Quand l'outremer du bleu vient dévorer son cobalt il est fort à parier que la houle va manger nos plaines. Limon ensablé et Raoul salé se pare des habits du Calexico mais pas que.
Depuis quelques années le chêne argenté de cet artiste à la Lee moustache m'intrigue. Son marbre à eu raison de moi. Comment peut-on longer de tels artistes de par chez nous sans les embarquer pour arpenter les espaces ? « Miracle argenté » je disais en 2017.. que dire aujourd'hui, « Shadow Bands » est une belle lumière automnale, je le passe en boucle depuis des jours et lui valse dans la glaise. Tous les ciels fatigués ont défilé sans bouger, clay en main, les cieux engorgés se sont tenus à carreaux pour quelques accords d’artefacts désossés.
Depuis hier, la pluie a mangé le brouillard, l'horizon est revenu, « Brimstone Skies » est juste à quelques jets de mon talus, le vaste avec lui, une trouée dans le bleu intense ensablé. Le haut des bâtiments s'est dévoilé enfin et les clochers bandent à nouveau. Le marchand de sable a déposé une belle couche de poussière ocre sur la lune à l’hallali Hazlewood endormie.
Et si pour une fois la lumière venait d'en bas. Colline éblouissante par en dessous, le sablier décolle et la dune abat-jour rayonne. Le fibre molle des grains de sable qui s'entreposent laisse jaillir l'éveil capillaire des insomniaques. Raoul Vignal fait des miracles.
Raoul Vignal 2024 « Shadow Bands » sur Talitres