dimanche 3 juillet 2011

McCartney I & II




Des cerises confites sont venues, trois semaines avant la sortie de « Let it be », officialiser la rupture. Nous sommes le 17 avril 1970, une nouvelle décennie musicale se dessine, les années 60 sont mortes embarquant avec elles la fin d'un groupe populaire qui a enflammé toute la planète pendant huit ans.
Obligé, toute l'opinion publique dépose dans ce bol rempli de liquide rouge, toute la responsabilité et la colère d'une frustration qui défraye même aujourd'hui quelques pages de magazines avertis.
Un petit bébé emmitouflé dans un cuir doublé de fourrure, une barbe « get back » en sursis, une ferme en écosse, des bottes crasseuses, des yeux plus tristes que jamais, beaucoup d'alcool, des joints, un vague à l'âme plombé comme les ciels du moment, une famille au complet, de l'isolement, un homme et quatre pistes.
Premier disque de l'histoire intégralement couvert par un seul homme. Le suivant sera l'immense « Tubular Bells » de Mike Oldfield.
Cinq instrumentaux figurent sur « McCartney » et alors que tout le monde pense à une saloperie pour spliter les Beatles, ce disque est en fait une grosse thérapie pour palier à l'effondrement. Il se noie au travail alors que son frère d'âme de son côté récolte toute la compassion médiatique à hurler comme un fauve sur « Platic Ono band ».
Complètement à l'opposé, « McCartney » s'enferme dans la tristesse d'un homme blessé et qui va délivrer sans rien inventer, une grande fraîcheur pop au bricolage totalement et naturellement maîtrisé.
Sa providence viendra d' « another day » qui ne figure sur l'album qu'en bonus de l'ancienne édition, mais qui sort au même moment, affichant nettement sa vision Beatles de la mélodie.

Aucun 45t, un enfermement attristé alors que les autres, moins affectés carburent (Harrisson et son « All thing must past », Ringo et « Sentimental journey ».. et Lennon avec « plastic ono band ») et s'affichent, enjoués. Les morceaux réapparaitront beaucoup plus tard en concert.

Ce disque est un chef d'œuvre, surement ma préférence.





A l'inverse, sort simultanément le deuxième album de McCartney seul. Après une autre décennie, celle des 70's, Paul aborde les 80's avec une nouvelle performance solitaire sous d'autres postures. La fin des Wings fut moins douloureuse pour l'ex-Beatles absolument affamé d'autres expériences. Pour le coup, ce disque là est assez expérimental. Un séjour dans les geôles japonaises pour détention de dope aura eu l'avantage d'attirer le public vers ce disque improbable, totalement ludique, anecdotique pour ma part, malgré des chansons à l'échelle de « yesterday » comme « waterfalls » ou « one of this days ». « coming up » en locomotive. Une remise à zéro, via ce bricolage bizarrement japonisant, il essuiera juste après ,sa première année sans aucune sortie, 1981, l'année qui suivit la mort de son frère d'âme.

Cet artiste sentimental est fou, ce disque barré est une preuve de plus.
Les bonus une fois de plus sont extraordinaires ici. Paul McCartney qui vient de récupérer son catalogue, sort au compte goutte quelques pièces majeures de sa discographie, avec la même équipe technique des remasters du coffret Beatles 2009.

Paul McCartney : 1970 « McCartney » ; 1980 « McCartney II ».
http://www.paulmaccartney.com/









































4 commentaires:

La Rouge a dit…

Mais j'ai adoré les petites cerises au marasquin. Miam! Juste Paulo que j'aime pas, c'est comme ta musique classique. ;)

La Rouge a dit…

Et puis cette photo, m'a toujours fait penser au drapeau japonais du côté Dark Side. Là où on expose l'individu séparé de l'entité gouvernemental. Elles semblent ainsi bien fragiles les petites rouges et seules. C'est selon moi, une grande photo.

charlu a dit…

J'adore les interprétations, la tienne est émouvante. Je sais bien pour Paulo, c'est un truc assez perso pour moi, j'ai tjrs était trituré entre la docilité et la rebellion .. mais il suffit par exemple d'écouter Helter skelter (l'invention du hard) pour deviner la torture du gars qui parait tout gentil comme ça .. enfin j'me comprends. J'adore la proportion qui existe chez les individus entre la violence enfouie chez les dociles et la zénitude des énervés en publique.
Ceci dit, c'est effectivement une grande photo particulière dans la discographie du bonhomme.
Je t'attends pour le classique.

charlu a dit…

Oui j'aime beaucoup ARVO PART.. c'est justement le genre de groupe qui me fait dire que le classique sommeil en moi, je suis très receptif, mais j'attends qqchose. Quoi ?? qqun.

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