mercredi 30 décembre 2015

Terry Reid




Vais à nouveau passer pour un crétacé inférieur avec ma pochette à skeuds numérisés. M’en fout, toute façon plus personne ne fait attention à qui que ce soit, à part pour se gausser..

Qu’on se moque donc, je sors ma pochette à disques pour me mater des oreilles un vieux Reid aérien. Terry parce qu’il est là et que je l’ai préparé pour le cas où, et au beau milieu d’une canopée de e-truc branchés, j’exalte mon ovni à galettes pour me mettre une dose de rock psychédéliquement poétique. Pas le temps d’encoder, la pochette est avec dans mon sac, et ça compte pour se permettre de chialer sur « July ».

L’automne est tiède et ça tombe bien, j’emmanche mon disque,  il fait moite aussi et je tombe à nouveau.  Et même je nargue dans le vide ma quincaillerie de brocante devant l’e-réel et la petite merveille 60 ‘s  hurle dans mon casque.. bordel, s’ils entendaient ça.. surement ils se foutraient de ma trogne.
C’est du rock anglais..tu m’étonnes John… c’est une voix, et la voie pour me faufiler ce soir sur les miennes, celles qui me ramènent  quelque part. Quel disque, quelle pochette, quelle année (biz Pap's) !!!

 
Terry Reid 1969 « Terry Reid » label : epic
 

jeudi 24 décembre 2015

Jeff Lynne's ELO



L’évènement est pourtant de taille, la parution d’un nouveau Jeff Lynne. J’ai plutôt l’impression qu’ils l’ont joués rilax sur la promo, promontoires etc. Il doit quand même se sentir un peu seul dans l’univers, d’autant plus que c’est sous ELO que cet album traine dans nos bacs depuis quelques semaines.
Macca, Harrisson, Orbison, Petty, des balades à tomber, « Alone in the universe » est total, sublime du début à la fin. Jeff Lynne est un génie de la mélodie et du son. Si l’album précédent était plus intime et personnel, celui-là envoie valdinguer les frontières pop au-delà de la stratosphère, comme Elo l’a si souvent fait.
Jeff Lynne s’est offert un nouveau petit voyage dans l’univers, et nous, on prend un sacré coup de jeune,  un disque frais malgré le rappel aux souvenirs, des chansons à danser ou plutôt à tournoyer sous un ciel écarlate.
Histoire de fêter les jours qui rallongent, le passage dans la force clair du recul de l'obscur, un disque qui pulse... puis si ça s’trouve le père Noël vient de Birmingham .

 Joyeux Noël à tous.
Jeff Lynne 2015 « Alone in the Universe » label : columbia




mardi 22 décembre 2015

The Necks 2015




Depuis quelques albums, le trio australien se laisse étendre sur un ou deux  morceaux longs éclaboussés de lumière.
Pas de dérogation pour  ce énième voyage irradié autour du piano de Chris Abrahams, un free jazz expérimental à la pointe du psychédélisme.  L’improvisation de « Vertigo » étourdit, engourdit, les yeux rivés sur un soleil d’argent.

 
The Necks 2015 « Vertigo » label : fish of milk
 

 

dimanche 20 décembre 2015

Six rgans of Admittance 2015




 
Hexadic I ponçait la nuque, le II engourdit le bulbe, une usure intrinsèque quand la cellule s'abîme. C'est la version figer-picking du premier volume psychédélique, comme sur ces premiers albums, « Dust and Chimes ».. « Compathia ».. quand les doigts engourdis font le boulot tout seul.



Cette fois-ci la brûlure sourde, le silence apaise les souffles, celui qui s'immisce entre les notes déstructurées.

L'hypnotisme peut aussi bien venir du feu que des brumes, du bleu que du blanc, « Hexadic II » est un repos nébuleux de notes qui s'égrainent, d'une voix familière qui se dilate posée là sur le hamac spirituel Six Organs.



Six Organs of Admittance, c'est toujours le même trouble, le même esprit. Sur la verticale à nouveau, on s'envole ou s'enfonce, on se dirige vers une rose d'un vent boréal bancal, une boussole folle.



