S’il fallait trancher et choisir parmi les nominés de la meilleure bande son idéale d’une sieste comateuse assommée par une canicule torride, « Not for nobody » de Scott Tuma remporterait tous les suffrages.
La pose apathique commence par un chant mutin interprété par une petite créature inoffensive mais dont l’hospitalité n’a de beauté que dans le mythique, le fantastique romantique qu’une guitare timide et minimale accompagne avec amour. Un bruit de fond vague nous laisse deviner que l’on est encore à demi conscient… « nobody (river of tin) ». Le petit Willow s’efface pour laisser place à des instrumentaux fleurtant avec un minimalisme acoustique à peine moins acide mais beaucoup plus anesthésié que Ben Chasny (six organs of admittance) ou Jack Rose : « fishen » ; « tiktaalik » ; « jason » ; « rakes ». Quelques nappes inquiétantes et répétitives nous mènent dans les contrées ténébreuses de Black Heart Procession « eloper ». Tandis que « moccasoclea » rappelle un bord de rivière mis en scène par les Floyd dans « Ummaguma », « heeler » ; « newjoy » et « cimbal » nous attirent dans les profondeurs les plus irréversibles avec des nappes organiques quasiment pieuses. La sieste devient vaporeuse et ondulante, le son coule dans les veines comme un anesthésiant visqueux, l’artifice est à son comble et l’on se sent happé par ce sol incandescent. La chape caniculaire devient toxique et vacillante. Le trouble inconscient est à son comble lorsque le violon de Jason Ajemian peine à suivre l’orgue religieux noyé au milieu des oiseaux ambiants. « Loversrock 1 » est doux comme les premiers travaux de fonda 500 ou d’un Gorky’s Zygotic Mynci dans ses heures les plus folk.
La mélodie superbe qui nous plongea avec le « nobody .. » introductif, vient, comme un réveil divin nous rappeler à la vie « reprieved ». Engourdi, les pensées ankylosées, le retour à la réalité risque d’être douloureux. Il ne tient qu’à nous de repasser ce chant cristallin comme s’il était le début, le dos appuyé contre un arbre, à l’abris du plomb solaire, et entouré de mille corbeaux blancs comme imprimés sur la pochette recyclable.
« Not for nobody » de Scott Tuma est édité chez digitalis arts and crafts, un label unique qui propose ses productions au compte gouttes, sous forme d’éditions limitées (500 exemplaires) comme sous forme de CDr avec le catalogue digital industries et foxglove. Aussi rares que les pièces bâtissant le catalogue de ce monde folk ambiant expérimental, l’invitation à la sieste de Scott Tuma restera précieuse et exclusive.
La pose apathique commence par un chant mutin interprété par une petite créature inoffensive mais dont l’hospitalité n’a de beauté que dans le mythique, le fantastique romantique qu’une guitare timide et minimale accompagne avec amour. Un bruit de fond vague nous laisse deviner que l’on est encore à demi conscient… « nobody (river of tin) ». Le petit Willow s’efface pour laisser place à des instrumentaux fleurtant avec un minimalisme acoustique à peine moins acide mais beaucoup plus anesthésié que Ben Chasny (six organs of admittance) ou Jack Rose : « fishen » ; « tiktaalik » ; « jason » ; « rakes ». Quelques nappes inquiétantes et répétitives nous mènent dans les contrées ténébreuses de Black Heart Procession « eloper ». Tandis que « moccasoclea » rappelle un bord de rivière mis en scène par les Floyd dans « Ummaguma », « heeler » ; « newjoy » et « cimbal » nous attirent dans les profondeurs les plus irréversibles avec des nappes organiques quasiment pieuses. La sieste devient vaporeuse et ondulante, le son coule dans les veines comme un anesthésiant visqueux, l’artifice est à son comble et l’on se sent happé par ce sol incandescent. La chape caniculaire devient toxique et vacillante. Le trouble inconscient est à son comble lorsque le violon de Jason Ajemian peine à suivre l’orgue religieux noyé au milieu des oiseaux ambiants. « Loversrock 1 » est doux comme les premiers travaux de fonda 500 ou d’un Gorky’s Zygotic Mynci dans ses heures les plus folk.
La mélodie superbe qui nous plongea avec le « nobody .. » introductif, vient, comme un réveil divin nous rappeler à la vie « reprieved ». Engourdi, les pensées ankylosées, le retour à la réalité risque d’être douloureux. Il ne tient qu’à nous de repasser ce chant cristallin comme s’il était le début, le dos appuyé contre un arbre, à l’abris du plomb solaire, et entouré de mille corbeaux blancs comme imprimés sur la pochette recyclable.
« Not for nobody » de Scott Tuma est édité chez digitalis arts and crafts, un label unique qui propose ses productions au compte gouttes, sous forme d’éditions limitées (500 exemplaires) comme sous forme de CDr avec le catalogue digital industries et foxglove. Aussi rares que les pièces bâtissant le catalogue de ce monde folk ambiant expérimental, l’invitation à la sieste de Scott Tuma restera précieuse et exclusive.
Scott Tuma "not for nobody" 2008 label : digitalis arts and crafts editions"
quand on aime : fonda 500 (autumn: winter collection); Ben Chasny
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