Un mal fou à me procurer cette nouveauté sortie le 2 juin, l'unique streaming du label Wonderfulsound qui porte bien son nom et sur lequel déjà un rescapé de The Coral y figure, était mon seul recours jusqu'à aujourd'hui. Je viens juste d'être récompenser de mes recherches acharnées. Je savais quoiqu'il arrive que ce disque allait me renverser.
Un mancunien se balade dans le désert du Nevada , ou plutôt un esprit américain cinématographique flotte du côté de Manchester. Impossible d'imaginer autre chose qu'un voyage magnifique. "Broken Flowers" est un préjugé récompensé. J'avais le sentiment que. C'est exactement comme je le voyais.
Impossible de sortir du chemin quand on aime Hazlewood et Axelrod, Cohen, Lanegarn produits par Beck ou Danger Mouse, Rodolphe Burger ou l'"Hotel particulier" de Gainsbourg, americana symphonique from Manchester.... Il va passer quotidiennement de ce début d'été jusqu'à l'automne prochain et peut-être plus encore.
Le temps qu’il fait vient toujours déposer un contexte d’influence
sur mes écoutes, aussi, j’aurais bien aimé vous parler d’un petit bijou de pop sombre
tout fraîchement sorti. Mais dehors il fait beau, le ciel et le mercure
chantent des acoustiques.
Il fait soleil à éclabousser chaque note et j’aurais pu
attendre la nuit tombée pour m’étendre sur « Sincerely, Future Pollution ».
Mais même les étoiles entre les burlats trop mûres me déconcentrent. Pourtant
cette nouvelle collection de chansons parfaites des canadiens à succès est une
des plus belles que j’ai pu écouter cette année.
Au loin, le chant des rainettes qui copulent me détourne de
cette noire pochette urbaine au son grave. J’aperçois encore la petite touffe
de mouron rouge qui égaille une pierre de rocaille, pas envie de m’en faire, du
mouron, dommage, c’est un grand disque ce nouveau Timber Timbre, et je me
souviens des albums précédents un peu plus lumineux. Pas de vent, la menthe
poivrée exhale tout ce qu’elle peut et mes pensées anticycloniques m éloignent
de ce chef d’œuvre.
Des jours que la canicule se repend et m’interdit de vous
parler d’un disque sublime qui attend le prochain crachin gris pour embellir ma
morosité. Cold pop atmosphérique à synthé, les guitares froides dansent la
mélancolie, Kirk, Trottier et Charbonneau montent et franchissent les paliers
des objets incontournables.
Dommage, il est 22h45, il fait 26°C, les ombres ne font plus
qu’une et j’aurais bien aimé vous parler du nouveau Timber Timbre.
Timber
Timbre 2017 “Sincerely, Future Pollution” label : city slang
Il y a presque 25 ans, sur une des plus
belles pochettes du moment, Lindsey & Nicks s'affichaient presque
nus pour leur premier album. Lui dodu chevelu, elle mince et
pulpeuse, presque 25 ans après, Stevie est occupée pas ses 24
carats, et sur la pochette 2017, deux sexa comme des jeunots qui font
gaffe à leurs corps, Lindsey & Christine. Rescapés d'une vie
faramineuse ??
Peu importe le contexte cette fois-ci,
les autres vies ont passé, le Tango est consommé, les Carats sont
encore sur la platine, c'est un super bon kiff gratos de retrouver
des chansons nouvelles du Fleetwood Mac .. ah oui, un petit détail,
John McVie est à la basse et Mick Fleetwood à la batterie. Et puis
les vies sont passées, cet album sans titre est un bonus, un cadeau
de haute tenue, avec dedans des chansons pop rock à la sauce
Buckingham / McVie.
