mardi 22 décembre 2020

Vincent GALLO "When" 2001


La boucle lancinante du cuivre qui introduit l'album pourrait justifier à elle seule, la présence de « When » chez Warp.

Nous sommes des cérébraux dit-on, je suis décérébré par ces gris automnaux. Ce disque suprasensible est une lente descente dans l'intimité sexuelle d'une soirée plombée par le vide amorphe. Force thérapeutique puissante, moi qui ne suis pas sucré, cette injection de saccharose me brûle le cuir. « honey » n'a jamais atteint un minimalisme érotique aussi pénétrant. Allongé dans la pénombre, sur le plancher, le gloomy « blue valentine » de la guitare slow jazz distille un goutte à goutte analgésique. Un sédatif aux oppressions. Un album de dimanche soir, que dis-je, un album de couvre-confiné.
 
 
Le trouble des accords électriques sont des rêveries sentimentales, la basse des caresses virtuelles. Les absences de chant sont des silences où tout se lit, tout se délie. Tout ici vampirise, aspire la moelle, c'est l'heure de la tétée. Chaque expiration enfonce le corps un peu plus dans le sol. L'haleine, chargée du vin d'hier est un souffle d'automne. Abandon intensif dans la candeur intuitive des notes qui endorment. Tout est plus beau ainsi, dans la brume et le trouble. La vérité n'existe pas, tout est roman.
Sublime moment opiacé suspendu aux ondes de Vincent Gallo. 2001, album important, intemporel, une urgence molle.



Vincent Gallo 2001 « When » label : warp

vendredi 11 décembre 2020

Jane Birkin 2020

Lacrymale, émouvant. Tout le temps et à chaque fois. Birkin chante dans mon huis clos, toute cette grise journée que le vent, la pluie et le froid emballent de tulle argenté. Elle me panse, j’ai toujours le pincement au cœur quand j’entends Jane chanter. Il est vachement beau celui-ci.. Faut dire que Daho est là, Pierrot aussi. Les arrangements sont des joyaux.

Qu’est-ce que je dis, il est à tomber celui-là.. Je vais le garder pour moi, en boucle, tout au long de cette magnifique journée froide à se confiner, grise à crever, pluvieuse à chialer. Du baume à l’âme, de belles petites vagues au cœur, une larme de ballade, un doux sanglot chaleureux. Birkin est revenue, j’ai de la buée sur les yeux.

Jane Birkin 2020 « Oh ! Pardon tu Dormais.. »

mardi 8 décembre 2020

Tin Machine



Y'a plus dégueux comme récréation. Sûrement il fallait péter le tremplin, gifler le destin, et mettre fin à cette moyenne période qui lui a quand même valu des sommets... « Let's Dance », « Never Let me Down » et « Tonight » … conjurer les nues, un coup pied au cul Tin Machine avant le grand retour 1993 en grande pompe avec le frais et grand « Black Tie White Noise ». Des soirées entre potes pour conjurer le succès planétaire.... changer de nom pour quelques temps, une grande respiration et repartir.

Tin Machine donc, trois ans, quatuor de folie, du bouillon plein les enceintes, du jeu en plein ciel sans retenu, juste hyper contrôlée propre, du sale aussi, les frères Sales, et surtout le génie Gabrels qui continuera à longer la route.

« Heaven's in here », « Prisoner of love » .. mais déjà, rien que pour la reprise suffocante « Working class hero ».

Costard cravate, look à la Eastwood avec petite barbe de trois jours. Bowie. On passe à autre chose pour un temps. Il y aura deux albums studio, un live et basta.

Tin Machine.. icône se fondant, villégiature comme des semblants de vacances, se régénérer, un congés revigorant tel Paulo dans The Fireman et que sais-je.. Tiens..Paulo, John.... 40 ans au lieu de 80 pour lui, tragédie planétaire. « Working class hero ». Bowie, Tin Machine.. la tète m'en tourne. Bowie avait un regard appuyé sur Lennon. 


 

Tin Machine 1989 « Tin Machine » label : EMI 

 



 


jeudi 3 décembre 2020

CharlElie Couture ● (2020)

 


La bruyère court sans pilote, la rose de Noël se fout des guirlandes.

Depuis le temps qu'il chante dans la sciure, 1978 et ses 12 chansons. Il pèche en surprise, c'est un crocodile, toujours solo dans sa folie, naïf au casque nu, des naïves, pas tant que ça. Je zigzague avec CharlElie. Je prends partout et quelque part, n'importe où chez lui. J'oublie et je reviens soudé, il est immortel et j'ai même pas sommeil. Je le perds et le garde plus encore.. des points de Couture sur mon crane, je ne pourrais pas vivre sans aile. Suture ou soudure, il oscille sans cesse. Il n’empêche.. là pour le coup, je le passe en boucle. Il revient régulièrement. Incessant.


