A tous les casaniers, les collés du
canap, les geeks et les sédentaires qui n'ont rien vu venir... vous
êtes à la fête. Par le velux, je reluque les chemins devenus secs.
Des labyrinthes de sentes que je connais par cœur, ils sont j'en
suis sûr devenus absolument praticables. Vent sec du nord Est,
succion des végétaux en branle.. et ma bécane à pédale qui me
fait la gueule dans mon garage. Je trépigne.
L'air est pur, nettoyé de notre
chimie, seuls les pollens s'éclatent en solo, je les imagine danser
comme des libérés de toute agression diesel, virevolter et montrer
leurs colpes propres au monde entier. Plus aucune trace de pneu dans
le ciel, pas persuadé du pareil pour l'être humain...et il est où
et il est où le kérosène lal lalala.. Nous sommes en face de notre
tristesse, alors que la beauté se dessine enfin.
Des sangliers dans la ville, le bois
des cerfs à l’orée des villages, le soir vide comme dessert, le
matin le silence enfin. Tellement d'alertes de menaces et du jour au
lendemain la ruée vers ….. le pq et le paracétamol. Les congelos
sont nos amis.
Comme un chagrin d'amour, et la chanson
de Cabrel... je réapprends à vivre... toi qui voyages, si tu la
croises un jour... elle n'aimait pas mon deux pièces séjour...
encore une victime de l'isolement imposé.
J'ai eu des périodes Cabrel, y'a
peut-être un bel objet pour les récalcitrants, « Fragile »
les deux premières chansons m'ennuient à mourir.. y'a mieux..... ce
triple live de toute beauté, celui sûrement qu'il faut garder,
écouter encore et encore. On a du temps, y'a du talent, comme un
premier bilan. Un Cabrel en live...et cette chanson.
Francis Cabrel 1991 « D'une Ombre
à l'Autre » label : columbia
Tous les marins sont des chanteurs..
sur le quai les bittes au repos, l'horizon sans ses coques, le marin
au port et les huîtres se pavanent, l’amarrage sans marée .
Le rhum fait tout oublier.
Ce soir j'ai cueilli quelques tiges de
menthe nouvelle et fraîche.. faut pas oublier que c'est le
printemps.
Ça chante et ça tangue, du zinc et le
jus de canne tire un trait sur les mauvaises idées.
L'iode dans le pif, le varech dans les
naseaux, ça gigue ça tourne plus que d'ordinaire. Morel et
Lavilliers ont explosé mes murs ce soir. J'ai envie d'une pinte,
d'un blanc frais sur la côte, que mes semelles croustillent sous les
carcasses des coquillages.
Chalutiers collés au quai, coques
bleues agglutinées, des trolls vocifèrent et déambulent..les
administration se débattent et les institutions se noient, pourvu
que la palourde opulente nous rende plus léger.
Le mal de mer à la maison, un air
celtique et le cerveau se vautre dans les sabots. Nanard confiné comment c'est possible,
Morel aussi, des chansons pour les âmes qui tremblent de partances,
pour prendre le large. Des beaux mots, des airs marins pour faire la
nique à l'isolement.
François Morel 2020 « Chante
Yves-Marie Guilvinec »
Le temps se dilate. Quelques journées
plus longues que d'autres. Se changer les idées à tout prix, fuir
les infos, divaguer, penser à autre chose. Chercher l'arc-en-ciel
pour aller se balader sur sa dorsale. Se perdre dans les livres,
regarder un joli film sur les sentiments humains flottant sur de
grands paysages. Fouiller le bac à vinyles et ressortir des vieilles
galettes, changer les pensées, s'évader, fuir un peu la réalité.
Allez, un petit Rainbow pour oublier l'actualité.
Ps : Kif...petit hard soft
80's à passer à fond par le velux.. ce soir ;D
Rainbow 1981 « Difficult to
Cure » label : polydor
Passons nos journées à la maison, le
soleil éclabousse la fenêtre, allez viens, on envoie tout
valdinguer, on ferme tout et on reste chez nous.. dehors c'est triste
et gris.. les patrons on s'en fout.. hein ..y vont faire quoi....
quoi les gosses.. y sont tous là
aussi ?? tainnnnn, je m'en fout, je reste ici, je vais écouter
des belles chansons d'une autre époque. Celle où l'on pouvait
choisir par nous même de rester couchés les volets clos.
