vendredi 26 février 2016

General Elektriks 2016




L'ex Vercoquin de Paris ayant séjourné de Londres à Berlin sort des albums énormes à la diversité insolente depuis des années.
« To be a Stranger », le quatrième ne déroge pas. General Elektriks est le groupe pop le plus excitant de l'hexagone, avec Poni Hoax juste après.
Electro, funk, organique, complètement jouissif, l'étiquette glisse et refuse d'être collée quelque part.
Je me souviens encore de « Cliquety Kliqk » sorti en 2003 sur le label bleu electric (avec Socalled et son « Ghetto-Blaster », ou Fred Poulet avec « Milan athletic club »...), l'enthousiasme de ma platine, la frilosité des médias. Pas sûr qu'ils s'emballent plus avec ce brulot. « To be a stranger » est un patchwork sonore festif, facile, électrisant, solide, enivrant... l'album le plus excitant sorti cette année, par ici.


General Elektriks 2016 « To be a Stranger » label : the audio kitchen

jeudi 25 février 2016

Bastien Lanza



Tiens, un album de par ici en passant, une écriture simple, mélodieuse, le p'tit frangin chansonnier de Florent Marchet en mode Cabrel.

De toute façon à chaque victoires de la musique, je me demande pourquoi j'ai regardé et je cherche mon monde à moi, celui qui gagne parce que ça m'embarque. Des récompenses aberrantes, ou d'autres qu'on décernent parce que le chanteur pas d'aujourd'hui, bah c'est pas la forme.

 
Bref, celui là n'y était pas dans les espoirs, et même le père d'Astraffort d'ailleurs, c'est lui parraine Bastien Lanza en quelques sortes. Il vient pourtant de sortir un très bon album quoiqu'on en dise en plus de rééditer toute sa discographie. Rebref.. je sais pas pourquoi je regarde à chaque fois..et je ne parle pas du chanteur Tuche avec un T comme t'es là, t'es pas là... ah t'étais là.. envie d'vomir.

Bastien Lanza passe tout seul, simplement, un cadeau de mon Pap's Echiré, il faut dire que tous les deux on aime beaucoup la chanson de par ici. J'ai encore quelques nausées des victoires, et coincé entre un magnifique Jean Vasca qui vient de paraître et un Jacques Bertin à venir, entre un Manset annoncé et un Sheller 2015 que j'écoute très souvent (oui, c'est lui dans la catégorie une récompense en espérant qu'il aille mieux), bientôt un Murat, la sphère Mendelson qui explose en plus de la réédition des premiers opus, point de Feu! Chatterton, Belin, Mélies.................
 

Je m'immisce dans le monde frais et attachant de Lanza en attendant d'écouter le nouveau La Maison Tellier, Yanowski, Clarika, Mazarin, Alain Gibert.. comme on avale un cachton de primpéran.

Bastien Lanza 2016 « 2H du mat » label : 3C tour


mardi 23 février 2016

Horacio Lavandera / Andras Schiff


 
 
    
 


Les histoires de noires et de blanches chez ECM sont des promenades lumineuses qui me construisent. J'avance délicatement sans connaître ce qu'il va se découvrir au prochain silence, au dièse suivant.
A force de m'acheminer à travers le néo-classique coincé entre Nils Frahm ou Otto a.Totland, à l'aide de la lanterne Pascal, j'arrive doucement à me poser sur des portées classiques. Cet univers là me plait lorsqu'il est en confidence, un piano seulement par exemple.

 
Andras Schiff est un pianiste hongrois, sur cet opus sans titre, il revisite les sonates, allegro, moderato, le romantisme de Schubert, ce n'est d'ailleurs pas la première fois. Andras est aussi chef d'orchestre.

Sur un autre continent, le jeune pianiste Horacio Lavandera abandonne ses mains sur l'œuvre du bandonéon de Dino Saluzzi. Je ne sais pas pourquoi je suis plus à l'aide avec le jazz et tout ce qui peut s'improviser, expérimenter se libérer. C'est argentin, c'est sur « Imagenes ».