Je chasse Ben Chasny depuis 2002 avec « Darknoontide », il est devenu depuis un refuge récurent à travers l'acoustique vaporeux de mes envies vrillées, l'extrême champêtre déserteur dans sa phase fidèlement dilatée, et je préfère le II au I, le blanc au bleu.


Six Organs of Admittance 2015 « Hexadic II » ; « Hexadic I »
label : drag city
 
 

samedi 19 décembre 2015

Matthew Collings




On passe en Écosse, et chez Denovali, puis au beau milieu des brûlures sonores, douces ici, inquiétantes, le silence se chante aussi en drone. C'est une douce menace, une tension retenue, une grâce grise magnifiquement insufflée par un cerveau habité, celui de Matthew Collings.
Il y a des cordes une fois de plus, préparées, travaillées, la croûte et ses restes en surfusion qui menacent, c'est sûr, nous sommes en dessous de l'horizon.

« Silence is a rythm too » sont les épousailles des abysses avec ce que l'on veut, mais surtout la passion des sons verticaux.
Il a collaboré avec Talvihorros, Dag Rosenqvist avant de s'envoler seul...ce premier opus ambiant est un chef d'œuvre.

Matthew Collings 2014 « Silence is a rythm too » label : denovali

jeudi 17 décembre 2015

Mains de Givre



Dans le sillon des instruments qui respirent et des matériaux qui chantent, Mains de Givre exalte le « Chœur d'âmes en détresse ». Une canicule hivernale excite la vermine, tout est tiède et moite, tout fond dans l'humus cafardeux.
Si nos yeux s'oxydent, c'est que la terre saigne. En attendant, la voûte dépose sur nos mottes les cristaux d'un matin sans qu'il puisse en durcir la croûte. Des mains à peine givrées rampent sur nos terres décongelées, de la marmelade, de la brûlure des profondeurs.

Un duo, un violon, une guitare, du néo-classique dark ambiant from Montreal.


Mains de Givre 2010 « Esther Marie » label : textura


mardi 15 décembre 2015

Yair Elazar Glotman




Un drone chamanique souffle des forces de frottements. La rude caresse des matériaux chante un plaisir étouffé de la corde grave comme une main comprimée sur une gorge.
L'instrument préparé en âme accordée est une psychanalyse musicale, une complainte souterraine, un chant outre-terre.

Le musicien étreint sa contrebasse qui psalmodie une mélancolie tendue rampant sur nos matières. Yair Elazar Glotman de formation classique est un paysagiste sonore berlinois, sculpteur ou architecte musical.

Yair Elazar Glotman 2015 « études » label : subtext
.

dimanche 13 décembre 2015

Food 2015



 
Dans la continuité de mes phares troublés quand la brume s'est levée et que la voute se dévoile, je découvre la profondeur des bleus outre-ciels et la laiteuse présence des nuages insomniaques qui glissent sur les fils, comme les notes ouatées sur la portée d'un jazz libéré.

 
Il s'agit de mettre son cerveau à épreuve et de trouver sur ce son l'image. Devant en poupe et ses idées folles. Moi sur Food, je verrais bien de l'ocre en plus, la touche chaude pour raviver ce qu'on pense de froid, sans qu'il le soit. J'imagine la musique que l'on écoute à l'instant présent, discrètement éclaboussée d'un soleil qui s'invite à travers une fenêtre, comme un accident, ou un cadeau.

 
Il y a Christian Fennesz pour la maitrise ambiante du duo Anglo-norvégien, et au rayon quincaillerie, des artistes fabriquent des couleurs.

Le label c'est ECM, le groupe Food, la toile que je vois par dessus cette évasion, comme une nouvelle coïncidence rêvée est Mylénoise, et ça c'est pas un miracle, enfin presque... douceur et puissance, la fragilité des monts solaires. De la nourriture.


