lundi 2 mai 2011

Keith Richards




Durant ma pause printanière, il n’y a pas eu que du trajet. « Life » de Keef en pavé dévoré, histoire d’essayer de renouer avec les Stones qui n’a jamais provoqué chez moi la chair de poule, malgré le blues, malgré la culture anglaise des 70’s. L’avantage de cet ouvrage, c’est le contexte, les arborescences, tout ce qui gravite autour de ce groupe hors norme. Du coup, je ressors comme une étude approfondie les opus correspondants, en évitant quand même les cuvées lourdingues des 80’s.



Outre la came qui étouffe le tout (mais incontournable pour décortiquer l’inspiration et comprendre), les chapitres techniques sur la façon de composer du guitariste culte acharné sont très enrichissantes. Car il faut bien avoué que Keith Richards est une bête de travail et un obsessionnel des accords. Ainsi, avec une certaine excitation curieuse, j’ai depuis accordé ma sèche en tuning 5 cordes bloquées sur le sol, cette révolution amenée par les plus grands bluesman d’époque, outre-atlantique, et qui fit le son particulier de quelques morceaux dantesques.


Ciblé 70’s, je dissèque donc quelques must, et retombe sur « Beggar’s banquet » que j’aime beaucoup, en passant par « Aftermath ». Puis le double phare de l’époque avec tout le poids du contexte, « Exile on main street ». Jamais rentré dans ce disque non plus. Alors je bosse, j’essaye, ça va un peu mieux, mais bon.. ce vieux blues rapatrié de Chicago sur lequel Richards s’acharne à trouver les clés me parait pesant et monotone. Sa compagne d'alors Anita Pallenberg en cerbère, guette et filtre les hospitalités outrageuses du site pour épargner l’inspiration du compositeur qui passait son temps à attendre les autres pour bosser.


Ceci dit, cela n’engage que moi et vu la légende qui flotte autour de ces disques qui correspondent à la période la plus inspirée des Stones, je m'oublie, je me fonds et je fonce sur une poignée de morceaux pas dégueux qui se détachent. Je crois que c’est ici le problème que j’ai avec les Stones, chaque album regorge de perles, de tubes, mais l’ensemble est assez en dessous. Je cible donc mes écoutes en espérant être attiré par les autres, plus secondaires, pour me répendre.


















En fait, pour la question « vous ètes plus Beggar ou Exile », je fuis et répond « Black and blue », seul disque sur lequel je jubile du début à la fin (plus que « Sticky finger »). C’est la période charnière des 70’s, et aussi l’apparition dans le groupe de Ronnie Wood et le sommet de Bobbie Keys.



La magie de la longévité des Stones, tient à cette différence entre les deux protagonistes, l’un compositeur réfugié à Dopeland, l’autre, auteur à tendance jetsetland. C’est peut être cette complicité de deux pôles qui a manqué aux Beatles pour perdurer, Lennon est McCartney œuvrant dans les mêmes sphères. Et surtout, surtout, la grande indulgence du plus cool et du plus sentimental du groupe, Keith Richards. Un être humain fantastique.
Énorme livre pour l’histoire du rock, une bible pour les fans, les clés pour un groupe unique et leurs épopées planétaires.


Keith Richards 2010 "Life" éditeur : Robert Lafont

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