Et le chef d'oeuvre « Work in
Progress 1998-200- » sorti en 2002 non plus ?
Pas sûr alors que « Danish Robot
Dancers » ne vous parle plus. Et pourtant...
C'est une musique muette extrêmement
bavarde, des plages instrumentales difficiles à étiqueter, post
quelques chose, Prog machin, math pop, expérimental truc, jazz
bidule...je me perds dans leurs méandres architecturés, et je me
laisse embarquer par cette cohésion parfaite entre des musiciens au
CV impressionnant : Jean Michel PIRES (Married Monk) et Charles H
Garabed pour les piliers, puis Benoit Burello (Bed), Marc Sens,
Etienne Jaumet, Loriseanberg (Berg Sans Nipple), Etienne Foyer.
L'envergure de la feuille de présence
est aussi incroyable que la discrétion de cette collaboration
musicale.
Ça se passe par ici, une formidable
épopée sonore de rock instrumental qui aurait pu figurer dans le
catalogue Thrill Jockey..par exemple.
C'est spacieux, cosmique,
cinématographique, musclé, planant, ambiant, dansant, urbain... un
disque muet extrêmement bavard.
Ils œuvraient chez Ici d'ailleurs, ils
sont maintenant chez les Artisans du disque... et quelle pochette.
Le soleil à beau être en dedans, et
au dehors, l'automne a raté sont entrée, c'est pas plus mal, mais
je suis d'obédience Beauceronne et y'a quand même un quota de
crachin à respecter. Comment je fais pour sentir la mélancolie ?
Puis c'est dimanche, et cette voute
extrêmement ensoleillée a des reflets argentés. Un voile
d'aluminium ultra fin aveugle l'œil en étain végétal. C'est
calme, visqueux, éteint, j'écoute Simon Joyner, lui aussi à de la
guimauve dans l'arrière fond de sa boite crânienne. On dirait du
Cohen abimé au Daniel Johnston, ou au Syd Barrett, en plus fragile,
sensible. Tout est ankylosé derrière lui, tout semble bancal, à la
limite de la rupture. Et pourtant, ça tient, et puisque tout reste
accroché à l'ultra délicatesse du bonhomme, ces chansons
deviennent magnifiques, poignantes.. en raccord idéal avec ce
dimanche de lumière aluminium d'automne estival.
Il faut chaud, Octobre s'impatiente,
c'est peut être la fièvre molle d'une terre cuite qui ne boira plus
avant les prochains bourgeons qui me dissout sur cette musique là.
Les peupliers déjà se rependent, ses feuilles bouteilles au ventre
d'argent font un bruit sec de métal assoiffé. Simon n'en finit pas
de pleurer sur son Lo-Fi intime et toxique à la Jason Molina en plus
vulnérable.
Il y a des années, je fouillait
systématiquement le label Jagjaguwar et tombais sur les opus rares
et invisibles de Simon Joyner. J'ai perdu cette manie de visite, et
je suis retombé sur un de ses albums, juste avant Jagjaguwar.
Superbe dimanche d'argent solaire et de
terre cuivrée de plomb.
« Oxygen ».. monument de
grisaille qui côtoie les fantômes de « First we take
Manhanttan » en plus pleureur.
L'Halite sur la langue sonne l'Hallali
des ennuis et des glandes amorphes, telle cette Habitude à côtoyer
les Hauteurs avec le H. Quitte à Heurter les Hilares, je me passe en
boucle ce Hêtre ancestral à l'Hérédité Hasardeuse, cet artiste
manifeste. J'avais Hâte, en manque de mon Haschich Bouzouk pour me
plonger dans l'Hypnose, avec encore les écHos du précédent.
Hyper presque tout, le H en Hyphe de la
grande qualité artistique et du populaire, propose une nouvelle
Hormone qui va titiller nos mitocHondries et nos Hypophyses. Comme
l'Horloge, et tel Horace, le H Hoquète nos diapHragmes pour une
danse de plus, une brûlure Hertzienne qui devrait nous Humaniser les
Haliotides, c'est tellement bon à chaque fois H. Ma discothèque
Hulule à chaque album, comme des Huit-clos intimes avec plein
d'êtres Humains.. une Huile essentielles pour nos esgourdes
Heureuses.