Food 2015 « This is not a miracle » label : ECM


samedi 12 décembre 2015

Esmerine 2015



 
J'ai fait un rêve, je longeais une départementale sans fin, un brouillard inattendu, quelques courbes moelleuses, des mottes en siennes de relief sous mes phares troublés, des touffes tendues vert-pissenlit comme des hérissons de chlorophylle. Le pétrole de mes pneumatiques léchait celui de la route oblique. Rien de visible à portée d'ampoule.
Tout coïncide, l'espace deviné, l'infini imaginé, le brouillard chaleureux, les phares pour seuls guides, comme un chasse-brume pour aller nulle part, juste là où l'on a envie d'aller. J'ai dû longer cette vaste campagne invisible pendant des heures entières, sur une vitesse engourdie pour m'être grisé ainsi au son de « Lost Voices ».

 
Un jour j'irai là bas, comme dans mon crane quand le Xylo et les cordes d'Esmerine frappent et dansent.. mon groupe fétiche des québécois constellés. Plus post-rock, plus Godspeed, toujours ambiant, néo-classique, la même beauté des grands espaces d'hiver, en boucle sur ma route qui n'en finit plus de s 'étendre.

 
Gris de piste étroite découpant les mers de terre labourées.. je fuse à la vitesse d'un perdreaux perdu survivant des cartouches, sur ce chemin sans fin qui n'en finit pas. L'occasion pour moi, d'écouter le nouvel opus d'Esmerine, la bande son fantastique d'un rêve aveugle qui me transporte, une vaste purée de routes hypnotisantes, avancer doucement sans savoir où l'on va.

Esmerine 2015 « Lost Voices » label : constellation

mercredi 9 décembre 2015

Hubert Felix Thiefaine 86



 
 
Au pied de la jambe du rainbow à bouffer du cresson bleu, je dévore tout ce qui se boit et me désaltère à la lumière qui me transperce, comme la jade en jatte à effleurer le fond pour y trouver la fraîcheur noire, l'œil mordorée des freux.
A fuir les affreux, estropié sous les flammes de la basse voûte, je demande aux corbeaux une aile tendue, celle d'un l'albatros cuivré d'une affaire infernale pour me tenir la jambe.

L'inespoir c'est pas l'inespéré.. c'est la lucidité, celle de nos défroques..."Horreur Harrar Arthur"


HUBERT FELIX THIEFAINE 1986 « Météo für nada » label : sony

 
 

lundi 7 décembre 2015

Daniel Norgren 2015



C'est pourtant son sixième album, je découvre un compatriote d'Anna Ternheim, Daniel Norgren, avec cet opus 2015, sa voix, ses mélodies et la pochette qui m'a, de prime abord, dirigée vers lui.
 
 


C'est un paysage bucolique, folk et romantique qui dessine devant nous, une chaleur acoustique du nord, une émotion repliée avec une pointe d'orgue discret, « The Green Stone » comme une belle virée à travers du lin laiteux, un automne tiède, un coton crémeux. Absolument délicieux.





Daniel Nordgren 2015 " The Green Stone"   label : superpuma





samedi 5 décembre 2015

George Thorogood & the Destroyers



La hanche gominée, la gratte lubrifiée, la Josephine chevauchée, les musicos habités, la rate aux aguets...
Le rétroviseur est un sable mouvant, un miroir sans fond, un truc qui n'en finit plus, bourbon, court-bouillon, scotch, bière..what else.
 

On est avalé dans ce son paradisiaque à peine nettoyé, juste histoire d'écouter défoncé par le plaisir du jeu ces morceaux qui piquent, épiques qui collent aux grammes du what else.
Histoire de ralentir la chute à travers cette tendance à bouffer du roots d'alors, la grignote des cellules revivifiables, des poussières qui fécondent.. et une nouveauté de plus.. le George Thorogood arrache.... comme avant, mais c'était où ?? 2015 ou 1977 ?? c'est kikife, c'est là pour toujours, c'est juste une question de viscère, d'abat, de vice et versa, de rabat-joie, de jouissance, de gratte folle, c'est là, puis derrière, juste avant nous, puisque nous sommes légèrement en retard sur notre descendance blues rock, et complètement en avance sur nos tontons bikers.

 
Et bien bien puisque notre calendrier musicale se déguise, je prends sans les dates, le dérèglement climatique, ..solstice, équinoxe.. ?? pourvu que ça jute.. Je crois bien que c'est 1977... ou alors 2015.
Bon, un peu paumé dans les couloirs du temps, voici le début d'une grosse carrière à venir, une vingtaine d'albums à suivre, George Thorogood et ses Destroyers.