Alors la pochette est moyenne, mais
bon, sont sexa, pas ensembles, on est pas dans les 70's, la nudité
peut s’abstenir, toute façon les chansons sont absolument
délicieuses, quand on aime le Fleetwood, oups, Lindsey &
Christine. Le son est béton, Lindsey sait y faire, l'écriture
enlevée, joyeuse, des excellentes ballades estivales à fredonner
toute la journée. Eh, « In my World », y'a les
gimmicks gutturaux de « Big Love » ou c'est mes
yeux ?? Oui mais là c'est Christine. Peut-on lâcher sur ce
morceau là, qu'il est typiquement Fleetwood ou Lindsey ?? On
s'en fout, un nouveau Fleet... euh .. duo provenant du groupe
anglo-americain vient de paraître, et je me relève la nuit pour
écouter un de ces airs que j'ai égaré dans un rêve pop paradoxal.
« Too far gone »,
l'a toujours été rock la Perfect, « Carnival Begin »
et l'album se termine sur la plus belle chanson, grave et rock, l'a
toujours été un peu plus rock la McVie...
« Lay Down for Free »,
« Love is here to stay », c'est pas une rumeur,
Lindsey est un très grand guitariste, on prétend qu'il n'est pas un
héro, après Green et Dirwan pas facile, pourtant.
Bon, je parle beaucoup de Fleetwood Mac
en ce moment, alors on va dire que dans les bacs, l'unique album
Lindsey Buckingham / Christine McVie vient de sortir et qu'il colle
aux oreilles sans prendre la tète, easy super bon, en pleine bourre, du pur jus, et ça
reste toujours anglo-américain.
Une multitude de pop moderne ainsi sonne comme The Mountain
Goats : de Postal Service à The Clean en passant par Shack, Cane 141…..
Pourtant à chaque fois, ce groupe californien me procure un peu
de plaisir en plus, une affection particulière, une touche de reviens-y. Je me
remets « Ghosts » encore un peu, il est passé à une vitesse.
La
recette est bien ficelée, elle est simple, une collection de chansons pop
presque parfaites, une légèreté pas piquée des hameçons, des airs heureux comme
des pinsons, harmonies, fraîcheur, cuivres (façon
« Vers les Lueurs »), une à peine perceptible touche jazz qui
séduit en arrière bouche, une voix avec laquelle on s'est déjà familiarisée,
une sincérité enthousiasmante qu'ils ont bien du mal à dissimuler.
C'est pas beau ça, c'est pas un joli
triptyque estival comme un festival à soi à se bouffer de la pop
rock jusqu'à plus soif ? C'est un colloque avec des petits
jeunots ou qui font genre, et qui commencent sérieusement à avoir
de la bouteille à force qu'on parle d'eux de plus en plus. La
trilogie des branlicots qui toisent avec leur disques insolents à
tomber. Ils balancent la sauce easy avec du matos de haut niveau.
Branleur et branlicots, oui car sur les trois il y a un pas tout
jeune, mais qui vient se placer tranquille dans ce trinôme tellement
il fait pas son age le Mark, le vieux de la veille.
Impossible pour moi de les départager,
un tiercé dans le désordre, tantôt Morby, tantôt Mulcahy,
quelques fois Demarco, un peu plus sombre et recroquevillé pour
Mulcahy, plus suave et acoustique pour Demarco, quant à Morby,
l'ex-Woods envoie facile un petit rock très sonore, très chiadé,
des saynètes solides impeccables et rondouillardes... ah bah si, je
dois avoir un faible pour Morby..mais peut-être demain Mulcahy sur
le poteau viendra coiffer les deux autres avec sa touche de
songwriter déglingué et buriné.
Je les ai découvert en même temps ces
trois nouveautés 2017 qui vont lourdement alourdir l'étagère des
bons disques cette année.
Ils n'ont aucune étiquette, leurs voix
sont assez proches, Morby 29 ans 4 albums depuis 2013, Demarco 27 ans
6 albums depuis 2012, Mulcahy tout se brouille depuis 1997 et son
gros CV.. pas d'étiquette sauf peut être le tout petit côté
Morrisson de « The Fiddler » pour Mulcahy, ou le
coté Reed de « Dry your eyes » pour Morby..ouaih
bof, même pas, bon j'ai rien dit.
Un peu le Morby quand même ma
préférence.. bon peu importe, on verra dans quelques mois la
résistance aux écoutes..