Faut espérer que bientôt on va se réjouir du presque rien, se contenter du moindre. L'once pour contentement, une goutte d'eau pour apaisement. Éviter le plein du vase.

Heureux dans sa maison.. presque rien pour une chanson. Biaisons la vision, l'inspiration du papillon. La maline, le blues du confinons.

Il a un talent dingue, c'est un malin fou. Grosse discographie...c'est CharlElie.

« Trésors cachés.. » passent en boucle.

CharlElie Couture 2020 « Trésors cachés & Perles Rares » label : rue bleue

https://www.charlelie.com/discographie/tresors-caches-et-perles-rares/

 

mardi 24 novembre 2020

Grandaddy 2000 / 2020

 


L'eau verte est si fraîche, la mousse des rameaux me donne soif.

Le cul du ciel prend des teintes bouteilles. L'émeraude des algues dance au fond.C'est un bruit qui rassure, l'eau claire qui coule sur des cailloux, le clapotis sur le glauque des moindres fonds. L'Elodea qui tangue nous dit que le soleil va jusque là.

Du vert partout, le bleu juste éparse à longer, les éléments rayonnent. « The Sophtware Slump » la richesse du matériel. Sève, oxygène et chlorophylle, de l'eau sous le ciel. Il y a le disque, la galette d'un autre millénaire, peut-être sûrement dans mes grandes préférences..il y a aussi des tonnes de bonus à pleurer (« She-deleter »), et la substance pure et dénudée au piano... Deluxe, 20Th anniversaire, version piano …c'est la fête, la totale, tout à couper le souffle, comme tous les paysages verts et bleus transpercés d'un courant d'eau fraîche. 

 


Grandaddy 2000 « The Software Slump » label : V2

https://genius.com/artists/Grandaddy

samedi 21 novembre 2020

Arab Strap 1996

 


Dans la famille écossaise, je demande Arab Strap.. Un dôme de granit menace de couler à nouveau. L’irruption est proche, et déjà « The Turning of our Bones » fume, histoire qu’il faille aller planquer notre spleen mordoré entre des murs froids et humides. Le jaune feuille attend l’agrume lave à dégouliner sur nos gris enfermés.

En attendant, histoire d’exciter mon impatience, je ressors la quintessence, le terreau 96, le premier album d’Arab Strap sorti un fin novembre. Ça pue le huis clos, le travail confiné, l’éclate d’avoir un matériel artistique frais, neuf, et du matos électro acoustique intime Lo-Fi pour un set recroquevillé intense et viscéral. Les nuits s’allongent, « Phone me tonight », elles ont dû être longues. Elles le seront.

Dans la famille mélancolie poisseuse et spleen ténébreux plein de lueurs, je demande Arab Strap. 

Arab Strap 1996 "The Week Never Starts Round Here" label : chemikal underground

mardi 17 novembre 2020

Olafur Arnalds 2020


 

Les couleurs automnales s’abattent sur les paupières. Il a beau faire beau, la lumière oblique est là pour nous rappeler à notre latitude.

Les bandes sonores de chez Erased ont toujours éclairé mes météos musicales. Le jour est petit, une grande musique se dessine sur les teintes d'ocre roussi. Il ne reste que le vert émeraude des conifères et déjà les petits chatons de noisetiers se baguenaudent sous les dernières feuilles.

Au côté de Nils Frahm, Dustin O'Halloran, Max Richter.. Olafur Arnalds tient à bout de bras les plaines bleues dévêtues.

Des cordes tièdes sur de timides vents doux, les congères de feuilles mortes ne sont pas pour ce soir.. le cobalt profond plane mollement.


Olafur Arnalds 2020 « Some Kind of Peace » label : Mercury KX

https://olafurarnalds.com/

https://leschroniquesdecharlu.blogspot.com/2016/11/olafur-arnalds-2016.html


dimanche 8 novembre 2020

Dutronc 84

Réveil tout gras de gris, dehors les cartouches dominicales résonnent, à peine croyable. Mon vélo boude dans le garage, il est interdit de chemin lui et moi je tourne en rond à écouter les canons. Dans les magasins les livres sont scotchés aux rayons, des idées sales planent, des envies de bitures se dessinent. Si on se beurrait la tartine !! Pour allez dehors, sortir son chien ou aller tuer des lapins, déglinguer du gibier !!!! C'est quand.. , nan.. il est où l'amour moi l'noeud ?? entre Cali et Maé j'hésite. Peut-être deviens-je fou, « j'avais la vellecer qui zaifeu des gueva », partout c'est que du bronze...faut qu'on m'explique. Ça sent le Jacquo à toute berzingue, tout ce putain de trans-dimanche à la con. ..