Nicoletta 1973 « Nicoletta
73 »
Fermons la fenêtre et
laissons les volets clos A quoi bon se lever Ce matin n'ouvrons
pas les rideaux Et restons couchés bien enlacés
Fermons la fenêtre et
laissons les volets clos Tant pis pour le patron Mes yeux dans
tes yeux si bleus si beaux Passons la journée à la maison
Pourquoi donc faut-il
s'éveiller ? A quoi bon aller travailler Avec toi je veux
oublier Dans la rue il fait jour Une nuit c'est trop court
Fermons la fenêtre et
laissons les volets clos Je ne veux qu'un soleil
D'un soleil qui peut vivre
dans l'eau Dans l'eau de tes yeux quand tu t'éveilles
Fermons la fenêtre et
laissons les volets clos Moi je veux t'enlacer Et sentir ta
peau contre ma peau Et ne plus penser qu'à t'embrasser
Dans les rues tout est
triste et gris Dans mon lit toi tu me souris Je dis non à la
foule, aux cris Je ne veux mon amour Ne rien faire d'autre que
l'amour
Fermons la fenêtre et
laissons les volets clos Et sur ton oreiller, Blotti contre toi
si doux si chaud Mon amour je veux tout oublier
Je lis des choses de premier ordre,
vitales et importantes, de pures coïncidences. Des chroniques
d'hier, pas si loin, comme j'aimerai avoir les mots de cet écrivain,
dire les choses justes et comme il faut.
Gamin, je me souviens d'avoir vu dans
la bibliothèque parentale « Quand la Chine s'éveillera »
de Peyrefitte. Jamais lu, je sais pas ce qu'il y a dedans, le monde
tremble.. à cette époque, comme à une autre le volcan islandais
qui bouleversa nos dispositifs, ou Tchernobyl et l'homme qui se
mordit la queue, on glissait sur des failles et des aberrations comme
aujourd'hui.. tout est question d'échelle, de temps et d'espace.
Désolé pour cette approche de fil
conducteur, mais du coup j'ai ressorti l'album culte des Sigur Ros
qui précédait un nouveau siècle. Je continue à me vautrer dans
mes livres et mes disques. Album atypique à l'époque, neuf même si la voix tend vers Tom Yorke, grosse réédition l'an passé pour les 20 ans, son un poil
nouveau, dimensions élargies, j'écoute ce bijou post-rock éthéré
en lisant du Tesson à outrance. Lisez Tesson, écoutez du bon son,
plus que jamais c'est l'occasion.
« Bien. Le volcan
islandais s'est calmé. Pendant quelques jours, le système mondial
s'est trouvé ébranlé par un nuage de cendres craché par
l'Eyjafjöll. Les commentateurs ont fait semblant de s'étonner que
la Nature soit encore aux commandes des destinées humaines. A
présent que les scories sont diluées dans l'atmosphère, tentons de
tirer le conclusions de l'éruption.
Quantique :
les microparticules ont cloué au sol les masses d'acier.
Paranoïaque :
l'Islande fâchée des critiques mondiales sur son système bancaire
s'est revanchée avec panache.
Ecolo-sceptique :
on ne pourra plus accuser l'homme d'empuantir l'atmosphère quand on
voit comment se comportent les volcans.
Symbolisme :
l'amour est comme un volvan. D'abord, une éruption suivie de
nombreux nuages de fumée avant que les cendres ne recouvrent tout.
Philosophie :
voilà que fut donnée aux humains pressés l'occasion de s'exercer,
assis sur leurs valises, à l'amor fati nietzschéen, à
l'indifférence taoïste, à l'hésychia des pères de l'église et à
l'acceptation stoïcienne.
Relativiste :
penser aux dinosaures qui ne survécurent pas aux éruptions d'il y a
65 millions d'années aide à se consoler du retard des avions.
