Ça débute comme un conte de fée « try to sleep », une chanson pop rêveuse enchanteresse chantée par Alan, puis c'est au tour de Mimi « you see everything », une troisième avec Alan plus blues cette fois-ci « witches » et on se dit que nous allons vivre une épopée légère, comme si Low avait lâché du leste pour prendre de la hauteur.. pourquoi pas, depuis que la discographie du groupe a été bétonnée par l'immense coffret « A lifetime of temporary relief », on prend les nouvelles œuvres du trio du Minnesota comme ils viennent, assis sur l'irréfutable, quelles soient plus expérimentales sur le très recherché et raffiné « Drums and guns » (ma préférence avec « Trust »), ou plus brut et rugueux sur « The great destroyer », (un peu moins dans mes cordes).
Puis, on baisse d'un ton, « done » retrouve un peu de lenteur, le minimalisme qu'on leur connaît et que l'on implore.
On arrête de rigoler sur « especially me », les harmonies vocales viennent s'échouer sur une superbe mélodie. Lancinante guitare d'Alan sur le tambourin de Mimi, le violon... cryptique comme on aime.
« $20 » enfonce encore plus, l'envergure est de mise, la lumière s'assombrit et je retrouve ébaubi la torpeur mélancolique dont je ne suis toujours pas revenu, sur « Trust ».
« majesty magic », et le corps disparaît un peu plus dans les sables mouvants, quelle jolie façon de voir les choses que cette lenteur visqueuse et édénique.
« nightingale » arrive comme un remède, une énorme bouffée d'air pur à peine croyable de luminosité. Tout prend forme en épreuve lacrymale. Comment ne pas succomber devant une telle évidence ? Amadoué, guidé, cette lente avancée vers le contentement est un chemin en clair-obscur habituel chez Low.
Il y a des notes, des changements d'accords qui remuent viscéralement. Quelle belle histoire d'amour qui dure ! quelle constance!! « nothing but heart » en avant dernière position, confirme l'immense plaisir que j'ai pu avoir à la découverte de la reprise « fearless » (cuvée Floyd 71), sur un ep des sessions de « Trust ». Absolument floydien de cette époque, cet hymne choral s'étale sur plus de huit minutes en crescendo troublant.
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Juste avant la découverte de « C'mon », j'ai pris le consternant Beady Eye en pleine poire dès ce matin. Quelle horreur, quelle médiocrité camouflée de bruit, avec une fausse rapidité, quelle continuité dans le grossier déguisé. A des années lumières, Low est venu comme une pluie lustrale chasser la nausée de la plus belle façon qu'il soit, une nouvelle fois touché par la grâce.
Low 2011 "C'mon" label : rough trade
www.chairkickers.com/ chronique vidéos ici
échelle de richter : 8,8
support cd
après 3 écoutes
4 commentaires:
très beau retour de Low. Moi qui avait un peu été déçu par leurs albums plus bruts, je retrouve en partie ce que j'ai aimé dans leurs disques du début qui restent à tout jamais mes préférés.
Excellent come back de Low, absent depuis 2007 et "Drums & Guns" !!!
Je trouve que Low vieillit bien, que ces derniers disques, malgré ce que beaucoup en disent, sont excellent !!!
Ils sont quand même les maîtres incontestés du Slowcore (avec Red House Painters) !!!
A ++
Francky 01
Vous avez tous les deux raison, retour en grâce avec des bribes de leurs anciens albums..même le triple coffret d'inédits est un trésor.
A++++
Salut Charlu, salut à tous... Bon, avis plus qu'unanimes sur un groupe que j'avoue ne connaître que de loin (Lenoir & co) et je m'en désole, je vous jure ;-)
En même temps printemps aidant, je suis plutôt plongé dans les ballades folk ou les hymnes électro pop. Mais je me garde Low pour les jours calmes où j'ai besoin de mélancolie...
Merci Charlu :-)
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