L'Hypsomètre au maximum, le disque
tourne en boucle, un peu partout cHez moi, avec comme Hypothèse
qu'il devrait cartonner et provoquer l'Hystérie fredonnée. Il n'y a
pas de répit chez H, sa discograpHie Haletante est un remède pour
les âmes Harassées, et, Histoire de Hausser le niveau, H comme un
Hauturier des Hautes mers accoste avec un cHef d'œuvre de plus.
« La ballade des clandestins »...
« La caissière du super ».. « Le bonheur c'est
l'eau »... »La femme étoile » comme un hit 80's de
Jacno.... « Le tonnerre du coeur ».. « Une femme
qui pleure »... « L'aéroport de Los Angeles »....
en boucle, en permanence, un grand disque populaire de très très
Haute qualité.
Le H est une Hécate Hectique fidèle
comme une Hématose qui nous rougie carmin l'Hématocrite à faire
Hennir les bourricots fâcHeux.
«Soleil dedans » me Hérisse l'âme
comme un magnétisme positif, je frissonne devant « Le tonnerre
du cœur » et m'envole comme le Héron de ma vallée qui Hoche
son cou gris, comme un air nocturne et Houleux, Homérique
et cHantant.
Hydrophile avec « Le bonheur
c'est l'eau », les albums de H sont des Hydravions où l'on
peut poser notre soif de cHansons Hétéroclites populaires de Haut
niveau. C'est un Hussard de la chanson Hexagonale.
C'est un album concept, produit
live, avec des moments extraordinaires, géniaux, populairement
expérimental.
Il s'agit là de dénicher un petit
endroit improbable et intemporel, un alcôve enfoui, à l'ombre des
fortes lumières, où fleurissent des fleurs aux reflets sépia,
juste avec un cœur phosphorescent, un point luisant comme un guide.
Il y avait bien eu la clairière
ensoleillée avec « Acousticsongs » pour nous prévenir,
un indice. J'ai trouvé l'endroit, je m'y suis immergé plus que de
raison. Cet instant est trop beau, fantastique. Il n'y a qu'une fois
au creux de la fausse magique que l'on peut voir ces lumières et ces
fleurs rares, sans pouvoir les décrire autrement que de faire
entendre le chant de ces parterres marécageux.
Les mélodies qui s'évaporent de cet
antre rempli d'eau clair sont de sublimes chansons acoustiques
mélancoliques, avec derrière un orchestre de violons. On peut voir
à travers la pureté de ces larmes qui emplissent ce ravin
surréaliste, romantique et poétique.
Il y a bien un triangle qui traine, un
saxo que joue aussi Jonathan, mais tout danse autour d'un tourbillon
de cordes, vocales et instrumentales.
This Melodramatic Sauna, c'est Jonathan
Seilman qui a enregistré en 2005 dans une chapelle son unique album,
comme s'il fut fondamental qu'il n'y en ait qu'un.
Je commandais alors les disques nantais
directement chez Collectif effervescence, une mine d'or, c'est à
cette période là que j'ai reçu le fait main « Acousticsongs »
annonciateur d'un artiste et d'un label. Plus de nouvelle de Jonathan Seilman depuis, de ce
pseudo extraordinaire.
C'est un instant accidentel, un endroit
introuvable dans lequel j'aime me replonger quand je ne sais plus où
je suis. Je vous jure que cet endroit existe, il a existé, je sais
j'en viens, j'y étais, j'ai mis quelques larmes à moi dans cette
boisson des pluies lustrales.
Gouter « Stronger, strongest »
juste pour imaginer la fraîcheur et le goût de l'eau.
This Melodramatic Sauna 2006 "..et les fleurs éclosent à l'ombre"
Le ciel est lézardé de mille éclairs,
sans aucun tonnerre, un orage électrique sans aucune catastrophe.
La voute est magnétique sans déluge,
ni grabuge, juste un début de nuit de douce pyrotechnie humbles et
élégantes, et quelques nuages en costard plafonnent et toisent.
Il est 1h du mat et je suis assis
dehors à susurrer la canicule automnale sous une rafale de flashs
orageux blanc comme la lune, jaune pâle comme une ville lointaine.
Aucune averse sur ma carcasse, aucune menace, juste une assurance
inébranlable.
« Popular Problems », ce
n'est pas le retour éternel de Léonard Cohen, c'est juste la classe
absolue qui suinte comme la source, l'équilibre qu'il nous faut, le
jus nécessaire qui perdure, la lymphe d'un cerveau.