George Thorogood & the destroyers 1977/2015
« George Thorogood & the Delaware Destroyers » label : rounder

jeudi 3 décembre 2015

Anderson East



 
L' effet « ..merals » m'a propulsé direct vers ce blanc bec soul rock de l'Alabama comme pil poil dans les règles de l'art retro du genre.
Cette fois-ci la pochette est raccord et les cuivres pas moins voluptueux.
Ça merdeuse impec, la hanche huilée, le poil gominé, les musicos costarisés..la musique, une fois de plus intemporalisée.

 
Il faut des enceintes bien roulées et des envies de mieux avant, même si c'est pas dégueux, là tout de suite, ce que j'entends. Rythm'n'blues d'Athens, des allures de Nashville, sa nouvelle demeure, une nouveauté rock, d'ici ailleurs, mais quand ?

Anderson East 2015 « Delilah » label : elektra

mardi 1 décembre 2015

Ephemerals



 
Posé sur le trait du fond, flambent quelques lueurs chaudes pour quelques secondes encore. Y'a du charbon sous l'horizon, un foyer céleste qui ravive toute chose. Et pourtant, le cormoran sur du gris avance et glisse, Ephemerals est un tableau pour l'œil trompé.

Une erreur de classement ? une boulette de promontoire ? J'ai tout de suite pensé devant la pochette, à un album ambiant, drone, néoclassique, room40, Touch ou 12K... et puis voilà la soul blues qui jaillit et tâche, de la roublarde, plombée, avec des cuivres à plein poumon, du big band qui godille comme un requin dans les eaux froides.
Rares sont les albums du genre avec une telle pochette, c'est pourtant sous cette envolée de Goémons cendrés que pulse cette soul torride et grave..
 
Ephemerals, de la soul made in London.


Ephemerals 2015 « Chasin ghost » label : jalapeno records

jeudi 26 novembre 2015

Mayas & Abdelnour / Palestine & Chatham

 



Autant les garçons peuvent oppresser par leur conjugaison habitée, autant les filles rassurent par leur lumière et la palette de couleur autour de cette liberté improvisée.
 

Magda Mayas, pianiste berlinoise, a dessiné avec la saxophoniste parisienne Christine Abdelnour, un paysage acoustique fantastique que le silence embellit sans limite. C'est un label néerlandais fantastique qui héberge la vision abstraite jazz des deux filles, Unsounds. Comme une myriade de piafs qui s'esclaffent, oiseaux en tout genre, le son apporte une palette badine du travail improvisé.

 
Charlemagne Palestine est un vieux gribou expérimental renommé qui utilise son piano pour faire vaciller les notes dilatées qui illuminent son cerveau, ou l'engluent selon. Il a rencontré Rhys Chatham dont je ne connaissais que le gothique « Bern project », il est New-Yorkais et surtout avant-gardiste trompettiste, et aussi guitariste. L'improbable « Youuu + Mee + Weeee » sort chez les bruxellois Sub Rosa, une autre auberge fantastique.
 

Et voilà, deux combinaisons expérimentales piano/cuivre totalement libres. Deux labels fondamentaux à travers ces évasions bariolées. Des artistes connus, d'autres moins, deux rencontres, deux duo calés sur le même principe. Faut être disponible physiquement pour adsorber cette architecture évadée. Les garçons proposent un triple album (42, 60 et 53 minutes ..) qu'il faut pouvoir placer dans son quotidien, un remède par exemple pour une nuit blanche .. les filles sur deux morceaux et 35 minutes en tout, offrent la liberté de revenir sur ce chant d'oiseaux surréaliste, cette évasion sonore pas moins habitée, mais terriblement accaparante.

J'entends une myriades de choses.. des brides « Ummagumma », la version studio.


Mayas & Abdelnour 2012 « Myriad »
label : unsounds
Charlemagne Palestine & Rhys Chatham 2014 «  Youuu + Mee + Weeee » label : Sub Rosa

mardi 24 novembre 2015

Motorhead / Knopfler !!!



