Prenons la poudre d'escampette, après cette pause d'humeur fuyante, quittons le tumulte et partons pour un tendre asile, un doux refuge. Un délicat filet d'eau dans une lande inhabitée en capillaire, se dirige vers la Manche vert de sab
le laiteux.
Yann Tambour lui aussi a quitté le tumulte il y a quelques années, laissant son word spoken urbain sur l'asphalte.
Et pourtant «
Encre » 2001 et «
Flux » 2004 étaient venus apporter un air neuf dans la « rap ». La crudité, la violence froide claquaient un son unique digne du collectif fou et bouillonnant clapping musique qui l'hébergeait à l'époque.
Quelque chose s'est passé après ce flux terrible..un concert à l'Elysée Montmartre avec sa contrebassiste, une disponibilité chaleureuse
(même si c'est en mail), son concert à Nantes dans ma boite aux lettres..et puis l'effacement.
En 2006, on voit apparaître Encre discrètement sur le label maintenant disparu
intr-version. Quel catalogue !, quelle voisinage fou avec
Constellation !!, quelle disparition injuste !!!. Ceci dit, un ep «
Encre à kora » sort en édition très limitée
(un objet rare et précieux) dans un minimalisme qui rompt totalement avec ses travaux précédents, à l'image de sa fuite vers le naturel. Issu de l'Ircam
(comme Emilie Simon), Yann a une vision de la musique très particulière, a
bsolue dans le dépouillement et la restitution transcendantale. C'est sur
miasmah records (autre corne d'abondance musicale) qu'on le repère avec PlexusII et une kora en boucle, répétitive à souhait, presque abstraite
(conjuguer la tradition et l'expérimentation... pas donné à tout le monde). Intr-version et Miasmah, après son succès initial, il fallait oser, être fou, comme pour mieux réapparaître.
En 2007, Yann Tambour réapparait, toujours avec sa Kora
(uniquement), mais sous le nom de Thee Stranded Horse. «
Chuming strides » est alors un bouleversant disque de folk inattendu, avec une voix différente et une collection de chansons paralysantes....comme si
M.Ward des débuts chantaient avec cette douce harpe africaine. Et «
so goes the pusle » semble chanter un couplet de «
mercy street » de Gabriel; «
Le sel » nous embarquait dans son nouveau paysage à pleurer....
Le grand retour de Stranded Horse
(sans le Thee), avec un peu plus de monde, encore plus loin dans le recueillement, plus loin dans les dunes hors-saison à travers lesquelles personnes ne erre. La présence du violon ajoute à tout cela, c'est sûr.
Deux titres en français et on retrouve au loin son timbre du début : «
les axes déréglés », comme une explication à sa dérobade, un murmure acoustique engourdi par la beauté des choses. Il y a aussi la présence du grand maître Sissoko
(qui vient de sortir un superbe disque chez NoFormat!).
Il y a le silence, l'invocation, la supplication, celle de retourner à l'essentiel, faire table rase du superflu. Fertile à souhait, «
Humbling tides » dépasse toutes les compromissions, une cure de fraîcheur, une pluie lustrale de cordes sèches, une résonance parfaite en réponse au vent qui souffle entre les dunes.
Stranded Horse 2011 «
humbling tides » label : talitres.
http://www.talitres.com/http://www.theestrandedhorse.com/ .
sur l'échelle de Richter : 8,9
source : cd
après 3 écoutes