Je n’ai pas vu le Poa du temps passer. Ma platine ne demande qu’à cracher, ma plaine a le crâne rasé, le chaume sur le haut du caillou des âmes. Les graines perdues des récoltes ont grillées sans le moindre espoir de pouvoir germer à nouveau. Cuites à peine tombées. Hécatombe arboricole, un « été de canadairr ».
Et la foule affamée en partance. Accélération des artères, AVC d’autoroute, la fourmilière pousse, la transhumance suffocante des bipèdes en congés. Rendez-vous tous au même endroit, vous nous avez tellement manqués. Nous allons avec vous. Nous reviendrons tous ensemble.
Un carré de sable salé pour quatre, un névé disparu dans la nuit âpre, la méga lune yeute anxieuse le bleu en boule, pourvu qu’ils ne viennent pas me bousiller mes mers (ou mémère. Au choix).. « Arrêtez-vous toutes les 2 heures », obligé pour Mars il y aura une aire de repose sur ma poussière cendrée. Il faudra installer des bornes électriques pour charger le véhicule intersidéral. EDF on the moon. Les vacances de monsieur Bezos. L’espoir du Yak, l'homme moderne reluque la planète rouge.
Des colonnes de fumée sur tout le trajet, la profonde Lusitanie brûle, comme la Castille y Léon, Brocéliande, les Landes, le bel Aveyron, Zamura, même la fraîcheur anglaise se parfume des odeurs d'incendie .. le thermomètre de la bagnole fait le grand huit, Salamanque, San Sebastian, Guarda, Poitiers, puis mes pénates beauceronnes aux allures texanes.. le regard hagard de mes merles comme un Mad-Max Hitchcokien d’une planète de charognards, près à gober un œuf pour une goutte d’eau… Bientôt le déluge … ?? pour moi, ou pour nous .. allez, juste un déluge (Décidément Belin très présent).
Les péages défilent, les paysages se se débinent, dans les portières, le rond de membrane tremble. Tom Petty me manque, Mike Campbell est là et crache son « External Combustion » tout neuf. Monstres de feu, l’inéluctable flamme, lave des enceintes.
Toutes les contrées traversées ont eues raison des graminées, libres ou fauchées. Des arbres aussi. Les conifères crépitent comme des vieux microsillons . La cuisson des herbes folles, toujours droites, et fières , l’alopécie précoce des horizons. L’automne en août. Et dire que ma grand-mère nous rabâchait qu’il n’y avait plus de saison sa bonne dame. Mémé, viens voir la gueule du truc, on va danser tous les deux sur « Dirty job » crénom d’un chien.
J’ai mis les persiennes, les degrés grimpent quand même, j’ai chaud dedans, je sue dans mes murs, à mon avis Mike y est pour quelque chose.
Mike Campbell & the Dirty Knobs 2022 « External Combustion » label : BMG