 
Deux interprétations au piano sont apparues dans le catalogue ECM en 2015.. Schubert et Saluzzi sous les doigts de Schiff et Lavandera. Du bleu ciel plein les claviers.

Andras Schiff - Schubert 2015 « Untitled »
Horacio Lavandera – Dino Saluzzi 2015 « Imagenes »
label : ECM

jeudi 18 février 2016

Tindersticks 2016



La pochette est sublime, je marche sur des sentiers balisés, qui pourrait m'en dévier ? On a beau ressasser les billets, dire les mêmes banalités d'autopubliés, y'a des nouveautés qui renversent, et des habitudes qui bouleversent sans cesse.
La basse tapée de « Were we once lovers? » a beau essayer de me disperser, les saxes de « Help yoursef » me romprent l'échine, Lucinda me ramener vers la matrice tout comme « Like only lovers can »... c'est sans appel, Tindersticks est un refuge définitif comme une addiction, comme il est impossible de se passer de l'hiver, juste parce qu'il est impossible d'envisager que le sol ne soit plus assoiffé juste après.
« How he entered ».. comme avant, comme tout les nouveaux printemps...... don't let me suffer....

Tindersticks est peut être le groupe qui quelques décennies plus tôt, aurait pu faire office de fer de lance discographique quand à l'époque je chérissais le Floyd ou les superclochards. Je les aimes eux et maintenant sans anicroches aucune, depuis 1995, et bien avant encore depuis. Classe inébranlable.


Tindersticks 2016 « The Waiting Room » label : cityslang






mardi 16 février 2016

Dom La Nena


 
 
Transition idéale avec Bigott, puisque cette fille là chante en Espagnol pour déposer sur nos émotions musicales des petits portraits intimes. Espagnol, mais pas que, un petit peu en français, mais surtout en portugais puisque Dominique Pinto est brésilienne. Trois langues à la manière de Lhasa, mais plus façon Mus pour la voix, ou LeMans en moins plombés, ces espagnol révolus du label acuarela discos d'antan. Elle est apatride et vit en France, c'est pour cela qu'elle s'acoquine au chant avec Birkin par exemple et surtout Piers Facini. Elle est violoncelliste et a vécu quelques années en Argentine, encore un point commun avec Lhasa, oui mais ses racines sont de Porta Alegre... bon, je sais pas si vous suivez, je m'y perds, en tout cas, on écoute Dom La Nena comme du printemps on s'impatiente, un petit coup d'air de « Soyo » dans le ciboulot et le soleil semble plus chaud, un petit coup d'air frais.


Dom La Nena 2015 « Soyo » label : sonoamerica

lundi 15 février 2016

Dylan Leblanc 2016




A nouveau une pochette pas terrible pour un disque superbe. J'ai déjà entendu ce Dylan, j'ai adhéré souvent, sans aucune résistance même, on va pas refaire le monde ici, juste imaginer l'abandon du corps, lâcher le squelette sous la voute pailletée juste pour quelques minutes, histoire de reprendre son souffle avant une nouvelle journée bien lourde.

C'est la recette idéale, tellement affamé de folk et affublé de fatigue que je me laisse prendre par la ballade de « Balance or Fall », ce baume lustrale, cette recherche de la chanson parfaite.

Dylan Leblanc 2016 « Cautionary Tale » label : single lock

vendredi 12 février 2016

Bigott




Cette vieille bigote me tient par les grelots tellement ça sonne comme il faut. La coïncidence fait que je découvre cet artiste et ce disque (via une compile Nova) en regardant pour la troisième fois « Inherent Vice », cette petite merveille qui lèche toutes mes oppressions depuis quelques jours, les acteurs, la décennie, la bande son (Jonny Greenwood), la photo, les références....