C'est juste un homme beau, apparu pour
mieux s'éclipser, pour apparaitre comme la lune pleine à poser une
pièce ancestrale de plus dessus la fourmilière qui nous grignote
par en dessous. Si le limon se meut et que l'œuf implose, c'est
qu'au dessus des terres il y a l'immortel.
De l'intimité jaillit le minimum, une
simple pastille peut transmettre l'énergie pour des années lumière.
Seulement deux ans après « Old ideas » avec une pochette
fidèle comme un double album scindé, « Popular problems »
vient nous susurrer que la foi artistique est inébranlable ....
« Nevermind ».
C'est étrange, mais le banjo slide de
« My oh my » est synchronisé aux éclairs du soir... je
les prends comme tels, de douces caresses frontales lumineuses sur
une errance de transat nocturne qui ne m'appartient plus.
J'écoute le Cohen 2014 sans m'étonner
plus que ça, et pourtant je suis plaqué, une fois de plus. La voute
n'en finit pas de s'élargir... un big bang.
Je crois bien que c'est mon premier
billet sur Leonard Cohen, un baptême limpide d'un cerveau né qui a
déjà vécu.
Et puis il faut pas oublier que
« Almost like the blues »...
Leonard Cohen 2014 « Popular
problems » label : columbia/sony
Vingt ans après leur premier album, le
groupe Albini-Weston revient avec un chef d'œuvre de math rock
minimal de grande maturité, « Dude incredible ». Depuis
2000, ils sortent un album tous les 7 ans, il faut dire que les
entités cérébrales musicales au sein du trio fantasque bossent en
parallèle comme des fous furieux.
Cet album sec de quinquagénaires n'est
pas non plus une pause musicale histoire de faire perdurer le mythe,
les mecs de Chicago sont peut être encore meilleurs qu'avant, un peu
comme le retour des Wire il y a quelques années. De la bouteille, il
y en a, mais aussi une entente parfaite live entre la guitare, la
basse et la batterie. « Dude incredible » est une
performance Lo-Fi de rock noisy, intime, aride, lourde et mélodieuse,
pour des jeunes quadra/quinca/trenta accrocs... L'esprit est le même,
les visages juste patinés.
« Compliant », « You
came in me », « Hiding bikes »... tout s'enchaine,
la lourde machine gronde avec un flegme trempé et quelques envolées
hurlantes.
Albini & co ont pris le temps
d'écrire, de répéter, « Dude incredible » est un
disque parfait dans ce genre de hardcore engourdi. Ils sont fidèles
au label Touch & go, et la pochette est une merveille.
Allez les Old d'Jeun's et les
jeunots...fuck the king.
Un talent fou, une facilité
déconcertante, et pourtant les intro synthétiques auraient pu me
faire des douter.
Dès que Ahmed Gallad chante, il
embarque tout dans son sillon et sa musique devient un rêve
populaire à vous filer un méchant coup de bonheur, n'importe où,
n'importe quand. Dedans il y a de la soul, du reggae, de la world, du
folk, de la bossa et de la pop... La lumière de ce disque est
éblouissante, sa voix paradisiaque (j'entends même Sade sur « Hold
tight », JJ Johanson sur « New Name »), « Mean
love » est une invitation.
Sinkane est multi-instrumentiste, il
sort son deuxième album. Son CV artistique, c'est batteur au sein de
groupes les plus cotés de la pop moderne d'aujourd'hui (Yeasayer,
Caribou, Born Ruffians, Of Montreal..). Encore une fois, c'est ultra
moderne sur des airs d'avant hier...
« New Name » tribal sensuel
avec des vapeurs africaines
« Moonstruck », suave et
tiède, complètement humide
« Yacha » infernal,
imparable
« How we be », intro
parfaite en hit racoleur...
Symétriquement opposé à la
mélancolie, Sinkane transmet une fraîcheur où la légèreté solide vient
plomber la grisaille le temps d'un album, et même plus encore.
Pour rester crédible sur l'ouverture
supposée et revendiquée de ces pages, il est de toute première
importance de lancer un billet Rap, très peu développé ici en
général.
Après avoir sombré sur l'album R'n'B
de l'année, je crois bien avoir déniché le rap qui me botte, mon
disk au flow sec, revitalisant, froid juste ce qu'il faut..ou plutôt
LE seul que j'ai pu écouter en entier. Ce disque m'embarque vénère
sans avoir l'impression de me faire engueuler.
A l'origine, une pochette m'intriguait.