 Jacques Dutronc 1984 "Re-Mix Again" label : gaumont music

vendredi 6 novembre 2020

Anna Ternheim 2020

… et en plus elle marche sur l'eau... Anna Ternheim 2019 « A Space For Lost Time » label : BMG

mardi 3 novembre 2020

Olivier Mellano / Mobiil

Olivier Mellano, le vertige à consulter ses collaborations et ses participations gravitant autour de sa discographie. Les hyènes dégoulinent sur nous, comme dans les grands magasins, « des tas de vies se frôlent.. aucune trace de piqûre », juste des nez qui coulent et l'hécatombe qui se dessine. Derrière tout ça.. c'est le mur qui nous guette. « De l'usure des appareils électroménagers » aux moult fatigues qu'il faut revêtir tous les matins, il faut faire avec, surtout ne pas manquer d'air, prendre une grande bouffée et plonger dans la marée moire. Le grain n'est plus qu'une mélasse, les bras cherchent le ciel, les regards le bitume, la bêtise une énergie fossile intarissable, le cupide aussi. Mellano dans Mobiil, et ailleurs d'ailleurs, est la preuve d'une grande mobilité culturelle sans cesse ralentie par chez nous. « Contre le centre » pleurer avec la scie, « nous sommes des gerçures ». « ..des mous dans le dur ». Nous sommes de frais monolithes pétrifiés d'histoire dégueulasse et de dégueulasseries à venir.. « Fragilithe ». Bientôt la neige dans les sillons labourés..ou la flotte inondée, sinon la motte asséchée. « L'art de tuer la mort ».... vive les libraires et les disquaires. « Dans ces régions amouricoles des tas de vies se frôles, on s'observe sans un mot »... seuls les « yeux tendent les bras ». Et si nous fondions sur les hyènes... À défaut de prendre l'eau. Mobiil 2001 « Prendre l'eau » label : Alice in Wonder / 2004 « Contre le Centre » label : Green UFOS / 2007 « Fondre sur les Hyènes » label : idwet

vendredi 30 octobre 2020

Eels 2020

Quel disque à emporter pour des Eels désertes ?? Faudrait qu'on en parle. Les bacs ferment, les bonbons dans les placards, le potiron va moisir dans le cabouin... Mark Oliver déboule ..moi j'dis ça … Eels 2020 "Earth to Dora" label : E Works

mardi 27 octobre 2020

Matt Beringer / Ian Skelly / Jeff Tweedy

 




Escapades tout azimut, une grande impression d'isolement, s'extraire du collectif, des foules, œuvrer seul et faire gicler la substance... Des noms dilapidés, de vieilles et belles histoires écartelées, on en a connu des groupes éparpillés.

The National, The Coral, Wilco, façon puzzle.


Matt Beringer distille une profondeur de crooner à la Gira, des mélodies posées, The National décortiqué.

Ian Skelly tirant plus du côté Petty, prouve une fois de plus que The Coral est une mine de talents très mésestimée. « Jokerman », « Drifters skyline » pour comprendre le squelette de cette entité britannique. Quant à Jeff Tweedy, déjà bien éloigné des Wilco, il continue avec une subtilité cendrée à dessiner des petites scènes country-folk.Ma p'tite préférence pour lui.

Temps suspendu sur des intimités acoustiques, cavales feutrées, un petit trio de baroudeurs se pose ici et là, comme une fatigue des regroupements mise à l'épreuve. Il en sourde trois albums subtils, attachants à déguster en boucle juste à l'heure de couvrir le feu.


Matt Beringer 2020 « Serpentine Prison » label : universal

Ian Skelly 2020 « Drifter's Skyline » label : skeleton key

Jeff Tweedy 2020 « Love is the king » label : DBPM

jeudi 15 octobre 2020

Jóhann Jóhannsson with Hildur Guðnadóttir & Robert Aiki Aubrey Lowe


 

D'autres sont ici encore, certains partis, Hildur, Robert, Johann. C'est un nouvel été qui vient de s'éteindre, un volcan qui attend sa prochaine coulée. La lave rampe aussi sous les pôles. Je suis sur la tienne, les cordes me prennent à la gorge, le field-recording dégouline sur mon papier-peint. Tu dors et ma carcasse s'enfonce.

Des millions de pingouins attendent le couvre-chef, ce soleil programmé qui toise.

Un opéra en intraveineuse gronde, un Atom Heart misère pour atomiser les calottes reculées, aucun couvre-feu sur les cratères, aucun critère pour les miséreux, on est tous sur la même caboche.

Un pustule gicle et les microbes s'agitent.