Mythologique :
les hommes aidés des Titans de la technique polluaient Ouranos (le
ciel) au point que Gaïa (la terre) demanda à Vulcain d'obscurcir le
ciel pour que les avions ne le malmènent plus.
Physique :
les fluides (magatiques) plus forts que les flux « 'aériens)
Mécanique :
la poussée (naturelle) plus forte que la pression (économique).
Prophétique :
un jour, lorsque les puits de pétrole cracheront leur dernière
goutte, la vie ressemblera un peu à ce que nous avons vécu pendant
la semaine volcanique.
Politique:les
édiles qui prennent d’habitude la précaution de n'avoir aucun
principe ont prouvé par le « principe de précaution »
qu'il suffit de tout interdire pour résoudre n'importe quel
problème.
Nostalgique :
les vents d'ouest qui ont poussé les cendres du volcan jusqu'aux
franges de l'ancien bloc soviétique répondaient étrangement à ces
vents d'est qui poussèrent en avril 1986 les nuées radioactives de
Tchernobyl vers l'Union européenne.
Ecologique :
Fukuyama qui présidait la fin de l'Histoire a été contredit par le
11 septembre. Le volcan, lui, a contredit mes adorateurs de la
technique qui avaient un peu vite annoncé la fin de la géographie.
Sémantique :
les scories islandaises auront eu la mérite de prouver que le terme
« mondialisation » ne renvoie pas uniquement à la
globalisation des communications, à la libéralisation des flux
financiers, ou à l'uniformisation des systèmes politiques mais bien
aux échanges aériens. »
Allez les p'tits gars. Le temps
maussade est revenu, on garde le cap, on tient la barre.. je pense à
des périodes de jeu blogueurs à thèmes, à une époque de grande
liberté. Vous écouteriez quoi en période de grand confinement ?
Histoire de donner de l'énergie positive, du courage et de la
solidarité... ??
Pas un, pas deux, mais trois McCartney.
Jchu un fou moi. Alors, je vous vois venir, ouaih ceci cela.. ce ne
sont pas n'importes quels Paulo, un triptyque de reprises, de
standards, dans des contextes bien différents.
« Press to Play »
86 très particulier va faire basculer sa carrière. « All
the Best » en 87, la réédition de tous les Beatles
par EMI en 88 dont les deux « Past Mastes ».
La même année « CHOBA B CCCP » et ses
reprises brut de décoffrage en live pour le peuple.. traduction :
« Back in the USSR ». Aucune fioriture, pas de
scorie, ça fuse et brûle. Dedans, du Cocheran, Little Richard,
Presley ou Fat Domino. Du bateau, du solide, une coque en béton.
Lennon en 75 s'était lui aussi affranchi de ce principe de reprises
avec « Rock'n'Roll ». Ici la formation est
restreinte, épurée, urgente et principale.
« Flowers in the Dirt »
en 1989, un seul album pour une tournée colossale « Tripping
the Live Fantastic » et à nouveau un album de reprises
sur un même thème de pochette. C'est la mode des Unplugged. Paulo
l'a fait.. standards avec son groupe d'alors, mais pas que.. des
morceaux des Beatles aussi, un sublime final instru « Junk »
pour sa carrière solo à lui en plus d' « Every
night ». Deux heures, 22 titres, 11 seulement pour le
disque. Il est récréatif, les prises et le son superbes, l'ensemble
chaleureux et décontracté, même si en toile de fond la grande
assurance artistique est là. En 1956, Paul a composé une petite
tuerie toute fraîche. Elle est dévoilée ici pour la première
fois, « I lost my little girl ».
« Off the Ground »,
grosse tournée à nouveau, Fireman, Beatles live at BBC, une flopée
d'inédits, les trois « Anthology »...
« Flaming pie » en 97, il monte en
puissance... mais Linda disparaît. Après une année de lourd
silence, il revient avec un nouvel album de reprises standards, plus
discrètes, plus « rares », Carl Perkins, Gene Vincent,
Buddy Holly, Larry Williams... pour se remettre sur les rails. Studio
Abbey Road.. thérapeutique. Son énorme, prises brûlantes, Gilmour
à la gratte, Ian Paice, Mick Green.... « Run Devil
Run ». Il n’apparaît pas sur la pochette.