 


Il fallait s'y attendre, avec ce gris cinglant qui nous bruine la déprime, cette pluine glacée oppressante, des envies de blé ont traqué ma platine. Du chaud et du sec, des envies d'emprises voluptueuses qui cognent et moissonnent.

 
Du froid qui pique, pas si torride que ça, mais giflant quand même, juste comme il faut, comme l'as bravant le brelan, je me suis retrouvé ce midi avec deux albums dans ma besace, sage et cobalt, colt et sable...
De l'ocre pâle et du ciel épais comme j'aime, langoureux et libidineux. Les deux.
 
 

Je dois vraiment avoir une sale trogne pour inconsciemment me retrouver avec l'or fade et le ciel éclaboussant de cobalt, ces piques opposés qui montrent la même couleur de pochette.

Un contre trois, c'est pas gagné. En lâche je ne m'avance pas, j'écoute les deux avec le même plaisir celui de trouver du sable chaud, et un ciel appétissant.

Abroisifs


Motorhead 1980 « Ace of Spades » label : sanctuary 2005
Mark Knopfler 2015 « Tracker » label : mercury



dimanche 22 novembre 2015

Anna Ternheim 2015



Un grand besoin d'écouter des chansons familières, un truc qui sonne bien dans le cerveau comme une fidélité caressante, ce soir j'écoute au coin du feu, le nouvel album d'Anna Ternheim.

Pour rappel, Anna est mon amoureuse pop à moi, chacune de ses réalisations me chantent dans le sens du poil.
Au levé la moue, l'humeur chafouine le soir, le ciel gris trop près du front, une contrariété, et hop, un Ternheim. Une des premières chroniques de ce blog en 2007, c'était elle. Je parlais à l'époque de sa façon d'écrire des balades made in USA comme Minor Majority.. Anna Ternheim est suédoise. Une tendresse mélodieuse semble la distinguer des autres.

Sur son sixième album, les mélodies et le chant sont toujours aussi imparables, des accords que j'adore entendre, un magnétisme magnifique. Une fois de plus je suis sous le charme.
C'est un disque classique dans le genre, balade folk bucolique, fidèle, des chansons de trois minutes qui pommadent les nions, ma galette d'arnica à moi.

Anna Ternheim 2015 « For the young » label : universal

vendredi 20 novembre 2015

Sylvain Chauveau 2015



 
Je me languissais de ces gouttes de piano bruinant sur une étendue d'huile. Une mer de silence semée de notes.

Sylvain Chauveau laisse onduler ses doigts légers, comme sur « Un autre décembre »..ou sur des plumes du livre nocturne..... J'aime son piano préparé, son paysage décharné, ses ambiances néo-classiques.
 

« How to live in small places »... et j'ai l'impression que toutes les musiques que j'écoute depuis ces derniers jours sont d'actualité. Et pourtant, ces quatre pièces ambiantes délassent et dilatent, une notice pour se recroqueviller.

Sylvain Chauveau 2015 « How to live in small places » label : brocoli

mardi 17 novembre 2015

Marcel Kanche 2015



L'aurait p't'ète pas fallu que je tombe sur ce disque là, pas ici, ni maintenant. Ou peut être est-ce l'aubaine d'une douloureuse coïncidence, d'un terreau favorable ?
 
J'ai tellement pris du Kanche dans mes veines, que rien ne m'étonne ici dans son épaisseur. Peut-être est-ce la transfusion qu'il me faut ?

 
Je laisse diffuser, on verra bien la gueule de la convalescence, ou de la connivence.


« Des caisses de doutes
Des containers de questions
Des boites vides de réponses
.
L'horizon dans les poches
.
Avant que l'épaisseur ne nous vide »

L'épaisseur du vide.

Marcel Kanche 2015 « L'épaisseur du vide » label : pbox music / caramba
 

vendredi 13 novembre 2015

Alexandre Delano



 
On reste sur les terres d'Auvergne avec ce premier album provenant lui aussi du Kütü folk.
Alexandre et son orchestre c'est un peu la version chanson des Delano Orchestra. Un album magnifique de belle écriture, un folk vaporeux avec cordes et cuivre.
La voix d'Alexandre semble perçu à travers les eaux, à la manière d'Amor Belhom duo.
Le Delano Orchestra fait parler de lui depuis quelques temps, après Jean-Louis, Alexandre en escapade, avec « Eau » un album de pop aérienne, moderne et acoustique.