Du gospel inouï, de l’apesanteur dans les voix, un violoncelle qui fuit sur la glace, un chant psychédélique antartiqué, des villes entartrées, beaucoup trop de fades lumières sur la croûte pour que dalle.

Johann n'est plus, Hildur est là (elle dure qu'il faut dire en langage partagé « é » tout court). C'était en 2015 avec Robert Lowe aussi appelé Lichens, le gars des 90 Days Men échappé que j'ai adoré en 2002 et 2004.

Un trio en or.

Algues et champignons galopant les troncs dégelés, petites touffes rêches des frimas accrochées aux rameaux, hérissées en protectrices tant que le soleil le veut bien.

Les Trois Rois se pavanent bouche bée, Rigel bégueule nargue Bételgeuse, quelques centimètres les séparent.. nous nous penchons las définitivement vers cette fin d'été là. 

 

Jóhann Jóhannsson with Hildur Guðnadóttir & Robert Aiki Aubrey Lowe – 2015/2020 « End of Summer » label : Sonic Pieces


jeudi 8 octobre 2020

Paul Simon 2006/2016

 




Plus rien à prouver, tout est passé semble t-il, les billboards, les petits creux, l'Art, ses virées exotiques et toutes les critiques. Le chemin est imperturbable, temps idéal pour entrer dans le « complexe ».. et je me délecte, les yeux grands ouverts sur les trois derniers opus de Paul Simon.

Moins faciles ?? nenni, c'est tout aussi beau et poignant, et même le papier du fond particulier ajoute à la splendeur. « Surprise » 2006 c'est Brian Eno aux manettes, « Stranger to Stranger » dix après, c'est Roy Halee et son côté moderne crémeux, comme coloré d'une légère expérimentation sonore que le Paulo n'a pas pris l'habitude d'habituer .. pourtant le papier peint garde toujours ces motifs de mélodies à se tordre sur une voix absolument inchangée.


Entre les deux, sans yeux, un « So Beautiful or so What » sans crier gare, en cierge des gares, passé inaperçu, sombre, recroquevillé, très intime, acoustique comme il a toujours su faire.


Surprise, plus on avance dans « Surprise » meilleur c'est.. « That's me », « Father and Daughter » en éclat rythmique reggae.. commencer par la fin, c'est toujours mieux de finir en apothéose. « I Don't Believe » l'humidité tangue et octobre peut bien mouiller la terre. « Stranger to Stranger » déroutant et rassurant, un peu plus de hauteur.


C'est une décennie dans la vie d'un superbe pilier classieux et touchant.

Paul Simon peut aller n'importe où, là où il le désire, les autres autour encollent tout le papier peint qu'il veulent bien coller, les murs sont toujours les mêmes.

Infinie tendresse, humilité à toute épreuve, tout lui va, chansons mélodieuses à perte de vue, exactitude touchée à perdre haleine (ah oui merde on vient de perdre Halen), c'est une palette sur laquelle on peut y déposer toutes les couleurs et les nuances que l'on veut.


Paul Simon 2006 « Surprise » label : warner bros ; 2011 « So Beautiful or so What » label : hear music ; 2016 « Stranger to Stranger » label : concord records.

 


 

mardi 6 octobre 2020

Léo Ferré - Verlaine et Rimbaud

 


Les semelles font craquer les glands tombés, le sol crépite sous nos pas, l'automne est là.

Verlaine et Rimbaud, moi j'écoute pas ça en été, même si c'est Ferré et que c'était juste avant hier l'été.

« Il patinait merveilleusement », il faut voir le disque tourner sur la platine pour comprendre, les patins en 33 tours platinés de valse en écharpe, des danses de gel nacré, tourbillon de feuilles que septembre a grillé.

Les flaques reflètent obliques le soleil bas, la châtaigne crépite au dessus des braises, ou alors c'est la galette. Qu'importe, comme les glands la mélancolie pleut.


L'épais carton des pochettes avec dessus gardé soigneusement, le doré de l'étiquette « Vedettes ». Du calque sépia pour habiller le noir des sillons, le B de Barclay qui tourne et tourne « âme te souvient-il ».. une paraphe 1967, un héritage familial.


« La chanson de l'automne ».. soleil croulant... 

 



Léo Ferré 1967 « Verlaine et Rimbaud chantés par Léo Ferré » label : Barclay

dimanche 27 septembre 2020

Nick Mason's Saucerful Of Secrets - "Live At The Roundhouse"


 

Merde alors, et si les deux autres ne manquaient pas plus que ça.... En pleine poire, un disque qui sur le papier a réussi à me faire flipper quelques instants.. quoi c'est qui qui va faire Gilmour !!!?? et la basse et la voix de Roger bordel.... encore du resucée en brique, des rappels arc-en-ciel !!!!! nenni, peau de balle, le répertoire est fantastique, presque inespéré... et le son, l'énergie quasiment fraîche à suffoquer.. pas d’hommage, pas de tribute, un album plein bouillon, du Floyd comme il se doit, à en chialer sa mère, limpide, fluide, de très grande hauteur, loin du pompeux et des tiédeurs.