Je suis allé me renseigner et farfouiller dans la barbouille des
albums spokés. Kate Tempest m'est tombée dessus naturellement,
comme une rencontre urbaine qui claque le réverbère pétrole.
Il faut avant tout que je vous présente
mon CV râpeux afin qu'il n'y ait pas de malentendu sur mon kif
d'alors.
Sur mon étagère du genre, il y a des
disques de Lex records, avec DangerDoom, Subtle, Hymie's Basement,
quelques Clapping Music avec O.Lamm, cLOUDDEAD ou encore Ninja Tune
et le fondamental FOG.. il y a aussi le double OutKast, du Léo Ferré
en phase « Préface », du Joey Starr que ma compagne
écoute quand je ne suis pas là, du Why ?, du Loïc Lantoine, il y a aussi le fantastique Thee More Shallows 2007, les DJ Mehdi, 13&God, le sublime Superqueens "Cheap Shots", et surtout mon préféré BUCK 65.
Puis, il y a les disques du britannique The Street.
La transition est toute faite, j'aime
beaucoup le rap anglais. Même si mon passé dans le domaine reste à
ériger, Kate Tempest est venu me susurrer violemment qu'il y a du
travail pour me rabibocher..ou plutôt m'immiscer. Le son, la voix,
la lutte douce contre le discours syncopé, une boxe des mots avec
les jambes et avec un son extra, un remède, une thérapie pour
gifler ma frilosité. Je vous rappelle quand même que j'ai vécu en
direct live la naissance du smurf et du hip hop, alors mollo sur la
tète, j'ai les anticorps.
Kate Tempest, c'est presque tribal
urbain, c'est robotique humain, un rap qui me convient.
Kate Tempest 2014 « Everybody
down » label : big dada
Puisque nous sommes dans le pop rock
pas révolutionnaire, nouveau à tendance retro, avec un morceau
sublime de 9 min, et une ressemblance George Harrisson période
Wilburys avec Tom Petty pas loin, voici The War On Drugs sorti il y a
quelques mois.
Moderne et passéiste comme Woods, mais
plutôt dans la décennie 80's, avec synthé et saxo, le groupe de
Philadelphie sort un troisième album sous la fidèle charpente de
Secretly Canadian.
C'est un album qui tient bien la route,
qui colle au bitume, les nappes dessinent de grands espaces, des
plaines à perte de vue, le son lui, colle à la peau, il y a des
résonances, des intro, des fulgurances (« Red eyes »),
des plages synthétiques, des morceaux qui prennent le temps de
s'installer.. « Under pressure » est une entrée parfaite
qui roule à l'infini.. c'est le morceau de 9 min.
« Lost in the dreams » est
un album anodin qui va compter dans les importances pop rock 2014.
The War On Drugs 2014 « Lost in
the dreams » label : secretly canadian
On croyait l'été faux-cul et lâche,
il resplendit sur ses derniers jours.. on pourrait croire la pop rock
répétitive à rabâcher, elle renaît sans cesse. A force de
relativiser le chapitre, on finit par se noyer, puis on se retrouve
sur une plage, échoué, une berge fraîche au paysage habituel, mais
avec des teintes originales et une lumière psyché qui nous rassurent.
« With light & with love »
est surement l'album rock aux allures pop de l'année le plus libre,
le plus fin. Le titre éponyme sur 10 minutes m'a ensorcelé, c'est
une formidable chevauchée moderne flirtant avec les esprits 70's..
c'est un voyage intemporel à travers la légèreté des chansons aux
allures de errances modernes et passéistes. C'est légèrement soul,
c'est souvent folk, avec des allures de Floyd et surtout de George
Harrisson flagrante quand « Full moon » vient se poser
sur notre nouvelle platine retro.
Woods, c'est un nom, une pochette, un
son qui pourraient décourager les curieux, mais à l'écoute de leur
opus 2014, on reste dans leur carlingue à vadrouiller les plaines et
les époques.. « Moving to the left », une petite BO
parfaite des promenades dans la POP intemporelle, à vouloir ne
jamais s'arrêter.
Woods 2014 « With light &
with love » label : woodsist
Dès que « A boca llena »
est venu farfouiller dans mon cerveau, j'ai cru revoir mes premiers
frissons quand j'ai découvert « La llorona » de Lhasa.
Je tombe sur l'univers de Jur et je suis ébaubi, figé et médusé.
Il paraît que c'est leur troisième album.
