dimanche 4 avril 2021

Bertrand Betsch 2021

 



Une myriade de petites paraboles blanches et jaunes suivent de leurs capitules le tracé du soleil. Les tètes se penchent comme une molle chorégraphie solaire. Elles le fixent comme un gourou, l'une le cou plus haut, gourmande, fayotte qui toise ses voisines avachies, celles qui veulent rester aux ras. Quelques cardamines hirsutes droites et fermes viennent tenir tète à toutes ces folles hypnotisées. Mais déjà, à quelques pas de là, l'ombre d'avril avance et une à une, les collerettes de fleurs blanches disciplinées se ferment sur un cœur jaune mimosa. Le couvre-feu solaire des Astéracées. Quelques unes se sont discrètement empourprées, le phare aux fleurs, des pâquerettes s'encanaillent. Des touffes de Véroniques sont là aussi, minuscules bout de ciel sur cet océan vert, discrètes avec les quatre petits lobes célestes.

Je marche sur la pointe des pieds sur mon lopin de pelouse, pointillisme blanc jaune et bleu sur tapis vert coloré, faites vos jeux.

Sur la pointe des jambes, me faire léger tant mal que mal.

De ma léthargie biologique, je garde l'essence du vivant, de la poussière qui revit, comme du orange sur un bleu de globe aigre-doux. Je me lève pour changer de disque, de couleur. Pointillisme aussi en coulée, pareil à marcher sur la pointe des pieds comme sur des œufs de fine surface oculaire, avant d'en avoir derrière de la neige.

Double album en faux jumeaux tel « La Fragilité » et « Toute Latitude », de belles choses identiques à peine séparées. Bertrand, c'est définitivement devenu récurent, cyclique, permanent et indispensable.


Bertrand BETSCH 2021 « Demande à la poussière » «  Orange Bleue Amère »

Thomas Köner 1993

  La croûte gelée se ramollit, ventre flasque et tiède respiration. Le ciel se charge de l’halènes des Steppes, le silence gronde. Notre ...