Frissons et quelques larmes.. « Atom Heart Mother » les enfants, on est sur l'atome, la perfection moléculaire, les éléments qui tournent, tout tourne, cycles, cosmos, histoire de la musique.

Pourquoi pas laisser les deux hémisphères se friter la couverture, tirer la hache à soi.. Mason a fait la Nick au chamailles, sur scène cinq à 70 balais bien tapés propulsent une jeunesse sans nom au dirigeable à rustines. Moi j'veux être dans la salle, le Nick c'est pas le plus venimeux même si ses baguettes tranchent le cochon comme il se doit. La couenne des peaux tendues de ses fût fait reluire le dinosaure.

Du Blitz en vois-tu le voilà, de la chambre 29 on voit Arnold blême à travers la fenêtre brumeuse, l’œil qui pétille, d’Étienne à Nick en passant par les autres et Syd toujours qui plane comme à ces heures-là dans l’alcôve superbe de Roundhouse.

Juste pour finir, comme si cela ne suffisait pas.. .. quelle pochette !!!

British hyper classe jusqu'au bout des doigts, Nick Maçonne ça avec ses potes comme s'ils attendaient ça depuis quelques décennies.. juste, pourvu que ça ne donne pas d'illusoires idées à Ringo Starr.


Nick Mason's Saucerful of Secrets 2020 « Live at the Roundhouse »

jeudi 24 septembre 2020

Daho 2020 Surf

 


 

Pas la première fois qu'il convoque le Floyd. Pas le Roger des eaux, mais l'autre, le Keith, comme un raboteur de parquet en superbe Blitz qui rappelle au désordre lumineux en attendant que ça sèche pour en sortir ou pas.

Cirrus, Arnold .. autant de limeurs en bogue à l'âme, des vagues en vogue qui tanguent.

L'automne tombe comme une météorite, alors on pense à des plages lumineuses. Sans cabris, ni joufflus, juste des instants de vinyles inédits pacifiques que ça.

Ça ponce les lattes, ça décape et plaque.. qui d'autre pour parler de « Cirrus minor ».


J'ai vu un rouge-gorge paré pour l'hiver sautiller sur le ray-grass grillé, narguer mes angoisses, venir me dire qu'il est bien de chanter les sillons ensoleillés malgré la nuit qui rigole. Le merle s'est tu, la corde grave étouffe les notes tendues de petit nylon, Orion s'est installé sans se moquer, c'est tout lui ça.

La pointe des Cyprès comme des fusées, la mer Cézanne à s'en vitrailler l'âme, de l'ocre à foutre la cervelle en torchis, toujours quelque-part y' à un endroit où il fait soleil.


L'automne dégringole, rares sont les nouveaux vinyles strictement vinyles ... après Biolay & Poupaud, Daho en parrain du jour des disquaires... « Surf » petite pépite ensoleillée.


Etienne Daho 2020 « Surf »

dimanche 20 septembre 2020

HK 2020 "Petite Terre"


 

 

Encore tout ivre des heures à arpenter mes douces collines, j'écoute « Petite terre » et je tourne encore sur les chemins qui n'en finissent plus de me faire tourner la tète.



HK 2020 « Petite Terre » label : l'épicerie des poètes / Pias

mercredi 16 septembre 2020

La Tribu de Pierre Perret au café du canal / De Béart à Béart(s) / Tôt ou Tard






« Le train train quotidien va bientôt dérailler

Qui veut rester dedans n'a qu'à bien s'accrocher ».

« Avida ».

Les grands regroupements de famille sont montrées du doigt. Qu'à cela ne tienne, y'a tellement de monde dans ces réunions là, de tout temps, de par ici, juste à côté, là, à portée d'âme, une famille qui danse sur des chansons qui font exister.

« Effaçons l'historique », ne gardons que les belles histoires.


« La tribu de Pierre Perret au café du canal » 2017 label : irfan

« De Béart à Béart(s) » 2020 label : polydor

« Tôt ou Tard » 2005 label : tôtoutard

dimanche 13 septembre 2020

Yvan Marc 2020 "L'Ancien Soleil"


 

Jamais eu aucun doute. Le blé ne chaume pas, Yvan Marc non plus. Il tombe de belles choses, j'en étais prévenu, rien de prévu, juste des attentes, « L'ancien Soleil » est tombé. Sûr que nous sommes des blaireaux et cette foule d'ancêtres pas plus beaux. Navettes intemporelles.