Perso, je ne suis pas fan du
Rock'n'Roll, « Choba... » est sur mes
étagères parce qu'il le faut, je préfère mille fois « Run... ».
Je regrette aussi que l'Unplugged ne soit pas l'intégrale en version
double album.. c'est malgré tout mon préféré des trois. Un petit
bijou acoustique avec un solide collectif.
Quand on est pas un grand fan de Paulo,
des chansons des autres par lui... eh.. c'est pas un joli cadeau
ça ?? trois albums pour les fans et pour ceux qui vont du coup
le devenir. Ouh la la... calmez vous..pas le droit aux bisous... la
biz quand même.
Toujours des gros soucis de connexion..
promis, dès le retour de ma ligne.. dans..... je vous envoie tout
ça... si si..j'insiste. Pas la peine d'insister....jvous dis que ce
sera fait.
Pas impossible que je foute ça à donfe la fenêtre ouverte ce soir... y'en a bien qui foutent du métal ;D
Paul McCartney1988
« CHOBA B CCCP » 1991 « Unplugged »
1999 « Run Devil Run »
Les bars sont fermés, les étoiles
s'ouvrent. La tronche plaquée sur un plancher en plexiglas de hautes
montagnes et de crachoir sous le zinc, j'observe le ciel américain.
Talon dans l’œil et dedans le saloon ma grande chanson préférée
du Neil. « Like a Hurricane ». Dans la fosse mes
souvenirs de guibolles qui flageolent. D'un moment tellurique, d'un
volcan canabacé que « Weld » a su
restituer comme il se doit.
Du vert, du country, du Young dans
l'âme.. du terreux. Et puis c'est un peu la faute au Toine avec son
truc country à la stetson Harper. Comme Chris je fait péter le
Young american. Molina, Talbot et Sampedro sont là... tiens donc.
Des vieux disques improbables. Pour
user de l'isolement, je me vautre au milieu de mes vieilles galettes,
je prends, je fouille, je tombe sur Maïté avec sa bouteille de
whisky canadien dans les mains. L'à l'air bien torchée la gamine.
Moi pas mieux, le talon n'est pas passé loin de l'arcade..il
n’empêche Maïté je t'ai vu la culotte...
L'album est bon, tranquille, sans plus
...mais dedans y'a « Like a Hurriane »...et ça,
ça mérite largement un album. Je l'ai vu tuer une gratte sur ce
morceau, au bout d'une demi heure de larsens infernaux. Eh..
finalement il est pas mal ce disque.. peut-être l'ouragan m'a
aveuglé. Emmylou Harris sur « Star of Bethlehem »...
bon c'est sûr je n'ai jamais pris le temps de bien l'écouter, ce
Young 77.
Puisque les bars sont fermés, ils nous
restent les étoiles. Hurricane..première note, larmes et frissons. Décollage immédiat.
Neil Young 1977 « American
Stars'n Bars » label : reprise
Les jardins alentours
sont tous habités des rires des enfants. Les rues sont désertes et
le prunus termine de ventiler ses gamètes.
Le temps clément
compatit, il semble venir nous consoler. L'alerte Bouleaux est
tombée.. les chatons de Betula à l’orée de l'explosion.
Les chemins s'assèchent,
la succion a commencé. Les lits sont encore bien remplis, même la
pluie s'est en allée.
Le son a changé. On
entend plein de choses nouvelles. De celles qu'on ne voulait plus
entendre. Le silence pèse, l'eau s’exprime, et le concert des
oiseaux resplendit.
Le sentiment d'une autre
vie, nouvelle ?? ancienne ?? va falloir combien
d'alertes ??
Le ruisseau en bas n'a
rien changé de son débit, les rainettes peuvent traverser les
routes, tout s'entend, les esprits se reposent. Jean-Baptiste
Soulard avec un collectif chante haut et fort le silence et l'eau.
Après Roseaux, Cabane, voici un nouveau miracle musical collectif.
Le bruit du dehors a
changé. Les être humains se scrutent, le silence et l'eau est là.
