Une fois n’est pas coutume, une petite chronique à l’aveuglette, ou plutôt en sourdine puisque l’envie de m’étendre sur ce disque anticipe l’écoute. S’attarder quelques instants sur « Noble beast/Useless creatures » le nouveau double album d'Andrew Bird sans l’avoir écouter reste un exercice doux et excitant, faire mousser l’impatience et le désir. Tous les sens autres que l’ouïe peuvent suffire à déclencher un intérêt pour un album. Même si les travaux d’Andrew Bird déjà assimilés auparavant sont indiscutables et laissent sans espoir le risque de tomber sur une mauvaise pioche, même si le net ou les bibliothèques peuvent justifier quelques frilosités à l’acquisition, la question de laisser cet objet dans les bacs est un débat vain.
L’impatience affamée se concrétise alors par le toucher, palper le galbe moelleux et boursoufflé de la pochette généreuse attendrit le moment solennel d’ôter l’enveloppe de cellophane du disque. Le parfum d’imprimerie et de papier cartonné prend le relais émotionnel et apaise cette fois-ci l’angoisse de voir disparaître un jour l’objet, le support musical et l’existence d’une pochette, l'habit coquet.
L’œil rebondit alors sur chaque feuillet du livret, chaque gravure aquarelle de Diana Sudyka, chaque mot imprimé. Tout lire alors comme une préface afin de traduire la moindre information sur le contenu musical, chaque musicien, chaque instrument utilisé, le studio d’enregistrement, la géographie, les références, les titres et sa police ; « effigy » traduira t’il toute la promesse du dessin voisin; « master swarm » sentira t’il l’odeur du carton imprimé de cette envolée d’oiseaux jaillissant de l’arbre encre de Chine ?…. "Tient, Il n’y a plus inscrit Fargo en bas, sur le fond du verso". Verso, celui du cd qui laisse aussi imaginer par reflet la longueur de l’album, voire même de chaque morceau, et je me souviens des sillons des 33 tours qui lâchaient, dans une attention minutieuse et macroscopique, dans l’impudeur la plus totale des intervalles, toutes les informations sur le caractère de chaque morceau. Un crescendo voyait les sillons s’enluminer en s’éloignant les uns des autres…. Le vinyle procurait un plaisir ajouté dans un gestuel lent et appliqué. De ce fétichisme, il ne me reste que cette palpable envie de déguster en silence, les esgourdes punies, ce genre d’album qu’Andrew Bird propose depuis quelques jours au grand publique. Tant de plaisir viennent se greffer autour d’un son, si l’on prend le temps de s’y attarder.
Dans ma besace des pochettes de cd trainent avec le dernier ticket orange des transports en commun, un collector donc, puis un lecteur compact portable qui lutte contre un traducteur Mp3 et qui a pourtant déjà mis au placard une platine au saphir à bout de souffle et un walkman mangeur de bande chrome. Des objets dans un sac trop grand pour son époque, avant le tout numérique…navigo, IPod et kit main libre ; une vie pratique et sans plaisir. Elle était pourtant mignonne la guichetière Sncf et familiers Nicolas ou Manolo de Gibert.
Assouvir toutes les émotions périphériques au son, le laisser mijoter, attendre le moment choisi, le rendez-vous avec les notes, la concentration exacte pour effleurer la touche « play ».
L’impatience affamée se concrétise alors par le toucher, palper le galbe moelleux et boursoufflé de la pochette généreuse attendrit le moment solennel d’ôter l’enveloppe de cellophane du disque. Le parfum d’imprimerie et de papier cartonné prend le relais émotionnel et apaise cette fois-ci l’angoisse de voir disparaître un jour l’objet, le support musical et l’existence d’une pochette, l'habit coquet.
L’œil rebondit alors sur chaque feuillet du livret, chaque gravure aquarelle de Diana Sudyka, chaque mot imprimé. Tout lire alors comme une préface afin de traduire la moindre information sur le contenu musical, chaque musicien, chaque instrument utilisé, le studio d’enregistrement, la géographie, les références, les titres et sa police ; « effigy » traduira t’il toute la promesse du dessin voisin; « master swarm » sentira t’il l’odeur du carton imprimé de cette envolée d’oiseaux jaillissant de l’arbre encre de Chine ?…. "Tient, Il n’y a plus inscrit Fargo en bas, sur le fond du verso". Verso, celui du cd qui laisse aussi imaginer par reflet la longueur de l’album, voire même de chaque morceau, et je me souviens des sillons des 33 tours qui lâchaient, dans une attention minutieuse et macroscopique, dans l’impudeur la plus totale des intervalles, toutes les informations sur le caractère de chaque morceau. Un crescendo voyait les sillons s’enluminer en s’éloignant les uns des autres…. Le vinyle procurait un plaisir ajouté dans un gestuel lent et appliqué. De ce fétichisme, il ne me reste que cette palpable envie de déguster en silence, les esgourdes punies, ce genre d’album qu’Andrew Bird propose depuis quelques jours au grand publique. Tant de plaisir viennent se greffer autour d’un son, si l’on prend le temps de s’y attarder.
Dans ma besace des pochettes de cd trainent avec le dernier ticket orange des transports en commun, un collector donc, puis un lecteur compact portable qui lutte contre un traducteur Mp3 et qui a pourtant déjà mis au placard une platine au saphir à bout de souffle et un walkman mangeur de bande chrome. Des objets dans un sac trop grand pour son époque, avant le tout numérique…navigo, IPod et kit main libre ; une vie pratique et sans plaisir. Elle était pourtant mignonne la guichetière Sncf et familiers Nicolas ou Manolo de Gibert.
Assouvir toutes les émotions périphériques au son, le laisser mijoter, attendre le moment choisi, le rendez-vous avec les notes, la concentration exacte pour effleurer la touche « play ».
ANDREW BIRD 2009 "noble beast / useless creatures" label : fat possum
quand on aime : les disques, les pochettes, le carton, les odeurs, les inspirations entremelées.....
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