J'imagine une recherche du temps perdu, se terrer, moins la ramener, se recroqueviller à la recherche d'une certaine douceur. L'intrinsèque fût une révélation, je refuse de croire que le claquemuré et l'isolé est une douleur. Voir de loin, pour poser le regard, un minimum se poser, mater les crépis dorés recouverts d'épervières. Fondre en moineau affamé sur le frêle et solaire séneçon, le tendre pigamon loin des pigmalions. La ville me fait de plus en plus peur.


« Des chiens, des Humains », « à bout de bras » « nos vies d'ours ». « Nos Dimanches », c'en est un celui-là, l'été masqué laisse briller un bas soleil presque pâle.

Il revient, tous les gens parlent de Doré, il a finalement toujours été là, je n'ai jamais douté, doré à sa façon. Anselme, Stremler, Bertrand Louis avec des airs Chédid et Chamfort, Leforestier.. ça œuvre beau pour la belle chanson, taillée, enveloppée, naturellement embellie.. Rien de prévu, Yvan Marc honore de sa présence discrète, « L'ancien Soleil » me frissonne la pensée, ce dominical là ne semble pas vouloir faiblir... il fait très beau dehors, je suis grisé comme un idiot au soleil, j'écoute juste une nouvelle fois ce disque ambré magnifique. « Ta douceur », des envies d'ours.


Le tamisé révèle les feuilles à peine froissées, les âmes cellulaires sont injectées de sépia, tout dégouline sur nos vieux meubles rafistolés, enluminer les soirées, jaunir nos étagères, un album ici n'est pas près de prendre la poussière. Loin les narcisses, terminés les millepertuis, on renoncule assez comme ça, les herbiers s'épaississent et déjà il pleut le jaune des feuilles. 

 


 

https://leschroniquesdecharlu.blogspot.com/2018/05/yvan-marc-2018.html

Yvan Marc 020 "L'ancien Soleil" label : labeldiff43

https://www.yvanmarc-officiel.com/

vendredi 4 septembre 2020

Max Richter 2020 - Voices

 

Pas de sourire, nette et sans pliure, oubliez les soucis et les bavures, cadre mesuré 35x45, tronche plastronnée 32x46, aucune fioriture ni chiure inutile, bas de menton, sommet du blase, occiput en cime à ne pas dépasser même si on a plein de cheveux, gros pifs s'abstenir, fond uni vers que dalle, le blanc est interdit même les ombres sur le visage, cambrer le cou, serrez les fesses, pas de reflet si vous avez le front gras, ôter des clavicules toute présence de pellicules, pas de ride ni de trace superflue, tâchez de vous détacher, tète nue droite au regard inerte, colmatez les fossettes, blanchissez-nous ces pommettes, droit sans étourderie aucune, fixer un objectif, et si seulement il y en avait un, expression neutre, suffit juste de sortir dans la rue, montures épaisses et gros sourcils sont à proscrire, strabisme obliquez la tète de 10 à 12 degrés pas plus, ne pas fixer votre portable, éviter le regard triste, ne froncez pas ni ne doutez, ni mou ni fermeté, peignez la moustache, démaquillez la paupière imaginez la réussite bordel, ayez l'air léger limite gai mais pas trop, les rides du front doivent être tendues dans la mesure du possible, pas de mélancolie ostentatoire même en pendentif, dans ce sens tenter une idée jolie, une vague, une banane, un nuage .. nan ne tentez pas de les imaginer, videz vos data, fixer le point rouge, oubliez les points G, ayez l'air léger, raffermissez votre rondelle, bloquez votre périnée, déglutissez, n'avalez plus, pensez la cime de votre menton et le bas de votre crane, maquillez les cernes, videz les valises, ne clignez pas bordel, seuls vos yeux et votre neutre mine approuverons, tenez votre respiration quelques minutes en fixant le point rouge, en apnée attendez le bip sonore avant de respirer, pas de clope ni d'haleine nicotinisée, aucun verre d'alcool 48h avant, ni de prozac, si vous avez subit une coloscopie appuyez sur la touche jaune, les fragiles du cœur tirerons le manette rouge, oubliez vos membres vous n’êtes même pas un tronc, pensez à une chanson joyeuse en imaginant la mort d'un proche, les oreilles ne doivent pas être décollées de plus de 2,78 cm du début du crane à condition de ne pas avoir plus de 30µm de gras sous la peau, munissez vous d'un scotch double face pour corriger l'anomalie, détendez-vous ça va bien se passer..n'oubliez pas le bip en fixant la minuscule ampoule rouge.. ayez l'air un minimum vivant, faites le mort pour de faux .. près ???

ah oui, putain.... j'oubliais...enlevez votre masque.