Je viens de passer une journée avec
trois nouveautés tellement de ce jour dans ma tète que je me
demande bien si c'est pas mon cerveau qui a sublimé ce moment de
rencontres ou si c'est le hasard vachement bien foutu de trois
apparitions réservées le même jour qui du coup ont ensoleillées
ce grand soleil estival alors qu'il n'a pas encore atteint son
zénith.
Impossible de dissocier quoique ce
soit, j'ai quand même l'impression que DeMarco n'est pas dans les
premiers, mais bon, quelques degrés en plus et ses virées
rocking-chair pop vont prendre le dessus sur les deux autres à coup
sûr.
Allez, trois albums 2017, trois
artistes incontournables pour une journée découverte, mon séminaire
solo à bouffer Kevin, Mac et Mark sous un soleil de plomb.
Kevin Morby 2017 « City Music »
label : dead oceans
Mark Mulcahy 2017 « The Possum in
the Driveway » label : mezzotint
Mac Demarco 2017 « This Old Dog »
label : captured tracks
La Berce commune, la petite Centaurée Jacée, le Panic
Pied-de-Poule, l'Herbe-à-Robert, Lamiers et Agrostis, Pâquerettes et petites
Pervenches, Séneçon ou Folle Avoine, Houlque et Pâturin.. ma faucheuse à hélice
reste rangée. Comment avec ces mots de Poaceae magnifiques, ces bouilles de
petites fleurs sauvages, comment leur faucher les pieds. Ma pelouse n'a plus
rien de ce ras là, le Ray Gras me saoule, on n'est pas à Wimbledon merde... J'ai
laissé en friche un bout de lopin sur lequel j'adore me laisser choir et me
faire lécher la truffe par la Canche bleue qui tangue.
Si vous aviez vu ces Trèfles danser avec la
Vulpie-Queue-de-Rat au son des cordes de Berg !!!
Ivre des ivraies, je suis allongé les yeux aux ras des
pâquerettes et quitte à bouffer le chiendent-des-chiens, je converse en silence
avec les herbes sauvages, sous les doux violons de Christoph Berg.
Si Orla et Cyril chantaient les branches de l'arbre,
Christoph Berg me souffle les cordes champêtres des herbes de juin qui dansent
comme des folles. Toujours l’excellence chez Sonic Pieces
Christoph Berg 2017 « Conversations » label :
sonic pieces
Un autre retour inattendu, beaucoup moins répandu celui-ci,
un groupe anglais important rayonnant dans le sombre slow-core Lo-Fi artisanal
et cabossé, c'est Crescent.
A l'écoute de ce 7ème album, on ne peut pas dire qu'ils pètent
le feu, et pourtant, ce nébuleux son volubile, le cerveau dilaté par la
canicule des acoustiques en pleine fatigue est la patine particulière de
Crescent, celle qui embaume le cerveau. C'est pour cela que j'ai toujours suivi
ce groupe anesthésiant. Un petit naufrage des pensées, la flemme des
articulations, respiration ralentie, les yeux lymphatique. Je crois même que Matt
Jones a du forcer sur la dose, c'est contagieux, je plane à donf.
Je croyais l'entité splitée, les membres éparpillés, 10 ans
sans album, la pochette est toujours aussi belle et simple, le son est le même
engourdissant, les instruments délétères et la voix comme un Barrett endormi. Crescent
est de retour, Flying Saucer Attack, Movietone pour les arborescences, une
intimité champêtre bouleversante pour les chansons.. poètes artisans pour l’esprit.
Je croyais l'affaire bouclée, le
retour impossible à force de se prendre le mur sans cesse comme un
bug de jeu vidéo à rebondir dessus sans cesse.
Il y a des nouveautés annoncées des
mois à l'avance, des articles qui tombent des semaines avant que
l'objet sorte, et il y a des albums qui déboulent comme ça, des
artistes oubliés comme si la chose était bouclée. C'est ainsi que
j'ai vécu la sortie du nouveau Roger Waters, ¼ de siècle après
« Amused to Death ». C'est pas la pochette qui m'a
percutée la rétine, fade et plate comme « Radio Kaos ».
