L'aimant du tarmac. Zincs cloués au
sol, plus rien en l'air, qu'hirondelles et alouettes. Impossible
d'obtenir la moindre explication des scientifiques, le moindre
discours du puceau en règne. Aussi, c'est ainsi, ce matin le globe
se lève sans plus aucune carlingue en l'air.
Qui est où, qui est in, ici et là,
avec quoi et comment revenir sur ses pas, rebrousser les nuages,
crier au bercail ? C'est comment qu'on rentre ?
Elle est là-bas, lui ici, nous sommes
quelques part, tout est annulé sur les panneaux, plus aucune rayure
sur la voûte.
Va falloir remplir nos gourdes du
kérosène en stock pour aller chercher untel à tel endroit, ou
sézigue à l'autre bout du Dantzig. Revenir par ses propres moyens,
sans ciel ni air, sans conviction ni convection, à la rame, à
l'arrache et la mort dans l'âme. Rame.
Va falloir parler à des gens, comment
et grâce à qui... devenir un migrant ou rester là, ici, quelque
part où l'on est.
Rentrer à pieds, prendre son temps,
courir plus pour avancer moins. À moins que l'on erre et marche,
flâne et plane.. Rentrer à temps, prendre son pied, coudre un
zeppelin, même laid quitte à flamber.
Se trouver au bord du vide en haut de
l'escalier d'embarquement. Attendre le Boeing qui va venir en roulant
doucement sans jamais pouvoir décoller d'un centimètre vous a t-on dit, l'algeco
lourd de l'hyper gravité, puisque depuis ce matin, aucune carlingue
ne quitte le sol du tarmac aimant, rien ne décolle, l’abstention des vols,
dorénavant, l'abstention à partir de maintenant.
Séverin 2019 «Transatlantique »
label : neon napoleon
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