dimanche 22 septembre 2024

Ultra Orange 2024


 

La nuit tout est vrai. Bientôt la lueur tricheuse. Et si la nuit tombait en plein jour, mes dents et mes enjoliveurs organiques se rougiraient de bonheur. Mentir la nuit, la triche du menhir dans le noir c'est un leurre en friche. Masque monolithique et fausseté, à poil sous la voûte éclairée dès qu'une cellule s'approche, Orion dessus le crâne et tout réaliser.

Les yeux perdus sont huilés, la véracité mijote et la réalité abyssale se dresse devant l'insomnie de nos pieds qui font les cent milles pas.

Le jour dissimule tout, le soleil dans les yeux aveuglé comme pour avouer ce que l'on a vu de nu sous la grande Ourse.

Je n'ai pas dormi une fois encore. Je sais tout du presque rien qui m'habite. Je n'ai que des doutes. Je vibre dans cette vérité à se taire. Je vais garder le secret de ce piètre néant et repartir de plus belle et fermer mon groin une fois de plus. A qui parler puisqu'il fait nuit ?


Il fait grand jour maintenant, un peu froid, tout le monde dit n'importe quoi comme rassurés par je ne sais quoi. J'irais bien éteindre la lumière avant qu'elle ne sombre dans quelques battements de paupières. Gil & Pierre ont orangé ma nuit. Toute la vérité a dansé avec mes doutes, en boucle le « Palindrome fantôme », j'ai monté le volume avec le jour s'élevant, Ultra Orange à fond pour camoufler les mensonges du grand jour. Je suis blindé, armé comme un fou, ils sont de retour et l’addiction guette pour chaque nouveau jour que la semaine fera.


Ultra Orange 2024 «  Palindrome Fantôme » sur Ultra Orange Records 

 

vendredi 20 septembre 2024

Tindersticks 2024

 


Staples is Staples. C'est tout ce qu'on demande. Depuis quelques jours je fais mes courses musicales sur Tinder-sticks. Les palpitations sont les mêmes, le rendez-vous est là, plus encore. Quatre chansons par face, quarante minutes tout lavé, le format idéal, la crème au seuil, tout ce que je réclame sans publicité.

A quel moment ils sont devenus une référence, une étiquette, avant qu'on en dise « mais ça me rappelle Intel ou celui-là. ». Tindersticks à part entière qu'on désigne, je n'entends plus qu'eux dans leur palier ascensionnel, je grimpe avec, c'est tout un monde qui s'élève plus encore. Sidonie Osborne Staples en feutre ouaté pour la belle pochette gris cobalt qui épouse le son. Je voulais du Tinder.. j'en ai à me rouler par terre en pleurant toute ma respiration.


Tindersticks 2024 «  Soft Tissue » sur City Slang / Lucky Dog


samedi 14 septembre 2024

Palace Brothers 1993



L’énergumène disait sautiller sur les plaines. Le désert, les grands espaces. J’avais pourtant l’impression qu’il était là, à mes côtés, vautré brindezingue comme désossé là par une murge dantesque. Il avait beau rugir, ses palmes fuchsia le dénonçaient, il n’avait pas bougé d’un tibia depuis la veille.

« The cellar song » a retenti des heures à faire frémir toute la carne du quartier ((I was drunk at the ) pulpit). La viande à la cave, cuite dans le torchon. Imbibée. Rien du tout les grands espaces, le lion doré à l’ocre moustache du Kentucky macère sur le plancher névrosé de ma cabane. Y’a quand même des gars qui jouent, banjo claudiquant, cordes molles, percussions percluses, un autre monde. Celui-là débute, le Palace Brothers, Will propulsé à sa vitesse, son propre débit en prince.

Pas l’impression qu’ils souffrent malgré la complainte de ses nylons. Pas vu le moindre manque des vastes étendues sudistes qui déroulent juste sous cette vieille porte en bois ajourée. On sent le vent chaud qui passe en dessous, le soleil aussi, l’odeur cury des plantes cuites, du sable poussiéreux et un ciel découragé par des procrastineux.

Quelle aventure ce « There is no-one what will take care of you », ou pas.


Palace Brothers 1993 « There is no one what will take care of you » sur Domino 2012

 

samedi 7 septembre 2024

Jeff Parker 2021


 

Exploration de fond en comble, IARC, ma nouvelle agence de voyage. Après McCraven, DePlume, je m'attarde et prospecte du côté de Jeff Parker le guitariste. Parker, quel nom idéal pour œuvrer dans le jazz. Quelques pièces sur International Anthem Recording Company donc, avec une ouverture sur sa large discographie et d'autre labels (Blacksmith Brother, Aguirre, Rogueart, Clean Feed, Vent du sud...) c'est dire le champ de vision de cet artiste à corde de Hampton, Virginie.

En attendant tout le reste, je patauge et me pamoisonne dans IARC, en physique, sur les enceintes, c'est une pure jouissance. Cette pièce-ci, c'est « Forfolks » sorti en 2021. Il est tout seul avec son élément et ses cordes tendues. Il y a du classique avec « My Ideal » de Whiting/Chase/Robin. Il y a un Thelonious Monk et le « Ugly Beauty », le tout entrecoupé de ses paysages à boucles presque expérimentaux. Deux jours de prises en Californie, un packaging de classe, un son cristallin, un moment intime partagé, un profond voyage entre ciel et terre. Quel son préparé. Quel instant de frissons ankylosés. 

 


Jeff Parker 2021 « Forfolks » sur IARC

 

mardi 3 septembre 2024

Paul Simon - "Negotiations and Love Songs"

 


« Something so wright ». Je ne connais pas de plus belle compilation. Madeleine? Sûrement, le double vinyle ado passait en boucle, et cette chanson à un age où le romantisme collait à la peau grasse et les idées volages à l'âme.

Par pur plaisir ce midi, j'ai embarqué en support physique laser cette simple compile du coup, juste pour que ma chaîne numérique goutte à ce petit plaisir universel sans crier dans la gare, ni même rembourser la mine de rien. Je vais me délecter dans une autre pièce de mon huis clos avec cette vieille connaissance, ce vieux son qui me va comme un gland. J'aime beaucoup Paul Simon, même son dernier album dont pas grand monde n'a causé.

Et « St Judy's Comet ».. « Have a good time ».. à qui le dis tu mon Paulu, « Still crazy..... »

En fait « Neogociations and Love Songs »... » aurait pu être son album, ou même une compilation.


« Rene and Georgette.. et cette version sur « In the Blue Light » J'oublie toute sa discographie, les répartitions, je n'aime pas trop les compilations en général, celle-là est précieuse et terriblement addictive , perdre ses repères, et s'en remettre à. Je ne me suis jamais vraiment remis de cet objet acheté sans imaginer l'effet à l'époque de sa sortie, je ne m'en suis jamais vraiment remis.

Tiens, Paul Simon a discrètement beaucoup compté dans ma vie musicale.


Le laser disc fraîchement acheté ce midi défile sans que j'aille retourner la moindre galette. Là-haut, à l'étage, il y a son habit de vinyle dans sa pochette cuivre et noir, comme « Sensual World » de Kate Busch. Tiens, un autre plaisir.. je vous laisse.


Paul Simon 1988 « Negotiations and Love Songs »

Thomas Köner 1993

  La croûte gelée se ramollit, ventre flasque et tiède respiration. Le ciel se charge de l’halènes des Steppes, le silence gronde. Notre ...