Je suis cloîtré chez
moi, je dévore tous les Sylvain TESSON, « Dans les
forêts de Sibérie », « S'abandonner à
vivre», « Une vie à coucher
dehors», et surtout « Géographie
de l'instant »... bande son idéale, inspiration
évidente pour cet album. Les peuples nomades confinés ?? ..
restez chez vous les sdf. ??. .. y aura t-il un après ??
va t-on entendre et écouter ??? un jour.
Les enfants jouent dans tous les
jardins.
Jean-Baptiste Soulard 2020 « Le
Silence et l'Eau » label :
Direct au vert, il faut tous qu'on s'y
mette. Moi, j'en ai rêvé, mais pas comme ça.
Un remède aux ondes anxiogènes. Les
bourgeons débourrent, l'herbe s'épaissit dans une fraîcheur
absolue. L'idée de s'y vautrer sous le chant acoustique d'un miracle
chanté me tord les boyaux, comme une idée romantique, le vague
souvenir d'un monde encore debout à fouler la rosée du matin pieds
nus.
Thomas-Jean Henri dans sa Cabane...
Kate Stables, Will Oldham à la rescousse. « Grande est
la maison » comme un petit paradis de chlorophylle.
Confinement total.. couvre feu .. nos
huis clos vont se verdir.. chambre forêt, nos murs et nos draps sous les chansons
belles de Cabane vont se teinter de vert à outrance, anglais, olive,
tendre..peu importe. Taie d'oreiller en tapis de mousse ouatée, Green is the color of the sky....
Un disque en boucle pour la respiration
des recroquevillés.
Prenez soin de vous.
Cabane 2020 « Grande est la
maison » label : cabane records
Oublier
le orange, passer direct dans le pourpre, salive fuchsia, chair
vivante, résilié, résigné.. du baume aux veines vibrantes.
Y’a des choses belles dans l’air en ce moment je trouve.
Rester
dans le monde. Se rattacher à la terre et aux effluves, des
fragrances, un disque à placer pour se consoler. La moue, le boudin
des mous, chafouin au quotidien.. "Rester dans le monde"
dans le casque et je revis. Murat pur cru, chaloupé, crooné, en
trainant et entêtant. C'est la chanson de l'année.
Voix
géographique, son météorologique, l’humus des mots « Rester
dans le monde ». Le rose à temps, amour partout flingué
d’intensités et se rendre au "Montboudif".
Nationale
en travaux, il Francese.. ultra confirmation violette dans sa plus
grande maitrise.
Retour
de la guitare, JL Murat inébranlablement.. ça c’est fait.
Chant..album de consolation. Nostalgie ? la mélancolie,
c’est un muscle de la culture.
Haut débit qui gonfle nos lits, c'est
la fonte des glaciers. Réchauffement climatique, blanc en crasse
laiteux, orange en dégoulinade merdeux. Écrasement de ligne,
plate-formes exotiques, open-space déshumanisé, processus et
normes à outrance pour des marées de dysfonctionnements tout
azimut.
Traçabilité, audits pour se donner
bonne conscience et sourde l'incompétence, branler la médiocrité.
« L'homme orange » comme un
cauchemar .. tout redire sans cesse, n'entendre jamais la même chose
en retour.. pourquoi les pubs sont si merveilleuses ?? On
connaît tous la réalité. On fait c'qu'on peut on n'est pas des
nœuds. On en parle ??
Opérateurs, justice, banques,
assurances, pour rester en bonne santé faut pas tomber
malade.
Le cash se débine, les artères se
chargent, les yeux rougissent l'envie de chialer sous la honte de nos
dirigeants. On nous taxe un max pour des services déplorables. Y'a
pire ailleurs me dit-on. J'm'en branle, ou alors on arrête tout.
Stoppons, ralentissons, il ne reste pas grand chose à vivre, tout
est une question d'échelle. Nous sommes des éphémères.
Plus aucune connexion pour moi depuis
quatre semaines, ricochets sur l'hermétique, brasse coulée sous les
cerveaux orangés... une armée de sourdingues et de veaux qui
broutent avec toujours sur l'échine la brûlure France
telecom...tout comme le rpr, l'ump.. suffit juste de changer de nom,
et hop, ça redémarre..et ben pas chez moi.