Souriez .. attendez la lumière verte.....

photo homologuée valide et validée.


Max Richter 2020 « Voices » label : DECCA

https://www.maxrichtermusic.com/

https://leschroniquesdecharlu.blogspot.com/2012/09/max-richter.html

mardi 1 septembre 2020

Matt Elliott – 2020

 


Les mésanges picorent les graines de mon Cercis. Un petit bruit crépitant, l’arbre flambe. Fabaceae est picoré, c'est un festin de vifs gourmands, la rentrée des passereaux. D'ailleurs le soleil n'est plus dans les branches, juste en dessous, oblique sur mon front, sa hauteur est automnale.

Les involucres de châtaignes sont pleines. Les arbres ont morflés, combien de perte ? Branches courbaturées, vert essoufflé, air meurtri. Le ciel de mon réveil est devenu absurdement noir. Ou alors je me lève trop tôt. Orion s'installe.


L'arbre de Judée continue sa combustion bruyante, et je me souviens de ce feu de camp amical au bord du Loir. Un instant, je me suis posé près d'un gars isolé aux airs pincés. Au bout de quelques minutes j'ai compris qu'il fuyait cette braise lumineuse. Il en avait contre cet insecticide éphémère. « Interdire les feux de camps tueur d'insectes» il m'a dit. J'aurai bien voulu le consoler, tout ce que j'ai trouvé à dire c'est que peut-être les insectes pouvaient aussi être suicidaires.

Je suis retourné près des amis et du cubi, près du Loir qui nous a offert une discrète grillée de sandres et de lamproies, fraîchement tirées du fleuve.

Au fond d'une tente coulait en débit mou et majestueux la volupté du son nébuleux de Matt Elliott, exactement comme la brume tombante d'un été vieillissant. Plus beau encore que ses précédents, « Farewell to all we Know », celui que je remets, sous mon Cercis à mésanges.


Matt Elliott 2020 « Farewell To All We Know » label : Ici d'Ailleurs

https://www.icidailleurs.com/index.php?route=product/category&path=48

jeudi 20 août 2020

Bob Dylan 2020

 

 

Réconciliation ?

Ce disque est une obsession depuis quelques semaines, la même qu'il y a 30 ans, quasi, avec « Oh Mercy ».

Ou alors c'est moi, engagement frileux, doutes, fatigue, failles grandes ouvertes, rétroviseur en biais, une idée de huis-clos sous les étoiles.  


Bob Dylan 2020 « Rough And Rowdy Ways » label : columbia

samedi 15 août 2020

Neil Young 2020

 

Grillades de fougères sous les pins, tout est cramoisie, les arbres démissionnent et déjà un tapis ocre dégringole sur les sentes, l'automne en août. À travers lui le rose-violacé des fougères garde le cap.

Des souffrances dans nos bois, la sève caramélise et le raisin crie au vin. Paysages blessés, becs en V, va falloir se ronger l'épi ou pas.

En attendant, en huis-clos à travers les champs, je respire la poussière de chaume.

Album fantôme, comme Jason Molina.C'est tellement bon.


Neil Young 2020 « Homegound » label : reprise.

https://www.youtube.com/watch?v=rNKlOfT0Z1c

mardi 11 août 2020

Jason Molina 2020

 

La foudre est tombée sur mon hamac, ma carcasse liquide a fait masse, orage électrique longeant la sueur de mon dos. Il doit tomber quelques gouttes plus loin, la chaume grillée exhale ses essences, des fragrances sexuelles d'une terre à peine mouillée, violemment évaporée. La planète est une femme gigantesque et majestueuse qu'on maltraite. Dessus des enfants en ballottage.

Le plus grand prédateur sera toujours un mufle.


Les gouttes de mon front tombent lourdement sur la poussière, météorites salées dessinant des petits cratères éphémères.. tout est une question d'échelle et le tissu éponge. Le tangage a pris de la confiance, le vent s'est levé, la foudre est passée à travers ma démission. Je suis cuit, passé au gril, les rameaux s'excitent et je reste là à me balancer mollement sur Molina. Une fois de plus.. et plus encore.


Les pôles magnétiques vont s'inverser, quoiqu'il arrive le mal par-ci gardera son bien par-là, l'humanité est un cul-de-sac, les gens des tètes-à-cul.

L'orage passe, je suis désolé, mes pores seulement ont arrosé. Je vacille, Jason danse pour la pluie, dans mon casque c'est le déluge.