Cette fille de Barcelone est folle,
chanteuse théâtrale habitée, elle vit son art avec son corps et sa
gorge, son accent, et la beauté des mélodies. Elle chante en
français et en espagnol, la musique, est un Lo-Fi de blues gitan
presque world, pur, net, sans fioriture, un art brut qui prends à la
carotide et la ventricule.
Auprès d'elle, une petite troupe de
fins musiciens, dont le toulousain Julien Vittecoq, avec qui les
chansons se sont construites le soir, après des journées de
création, danse, photographie, mime et cirque. D'ailleurs, Jur et
Julien ont développé une compagnie en créant Cridacompany. Julien
chez Jur, c'est le clavier. Nicolas Arnould tient la guitare et
Jean-Baptiste Maillet la batterie.
C'est une mélancolie chafouine, des
émotion franco-espagnole de piste au milieu de laquelle, une
sensibilité espiègle danse et tournoie.. un petit coin de tristesse
qui ne dure pas, juste un baiser feint de drame coquin qui vous
remonte en sourire farandole et de contentement contagieux.
L'acoustique est maîtrisé à la
perfection, l'intimité du jeu, la coïncidence avec le chant de Jur.
Toutes les dansent dégringolent comme un alcool enfant pour mieux
sautiller en cabriole théâtrale. Tout est beau chez Jur, à
écouter, à regarder, maline et belle elle zigzague en tzigane
atypique.
Lhasa nous manque, Jur nous console
avec cet album terriblement humain qui sortira dans quelques jours,
le 22 septembre. Des comptines de terriens magnifiques à chanter et
danser autour d'un feu d'où s'envole des créatures et des fantômes.
Émouvant et jouissif.
Jur 2014 « Fossile » label
: cridacompany/l'autre distribution
Une chronique carlingue, un billet qui
sent le foin et la chaussette.. des ploucs, mais à la moustache
esthéticienne, du foin ras à la Dandy Wharols sur l'occiput, du Led
Zep dans le moule burne, du mont Evrett glissant sur les 70's
rugueux, comme une mer hyper salée où vogue King of Leon, Interpol,
The Killers, The Coral, The Black Keys avec une voix à faire
pâlir...
« Destination of course» est
juste là pour vous coller au mur..même si.. y'en a eu d'autres
avant. Celle là est vraiment transpirante, un truc à vous foutre
dans la vague, maillot ou pas, moustache ou imberbe... c'est
racoleur, c'est bon, ça déchire le maillot à défaut de taille
haie, et j'ai pas encore écouté le nouveau Plant.
J'ai découvert Robert avec l'ultime
« Secret » qu'il y en avait qu'un.. avec en sus l'armée
de p'tits gars qui hurlaient à la mort, les mecs qui fusaient à
bride abattu sur la chevelure de hurlevent en faisant du blues une
naissance hard que l'on retrouve sans cesse sur nos platines.
Celui-ci est à l'orée des gros sons, juste une raison de rester
dormir là où l'on est, avec n'importe quel animal, la voûte que
l'on veut, le socle disponible et la tourbe que l'on veut bien
t'offrir. C'est bateau, c'est ballot, c'est chaud et bouillant, ça
sent le foin quand on a dansé dessus des semaines durant sans savoir
pourquoi, les faux barbus ont bien senti le filon des clés noires et
du grand Zeppelin.
Bon, écoutez « Destination on
course »....ou « Good things » si vous me croyez
pas … Y'a quand même quelques poils qui trainent ou des soiffards
de taurine diluées à la tourbe qui se vautre sur quelques chapitres
de l'histoire à hélium. C'est comme un hommage, c'est à prendre ou
pas... on s'en fout, c'est comme un footing les lendemains de
biture.. on y va ou pas, puis on y va.. c'est des fois ordinaire
(« Good luck »)..c'est souvent très très bon (« Rich
and the poor » un pur chef d'œuvre même). On y est, on est à
fond dans cette lave dont on va ressortir indem, même si on y croit
un peu.. sur l'irréversibilité des accords rock qui nous aspirent
même quand ça nous enchante pas d'y aller.
Enfin, j'me comprend..je dis n'importe
quoi, cet album m'a secoué le bulbe, c'est juste un peu de volume,
du jus, du son, de la tourbe et des poils... et des gros tubes.