Ma platine vinyle marche, les enceintes
fonctionnent elles.. l'imminente mise en quarantaine va être totale.
Quand le spleen me colle aux bask, j'écoute des vieux disques, je regarde un Blier, je lis un herbier ou avec le fond d'une bouteille, je m'empale sur du Tesson, Sylvain. Je me permets ici d'ajouter un texte de lui :
"Le capitalisme J'ai inventé l'obsolescence. Je vide des les eaux de leurs poissons. Et je vendrai des bouées quand le niveau de la mer montera. Je vends l'air du ciel, le sable du désert, l'idée du bonheur, Dieu même s'il le faut. Je flambe la forêt vierge. Je cote en bourse le cul des filles et ferai bientôt payer leurs armes aux inconsolables. Je prends les paris, rafle toujours la mise car je n'ai rien à perdre qui ne vienne de vous. Je suce les dividendes d'un sang qui n'est pas mien. Et je remets ça, s'il me plait " (Sylvain Tesson / Jacques Perry-Salkow).
Ou encore Michel Onfray sur le capitalisme ; "Il n'est pire excès que celui du milieu. Tous les projets sont insipides, toutes les existences semblables, l'unidimensionnel est la rançon de la gloire médiocre... Son objectif est la rentabilité, l'efficacité est son dessein. Et, en la matière, il n'y a aucune place pour des vertus, telle la granduer ou l'excellence."
Le blog ne suis pas le rythme, la bouse est contagieuse, je traine la patte, démissionnaire. C'est une longue et épuisante fatigue au quotidien
le dysfonctionnement de nos paperasses inutiles et nos serveurs flasques, hyper-corporated, operator, super orange héro.
Zéro orangé. Le ciel crépusculaire de carte postale me fait horreur.
Michel Jonasz 1974 « Michel
Jonasz » label : atlantic
Cet homme étrange, dans un déshabillé
orange
Qui arrête les passants, pour les vider de leur sang
Cet
homme étrange, avec sa beauté qui dérange
Qui vous conduit vers
un ailleurs, un monde pas forcement meilleur
Vous le suivez, vous le suivez,
La
nuit vous en rêvez
Quittant les pavés maladroits, les
routes qui ne vont pas tout droit
Il vous conduit dans un endroit,
où ne règne que l'angle droit
Cet homme étrange, dans un déshabillé
orange
Qui vous parle en "tant pour cent", sa banque
c'est la banque du sang
Cet homme étrange, avec sa beauté qui
dérange
Chaque fois qu'on voudrait lui parler, on n'sait pas où
il faut aller
Vous le suivez, vous le suivez,
La
nuit vous en rêvez
Quittant les pavés maladroits, les
routes qui ne vont pas tout droit
Il vous conduit dans un endroit,
où ne règne que l'angle droit
Quittant les pavés maladroits,
les routes qui ne vont pas tout droit
Il vous conduit dans un
endroit, où ne règne que l'angle droit
Le trajet de François Puyalto est noir
de monde, tout chargé de rencontres artistiques séminales et
fécondes. C'est pas étonnant de le voir stratifier son album solo
d'Higelin, de Ferré, Leprest, Brel et de Barbara.
Une foule dans son sillon, pourtant, il
est debout devant son monde à lui, avec sa basse et Katel aux
chœurs, sa vision des chansons, à tel point que le disque ne fait
qu'un.. et pourtant, « La mémoire et la mer »...
« Dis quand reviendras-tu ? »....
Des averses folles arrosent les fleurs
toutes neuves. L'intimité est à son comble. Léger jazz en
liberté, les cordes graves jouent avec les siennes. Palper tous les
sens en côtoyant la rigueur se jouant de la fragilité qui plane.
Timbre Lavilliers, Rodolphe Burger, intensité sourde, écouter
« 44 » est une richesse . Il surfe avec une lumière à
lui sur son art traînant derrière lui tout un monde sérieusement
bouleversant. Il est en plein jour, une découverte pour moi. Un
petit bijou que je bichonne.