Jason Molina 2020 « Eight Gates » label : secretly canadian.

https://jasonmolina.com/discography 

https://www.youtube.com/watch?v=08fCySCKFmQ


mardi 4 août 2020

Mathieu Boogaerts 2005



Une carte postale.. un album pour toi pour moi ..pour nous, un moment particulier.

Lui est « Super » dès le mi-temps des année 90.. j'ai suivi sa route sans rien lâcher, puis j'ai vautré mon affection sur « Michel » sans crier gare. C'est comme ça. Depuis des années c'est celui-là.

Ce disque je le sais, est dans mes préférences à moi. Un turc plus que ses autres à prendre pour rester au coin du quotidien qui crépite particulièrement quand on ne s'y attend pas, onduler plus encore, direct, comme un remède, on se met hyper bien, juste avant d'attaquer de front le crépuscule qui arrivera quand même sur «  Qui va là ? » quoi qu'il arrive, pour le cas où il n'y aurait pas assez de monde à cet endroit là dans quelques temps.

Ce disque est « Une bonne nouvelle », un petit peu de crème sur le jour qui commence à traîner de la savate parce que les merles ne le chantent plus.

On ne sait plus très bien ce qui se passe... c'est douloureux de s' immiscer, c'est presque l'automne, oublions l'été.

Pourtant on pourrait .. ah c'que c'est dommage. Petit reggae cellulaire, grandeur intime des ballades absolument pas anodines.

Les étoiles unes à unes allument la mini canopée et tâchent de me faire scintiller la pause. Le hamac qui tangue amorce la petite molle danse des rameaux au dessus de ma carcasse et les astres vont et viennent entre les feuilles assoiffées.

Mathieu Boogaerts 2005 « Michel » label : tôt ou tard

https://mathieuboogaerts.com/



vendredi 24 juillet 2020

Muzz / The Proper Ornaments




De chaque côté de l'Atlantique, un très bon album au couleurs similaires, à la décontraction sonore qui renvoie tout azimut. Des jeunots made in London d'un côté, un super groupe au crédit buriné impressionnant USA/Canada de l'autre.
Quoiqu'il en soit, ça s'écoute pareil, easy cool rock nébuleux aux résonance 70's, histoire fidèlement de perdre se repères temporels, bien coincé dans son rocking-chair Canadair enfumé.

Un shaker artistique excitant : Paul Banks (Interpol), Matt Barrick (The Walkmen), et Josh Kaufman (The National, The War on Drugs) pour les Muzz, premier album du même nom.
Un autre plus vert : James Hoare, (Veronica Falls), et Max Oscarnold, (TOY) pour les Proper Ornaments, cinquième opus pour eux.

The Proper Ornaments 2020 « Mission bells » label : tapete records
Muzz 2020 « Muzz » label : matador

dimanche 19 juillet 2020

Silvain Vanot 2016



À l'intérieur dis-je, tellement de richesses et de vues à prendre, des airs à déguster, des perspectives. Celui-là depuis un bout de temps je le savoure plus encore que je n'ai savouré « (En Attandant) Tout Brille » ou « Bethesda ». Sûrement un profonde idée de belle proximité s'est ajoutée.

Il fait soleil d'un seul coup, je griffonne quelques planches de botanique, le Saule me mange des forêts de minutes, l'idée décidée m'est venue de mettre à mes côtés « Ithaque » de Vanot.
La salicine suintant de l'écorce du Salix soulage les carcasses comme « Ithaque » insuffle la paix dans mon huis clos. Un bien fou cet opus boisé, mélancolique comme le pleureur, sa voix à fleur de peau se fond aux brumeuses mélodies. Je ne vois pas le temps passer et le vent est beau quand il danse dans le Marsault.
Album argenté, délicatesse sublime pour des pensées abîmées. Résonance des âmes, écho qui se pâme..

Silvain est de nos richesses hexagonales perdues parmi tant d'autres, comme l'arbre beau qu'on ne voit plus. Il est urbain des nuits religieusement argentées ou des campagnes plombées qui attendent l'ouverture des parcs, ce disque est ultra précieux.
Country jazz bluesy enluminé de par ici, intimité à frissonner, lui qui s'est penché sublimement en écriture sur Johnny Cash.. des Bill Calahan crépusculaire, Yves Simon dans sa plus belle tristesse, la fragilité de Christophe, Neil Young dans un « Silver& Gold ..Rush ».., on y revient .. or, argent ..en attendant le Saule Babylonica tangue et se pose dessus en boucle le Vanneau patient, ils dessinent le grand et beau carnet de route. Le tri s'opère il est toujours là.

Silvain Vanot 2016 « Ithaque » label : 03h50

Windsor for the Derby 2002

  Des jours entiers que le ciel nous tombe sur la tète. Je suis imbibé, le cerveau moisi et les articulations en mouillettes. Tempéré !! me...