Et puis on les aime bien les surfeurs,
même si on préfère rester sur la terre ferme à pleurer la vague,
un gros blues finalement apte à aspirer notre pu, on peut aussi
glisser sur « Great Western Valkyrie ».. la moue des
grimaces qui plombent, un rictus gris à boire la houle anthracite,
se mettre des écailles dans le calbute et faire comme si on était
sur la terre ferme. Y'a bien un blocos Black Mountain qui racole mes
lombaires, là à quelques criques de l' « Eletric man ».
Et j'insiste... « Destination
on course » en 10 ième position sur les starting block, un Led
Zep Meddle, une vague tsunami guitare basse batterie qu'il va falloir
stopper...écoutez ce morceau, surtout vers la 4ième minute... je
pars dans l'oreille inondée directe.
Je découvre les Rival Sons avec cet
opus.. un peu aussi pour participer aux vacances des non-imberbes,
des anti-glabres, des bouseux au collier terreux, de la plaine sous
les naseaux, et la terre sous les ongles... peut être pas eux... pis
on s'en fout.. c'est le nouveau Rival Sons... respirez.
Cette chronique, c'est vraiment n'importe quoi..
juste pour résumer ce 5ième album des Rival Sons, c'est un énorme
brûlot coincé entre Led Zep et The Black Keys en plus crade.
Rival Sons 2014 « Great Western
Valkyrie » label : earache
Plus encore qu’auparavant, les idées
sonores sophistiquées proches de l' expérimental des Blonde Redhead
dissimule la grande musicalité de leur écriture, il faut disséquer.
La recette est toujours là, une alchimie idéale des jumeaux
cérébraux Pace tournoyant autour de la voix diaphane de Kazu
Makino. Le son est de plus en plus synthétique, les guitares
semblent disparaître, à l’exception de « No more honey ».
Sans connaître l’évolution
artistique de ces New Yorkais devenus incontournables, j’imagine
très bien le fan des premières heures écoutant 15 ans après ce
nouvel opus grand écart du groupe. Il faut avoir assimilé le
changement, la mutation et l’intelligence d’une pop moderne sans
concession pour se faire une idée de ce disque, ajoutant une pièce
empirique à leur carrière.
J’ai vu ce trio sur la scène de
l’Elysée Montmartre en 99, et je suis fan de leur mutation,
l’intelligence artistique à mettre d’autres couleurs sur une
fidélité d’écriture.
« Mind to be had » sur 9
min proche d’un morceau de The Notwist, est la preuve de cette
délivrance. C’est un sommet sombre robotique qui semble provenir
des 80’s… 4AD ne fut pas une étape vaine.
« Dripping » devrait faire
danser toute la planète, sur des dance floor modernes et reculés.
Le disque n’a pas une apparence commerciale, c’est un pur joyau
de pop moderne, la crème de ce qui se fait de mieux en la matière
(dernier en date, The Notwist justement). Bizarrement, les deux
chansons citées sont interprétées par un des frangins Pace.
« Seven two », clôture l'album sur un duo à
tomber.
C’est dans les starting bloc du
dernier trimestre d’une année riche, c’est un évènement
incontournable, une suite logique à l’évolution d’un groupe qui
produisait du rock punk dans les 90’s. C’est dans la pop indie, une valeur sûre,
une œuvre totalement indépendante, libre, personnelle, travaillée,
totalement dans la marge des grands disques commerciaux.
L’audace folle et maîtrisée de la
pop moderne dans toute sa précision.
On reste dans le folk étoilé, et plus
encore, « Feathers are falling » est une mélodie boréale
qui souffle sur la voûte boisée d'un Nick Drake. C'est juste une
chanson prise au hasard de « The Cellardyke Recording And
Wassailing Society »,
le nouvel album de James Yorkston.
Sa
voix s'embrume et s'embrunit, Callahan, Lanegan, comme un 12 ans
d'age écossais. Le celtique est toujours à quelques encordées de
sa guitare, aussi beau que le dernier album hommage d'Andrew Bird....
« Red Fox », ballade merveilleuse pour errer sur une île
sauvage.
Je
me souviens du showcase Boulevard Saint-Michel un soir d'automne pour
la sortie de « Moving up country », quand il jouait avec
ses athlètes en 2002. L'intimité, le paisible et la quintessence de
ses mélodies figeaient les connaisseurs et les passants.
Sa
discographie régulière comme un solstice s'épaissit, ce nouvel
album est une étoile de plus.
James
Yorkston 2014 « The Cellardyke Recording And
Wassailing Society»