Non, c'est le promontoire que souvent j'évite, la tronche du gars
avec son nom dessus.
Pourtant, avec le temps, tout s'est
dilué, y'a bien le Gilmour qui est resté comme par amitié, près à
tout lui tolérer, comme une vieille collaboration par dépit à
vouloir garder quelque chose du groupe, et j'ai joué le jeu.
Le Roger, j'avais mon cerveau pas bien
non plus quand j'ai exploré le cul de l’auto stoppeuse juste après
le mur, le « Final cut » et le « Radio
kaos ». Du coup , après coup, j'ai glissé un peu
sur « Amused to Death », ampoulé, 1992 je
n'y croyais plus. J'avais pris un peu part au Roger à cause de son
putain de mur animal qui tient pas debout, et des gosses qui font de
la viande hachée sous le regard vicieux des professeurs tyranniques.
On est peu de chose quand on est pas bien.
Du coup, le Waters dans les bacs ces
jours-ci, je m'en suis battu grave en le voyant, pensant à une
nouvelle compilation ou un énième concert au pied du mur de briques
qui n'en finit pas de tomber. Un réflexe de clébard qui salive en
mode Pavlov, j'ai écouté comme un âne perplexe mais avec un fond
d’excitation comme quand ado j'allais dès la première heure
chercher le vinyl à peine sorti dans les bacs. J'avais tiré un
trait sur Roger, vraiment, et peu importait un retour tonitruant,
stade ou intimité, tortures cérébrales ou pop dévidée à la
Coldplay.. J'ai écouté. Je suis resté accaparé.
Remugles, senteurs, voix, gimmicks un
peu à reluquer du côté de « Animals »
(« Bird in a Gale »), « Smell the Roses »
comme un écho et plus encore.. moi « Picture That »
j'attendais dès l'inro qu'il dise.. welcome to the machine..
mais pas grave.. ça fait 25 ans, il aurait pu faire ça tous les
ans, on se serait lassé, et là c'est pas souvent que Waters balance
du bon bouillon .. mais d'ailleurs il a fait quoi tout ce quart de
siècle à se prendre le mur en ressac comme un bourrin ??
Bon, le nouveau Waters est là, je
l'écoute depuis hier soir et je suis comme un gamin qui n'en a rien
à foutre mais pour qui ça compte un peu quand même. Et comme il
est très bon, il compte beaucoup plus du coup.
J'aime les albums concept, ça ne veut
plus dire grand chose maintenant, ou alors faut écouter celui là
aujourd'hui pour comprendre le principe du fil conducteur d'un album
homogène qui nous emmène là où le mec a voulu nous attirer
cheminant les méandre et les dédales de son cerveau idéaliste et
musical.
Il est grand ce disque, un retour en
force tranquille, gratos, rien à prouver puisque tout était bouclé,
il est puisant et beau, réfléchi.. la surprise est de taille, vous
saviez vous que Waters resurgissait ? Quoi ?? . on s'en
foutait, on est d'accord... Bon, à l'origine pour savourer l'effet
de surprise, il faut aimer Roger Waters, cette part du Floyd
tellement controversée, tellement problématique. Y'a plus de
problème, ce disque est une aubaine... je redeviens un gamin
floydien.
A l'époque de « The Final
Cut », je me disais chouette, on est des enfants d'un
groupe divorcé, on va avoir deux fois plus de disques..on a eu du
Gilmour, du Waters quelques années.. tout s'est noyé dans plus
rien.. 2015 et l'arnaque du siècle avec « Endless
River », 2016 Gilmour (remix sncf etc etc), 2017
Waters.
Du « Déjà Vu » ?
on s'en fout, c'est du convaincu. D'emblée, là, alors que je
croyais l'affaire bouclée, le Waters me rappelle au groupe et son
souffle anti-capitaliste me plaît bien.. quel Pink Floyd ce Roger.