Alexandre Delano 2015 « Eau » label : vicious circle

mercredi 11 novembre 2015

PAIN-NOIR



 
Puisque nous sommes à écouter les talents de par ici, je viens juste, après l'envergure des Chatterton, de tomber sur l'intimité d'un clermontois.
Pain-Noir est une belle poésie, des mots, de délicates chansons à séduire n'importe quelle bougonnerie. Il est fort à parier qu'il ne verra miette de son pain blanc qui devrait cuir de nos horizons graminées. Les artistes à la géométrie hexagonale semblent être condamnés à rester une espèce endémique. La perméabilité n'a de tolérance que pour des M.Farmer, C.Aznavour... eh bien pour la peine, je me le garde pour moi, comme si j'étais le seul à l'écouter, gardons donc précieusement cette belle couleur délicate, cet instant rare.

 
Cet album est une proximité folle, chaque chanson est illustrée à l'intérieur par une photo ancienne en noir et blanc, comme un témoignage personnel, la tendresse d'un pétrin talqué, le croquant d'un pavé de froment, celui qui pousse de l'autre côté de ce petit jardin tendre et privé. C'est un air de petit village reculé beau à s'y accrocher définitivement, ce bourg attachant que tout le monde déserte. C'est la bande son d'une vie qui va lentement qui se déguste.
 

Je foule des arpents de limon évidés et shoote dans les silex des lopins qui me narguent et me disent qu'on ne vivra pas vieux, même si nos corps sont amoureux. Le seul moment heureux, c'est cet instant là.

Pain-Noir, c'est François-Régis Croisier, il vient de St Augustine et du label formidable Kütü folk. Le groupe n'est plus, lui a tout écrit, tout composé et presque tout joué sur cet album confidentiel. J'ai beaucoup aimé leur deux albums, je suis complètement sous le charme de celui là.. « PAIN-NOIR ».

PAIN-NOIR 2015 « Pain-Noir » label : tomboy lab / sony




Mille mercis Echiré pour ce beau cadeau.

samedi 7 novembre 2015

Feu! Chatterton



 
L'escampette plein les naseaux, la vue poudrée par des esprits, par l'idée de vouloir ne plus rien faire un jour et se laisser prendre naturellement par la liberté qui fut.
A l'écoute de Feu! Chatterton, je me replonge une fois de plus dans l'esprit Saravah et les électrons culturels de cette fabuleuse vague de liberté. Il faut vous dire dès maintenant, qu'à la vue dithyrambique des annonces des mois avant la sortie de cet album, je m'attendais à une daube genre La Femme ou Aline.. il aura fallu une fois de plus que je me bouscule pour passer outre la presse qui nous emmerde.

 
Feu! Chatterton, c'est une façon d'interprétation comme jadis, un véritable univers fulgurant comme on l'a déjà fait, comme on pourra encore le faire. Ces cinq là le font, et je suis trop accroc à la chanson d'alors pour rater cet opus là. Christophe, Léveillée, Tue-Loup, Barbara (tanguer le navire), Vassiliu, Thiéfaine, Nougaro (droite gauche..), Beart, Dyonisos, Ferré, Tachan, Noir Désir, Dominique A (Porte Z), Higelin, Tanger.. un véritable univers dans lequel j'entends tout ça, une teinte sépia moderne, je suis abasourdi. J'aime énormément.
Un studio en Suède avec du vieux matériel de collection, un son d'époque, d'aujourd'hui, des seventies.. c'est solennelle, fou, désuet, ultra moderne, poétique, d'actualité, une qualité surréaliste, un geste rock'n'roll, une cohérence absolue malgré quelques morceaux existant déjà sur le Ep précédent (tout comme Benjamin Clémentine)....

 
La foule alliée se fout des fous à lier, j'y pense, j'avale, cet album m'obsède comme on tombe amoureux d'une coloquinte en collocation. Chamboulé, étourdi, sur le cul je suis. « Côte Concorde ».. comment c'est possible une telle beauté!!! je danse et tourne à pleurer.

