samedi 18 novembre 2023

Fabien Martin - 2023

 


 

Je vais finir par ne parler qu'avec des gens qui me parlent. Mes chroniques parsemées deviennent strictement hexagonales. J'aurais bien tenté un truc sur les Stones ou les Beatles de Noël 2023 mais je trouve pas les mots, l'envie est à des lustres. Des bords de mer, sur le chemin au creux de la campagne ou à flan de montagne, plein de chansons où l'on se cherche nous soulèvent.


Et puis, il se passe quoi avec les Nicolas ? Laureau (Don Nino), Falez (Signal Faible), Contant (grande révélation), Paugam (touchante découverte) et j'écoute le Comment en ce moment avec son « Blason », et le Michaux aussi, cet artiste discret dont il va falloir absolument que j'en cause un moment. Le syndrome doit cesser.

Alors dans la gamme des chansons tristes qui nous construisent et nous guérissent, j'ai mon Fabien. Je me permets de dire « mon », car il m'est tombé dessus en 2004, ajoutant à l’arborescence des artistes de par ici sa branche ligneuse belle et fébrile. Des fils conducteurs torsadés du câble qui s’épaissit, il est dedans.


Son « .aMour(s) » flamboyant aurait dû être couronner, mais je sais où je vis. La neige est tombée sur le rouge rose orangé des amours exaltés. Du coup, comme un texte de Tesson blanc, un autre paradis se dessine.

Le flan sous les cimes donne sur l'estacade, rien de tel pour cogiter. Peu importe le relief, mont, colline ou rocher, tout de nous remue dans les remouds, grimper un arpent, ne plus avoir pied, ou tout contempler de la jetée. Pour savoir qui on est, hauteur ou profondeur.

La surface est un naufrage.


Auprès de Fabien une fois de plus des gens que l'on aime, Ours, Jil Caplan (je pense encore à son livre délicieux), le dansant des cordes graves Jeff Hallam (découvert pour moi avec Dominique A), et les cordes de piano dont on entend les os dans la « Boite noire ».


« Les radios qui ne passent pas ».... je sais où je vis définitivement. Fabien psalmodie et met à plat, les ailes un peu voilées. Des gros trucs se détachent en permanence, roche ou glace, ville ou calotte, falaise ou façade, un bout de plafond ou une étoile. En attendant, Fabien Martin continue son chemin, compose et chante sur nos cerveaux abîmés. « Comment devenir qui je suis » danse dans ma tète depuis des jours, il sera au Café de la Danse le 9 janvier (avec Nicols Contant en 1ère partie). Hâte de vivre tout ça littéralement.

https://www.fabienmartin.fr/ 

https://www.cafedeladanse.com/event/fabien-martin/ 

https://www.facebook.com/fabien.martin.77

Fabien Martin 2023 « Je ne fais que marcher dans la montagne »

vendredi 10 novembre 2023

Signal Faible - 2023

 


A point nommé, un faible signal où tout semble vouloir se soustraire vient me cueillir.

Dehors, rien n'est à retenir, et pourtant le vert des arbres semble s'accrocher. Les vents coléreux peuvent bien s'époumoner, le gris demi-jour épouse cette résistance, la feuille et son vert messidor ne lâche rien. J'ai bien vu un con en tee-shirt dans la rue, pas plus tard qu'hier, juste avant une énième trombe de novembre. Tongs dans les caniveaux, sandales dans la marmelade, on nage dans le superflu déboussolé.

La chlorophylle persiste et s'accroche, comment lui dire que c'est mort, de descendre le vaillant drapeau, qu'il faut se soustraire et laisser le « Nom du Domaine » nous parler de l'hiver, de dire au brouhaha de mourir un peu. Sans frimât, comment se réfugier dans les cœurs chauds. Des petites tètes s'agitent partout, des petites idées en feux follets, rien n'y fait. Comment ils vont faire si personne leur dit que l'été n'est plus ?

Le vent chante encore dans le peuplier.

« Nom de Domaine » arrive à point nommé, tellement de souvenirs superflus collés sur cette voix, cette mélancolie recroquevillée, ces accords, cette nonchalance chantant la beauté du silence des bocages et des prairies, des champs et de mes huis clos quand l'automne se la pète. D'autres voix s'ajoutent sur cette « Soustraction », la liste est longue, de Julien Orso Jesenska à Quermalet, en passant par Betsch, Vanot et Cabane, des Julie et un Gontard....puis des noms de frères qui font du bien, Dardenne, Podalydès. J'aime cette idée musicale et chaude de s'accrocher mes cœurs à ces endroits sensibles et permanents pour secrètement passer l'hiver vert avec nos âmes blanchies. Nicolas Falez est de retour et n'oublions pas que « rien ne guérit comme les chansons tristes.. ».



Signal Faible 2023 « Nom du Domaine »

Thomas Köner 1993

  La croûte gelée se ramollit, ventre flasque et tiède respiration. Le ciel se charge de l’halènes des Steppes, le silence gronde. Notre ...