Roger Waters 2017 « Is this the
Life we Really Want ? » label : columbia
Il m'a mis dans sa poche direct, il est
venu dans ma famille illico, dès la première note, dès les
premiers mots avec le son de sa voix. Il est venu directement se
placer sur mes étagères entre Dominique A, Pierre Bondu, Bastien
Lallemant, Wladimir Anselme, Guidoni.... J'ai plongé immédiatement
dans ses « Eaux noires », sa nonchalance
percutante m'a entraînée dans sa chute.
J'avais pourtant bien essayé en
2010/13, mais j'ai pas le souvenir d'avoir plongé ainsi dans les
émotions du « Crève-silence » qui résonne comme un
chef d’œuvre. Ma poche était trouée. Il va falloir que j'y
retourne, que je crève à nouveau le « Shaker », et « La
nuit était douce comme la queue rousse du diable au sortir du bain »
qui dorment dans mes bacs, que j'aille grignoter les racines, la
genèse de tout ce qui a pu amener à ce disque nouveau qui ne me
quitte plus.
Tout est parfait quand nous y ajoutons
le son, la production, le jeu et la danse des mots. Nicolas Jules est
un poète sonore au timbre et à la guitare solennelle, absolument
tout pour me plaire, des chansons à tomber en dansant et je m'en
veux de porter toutes ces lacunes sur cet artiste qui a fait naître
sa discographie en 1998.
C'est dit, le silence est crevé, on ne
m'y reprendra plus, Nicolas Jules, sa carrière et le plus beau
disque de par ici cette année.
Nicolas Jules 2017 « Crève-silence »
label : l'autre distribution
Une guitare sèche pour chanter les
branches de l'arbre, quel autre instrument ?
Des cordes de nylon, un coffre en bois,
le dessin de la vie des bras d'un arbre et ses enfants pas loin à
percer le sol dans le vert en fuite.
Je suis chez moi attaqué par un moment
inespéré d'oisiveté, je végète autour d'une petite chaleur et
tourne autour de mon cercis en me disant que de toute façon je ne
vais pas beaucoup m'en éloigner avant la tombée du jour.
Les arbres communiquent entre eux, ni
gestes, ni son, que signaux magnétiques, des parfums et des senteurs
lâchées comme une haleine. Cyril dessine les arbres, Orla souffle
leur parfum, la danse du houppier.
Cyril Secq est le guitariste
néo-classique d'Astrïd, Orla Wren un paysagiste drone du nord de
l'Angleterre... le duo est une messe aux arborescences végétales.
Des choses encore à proposer pour un
futur éventuel au vu du matériel déposé par Thurston Moore ces 35
dernières années ? On s'en fout, des choses pour le présent
c'est déjà pas mal, surtout que ce « Rock'n'Roll
Consciuousness » est un nouveau travail éclatant de
facilité du guitariste légendaire, un rock abrasif planant sur des
horizons dévastés mais solaire.
Que dire à mon niveau de connaissance
du mur du son new yorkais, éviter les fadaises ou avouer que je n'ai
toujours pas tout découvert de ce monde là, dans sa profondeur et
surtout dans sa genèse, j'ai des lacunes quant aux paysages de
« Daydream Nation », et « Nurse »
est l'album que j'écoute le plus de l'entité. Peut-être finalement
j'aime plus les carrières soli de Kim, Lee et Thuston..
Ah si, on peut dire qu'à la batterie
c'est Steve Shelley le fidèle, et à la basse la bloody Debbie
Googe, que j'ai une petite préférence pour « Aphrodite »
avec le son plus appuyé et ravageur de la batterie que « Exalted »
en gamelle étouffée, mais c'est un détail pour moi.... Il fait
très chaud dehors et dans ma tète et ça rafraîchit cet opus tout
fraîchement proposé dans les bacs, un grand disque rock qui éblouit
la boucle de mes écoutes ces derniers jours.
Éternel éphèbe de la gratte en
ébulition, la nouvelle pulsion de Thurston Moore.
Thurston Moore 2017 « Rock'n'Roll
Consciuouness » label : fiction uk / caroline
international