 
Faut qu'ils arrêtent les média de causer de belles choses comme celle là, on va finir par les louper avec leurs conneries récurrentes.
Je vais me siffler un côte d'azur, un vieux vin nouveau à 14,5%, un cru tout frais avec tout dedans, la terre éventrée, l'eau par les pieds, le soleil par cordes, un véritable jus fécond qui fait du bien tout au fond. Rap en post rock, chansons sublimes, le temps se dilate. Quel plaisir, quelle rassurante excitation ce Feu! Chatterton.

Feu! Chatterton 2015 « Ici le jour (a tout enseveli) » label : barclay
http://www.solidays.org/programmation/samedi/?gclid=CK-X0PKM_sgCFQblwgodgGINBg#feu-chatterton



jeudi 5 novembre 2015

City And Colour



Tiens, un petit coup de cœur !! quoi de plus que les autres bons disques qui fréquentent moins la platine ??
Un son, un tempo, une voix, une pop qui roule sa bosse tranquille et racole facile, des bribes de blues, des allures paumées qui assurent, une évidence qui erre sur les terrains vagues, un feeling.
 

« If I should go before you » renvoie à pas mal de références, plein d'autres musiques avec une belle façon à lui de faire rouler l'affaire, à faire bouffer du bitume.
« Killing time » un sommet,
« Nothern blues » a bourlinguer sans fin sur des routes sans courbes,
« Woman » comme un post rock de 10 min qui entame bizarrement l'album,
"Blood " une pause contemplative avec l'horizon océanique pas loin....
 
Ah oui, City and Colour, c'est Dallas Green, une ville, une couleur, un artiste américain, jadis c'est dans un groupe de hardcore qu'il chantait. Depuis 2005, 7 albums sous le nom de City And Colour.
 
 
Une allure magnifique entoure chaque pièce et laisse danser mollement vers cette démarche musicale pop percutée d'une addiction, et un coup de cœur, c'est surement un opus qui passe et pousse en boucle sans trop cerné ce que ce disque là, a de plus que les autres.

City and Colour 2015 « If I Should Go Before You » label : dine alone

lundi 2 novembre 2015

Tess Parks and Anton Newcombe



 
Tout comme Mark Lanegarn est venu embrumer la pureté d'Isobel Campbell, Anton Newcombe a pris Tess Parks sous son ailes comme pour encrasser des effluves d'une Hope Sandoval sous ectasy.
Comme Belle and Sebastian sous la chaleur de Washington d'un Queen of Stone Ages, Tess Parks est venue se brûler aux radiations psychédéliques de Brian Jonestown Massacre.
 

C'est à Berlin que la canadienne et l'américain se sont retrouvés pour un album irradié, obsédant et ensoleillé par un astre titane.
« I declare nothing », comme Adama Green & Binki Shapiro, Alison Mosshart & Jamie Hince entre autre, est un couple qui envoie, un séduisant mélange, une collaboration qui assure, un album blanc habité.

Tess Parks & Anton Newcombe 2015 « I Declare Nothing » label : Cargo records

dimanche 1 novembre 2015

William Sheller 2015




C'est un dimanche humecté, plaqué par un soleil baratineur, comme un jaune cadmium flambant bravant la brume, des feuilles carotènes éclaboussant l'automne.
La chaleur est indécente, ma campagne prend des allures tropicales et la vitre embuée laisse entrevoir le gris qui s'impatiente, quelques silhouettes se dessinent, des haleines d'âmes s'y installent, un autre monde.
 

C'est un matin éblouissant, un après midi torride d'un novembre trompe l'œil, j'écoute le nouveau Sheller et son quatuor. « Stylus » pour dessiner sur nos carreaux embués la chaleur de nos tantôts que la fraîcheur des nuits délave.
 
C'est un instant heureux cendre et or.
 
Sheller haute fidélité.


William Sheller 2015 « Stylus » label : mercury

Thomas Köner 1993

  La croûte gelée se ramollit, ventre flasque et tiède respiration. Le ciel se charge de l’halènes des Steppes, le silence gronde. Notre ...