C'est pourtant le genre de pochette que j'peux pas blairer, le truc kitch qui faire fuir .. et l'album commence avec une balade mélodieuse comme on aime se jeter dans le vide pour voir si on peut voler, folk 'n' synthé en nappe. Puis le reste tient le palier en haut, juste parce que les guiboles ne suivent plus, que le mollet abdique, que le tapis herbeux racole. Putain le gros disque intrinsèque comme j'aime, un son et des mélodies qui abîment, ou plutôt qui font super mal tellement elles collent à une idée vicieuse du cerveau qui se fait la malle en mode savonnette.. en sachant petit rappel, que la guibole ne suit plus.

Le hipster ébouriffé de la Castille avec son titre éponyme va me faire tourner en bourrique. Lo-Fi sec avec du clavier, « Pavement Tree » vient de faire le plein de mon jerricane diesel.. Grandaddy espagnol en visite chez les Herman Dune.... et « Baby Lemonade » qui vient me bouffer la langue maltée avec le sol qui se dérobe...

Une belle surprise que cette découverte folk intemporelle qui date un peu.


Bigott 2014 « Pavement Tree » label : grabaciones en el mar



mercredi 10 février 2016

Aidan Baker 2015 suite





Le vent s'est paralysé, la flotte en trombe a saupoudré les axes empourprés. Il va falloir surprendre le muscle pour avancer. Aidan Baker est une palette infinie, des nuances de sons terriblement météorologiques. Ce « Stimmt » là aborde un post rock lourd et glacial luttant sous des averses élégiaques et gothiques. Le son planant fusionne avec l'acier qui vrombit.



 
Puis la colère du ciel s'effondre et laisse la lumière s'infiltrer pour des cellules en paix, le chant des éléments et le bruit du cytoplasme.

C'est pas les quatre saisons, ni les trois, c'est une trilogie climatique que je déguste cloitré sous mon crane, un triptyque qui me bouffe le cerveau comme une tempête multicolore. « Stimmt » est une pure merveille sonique, un hymne à la rudesse des grands froids, coincée entre deux accalmies planantes qui le tiennent en cage, « Half lives » et « Elements ».


Aidan Baker 2015 « Stimmt » « Elements » label : arcolepsy

lundi 8 février 2016

Aidan Baker 2015



J'essuie des kilomètres de déluges le front collé à ma vitre embuée. Le paysage est immobile et la bourrasque cingle, à la même vitesse que la discographie d'Aidan Baker, mon regard figé sur cette marée de gris aspergé.
Guidé par la pochette d'un temps de chien, j'écoute subjugué un des nombreux tableaux sonores du musicien canadien, sans la moindre envie de voir poindre un rayon de soleil.

Aidan Baker 2015 « Half lives » label : gizeh
 

 
 

mardi 2 février 2016

Bonnie 'Prince' Billy 2016




Tout est déposé sur une lumineuse capture, dépouillée, intime, terreuse, Will Oldham souffle à nos platines d'hiver quelques moments de ses Peel Sessions d'alors. Et l'on récolte dans ce terreau fertile la tige de dodus bulbes resurgissant du sol d'un hiver tiède.

Il fait gris, il flotte dégueulasse, c'est une journée merdeuse à attendre une énergie d'un autre ciel, un feeling plombé idéal pour déguster les escapades intemporelles de Bonnie 'Prince' Billy.
Maintes fois chez Peel, avec ou sans le guitariste d'Arbouretum David Heumann, le bucheron chaume des herbes grasses de Louisville nous offre un paysage paradisiaque, un bail pour moi que je n'avais pas pris autant de frissons avec BPB.
 
Une fidélité artistique, comme la pochette, un horizon pas à niveau, un espoir de lumière qui va se couvrir, la chape mélancolique d'un artiste irrémédiablement indispensable.
 
 

Bonnie 'Prince' Billy 2016 « Pond Scum » label : drag city

Thomas Köner 1993

  La croûte gelée se ramollit, ventre flasque et tiède respiration. Le ciel se charge de l’halènes des Steppes, le silence gronde. Notre ...