vendredi 26 avril 2019

Séverin 2019



L'aimant du tarmac. Zincs cloués au sol, plus rien en l'air, qu'hirondelles et alouettes. Impossible d'obtenir la moindre explication des scientifiques, le moindre discours du puceau en règne. Aussi, c'est ainsi, ce matin le globe se lève sans plus aucune carlingue en l'air.
Qui est où, qui est in, ici et là, avec quoi et comment revenir sur ses pas, rebrousser les nuages, crier au bercail ? C'est comment qu'on rentre ?
Elle est là-bas, lui ici, nous sommes quelques part, tout est annulé sur les panneaux, plus aucune rayure sur la voûte.
Va falloir remplir nos gourdes du kérosène en stock pour aller chercher untel à tel endroit, ou sézigue à l'autre bout du Dantzig. Revenir par ses propres moyens, sans ciel ni air, sans conviction ni convection, à la rame, à l'arrache et la mort dans l'âme. Rame.
Va falloir parler à des gens, comment et grâce à qui... devenir un migrant ou rester là, ici, quelque part où l'on est.
Rentrer à pieds, prendre son temps, courir plus pour avancer moins. À moins que l'on erre et marche, flâne et plane.. Rentrer à temps, prendre son pied, coudre un zeppelin, même laid quitte à flamber.

Se trouver au bord du vide en haut de l'escalier d'embarquement. Attendre le Boeing qui va venir en roulant doucement sans jamais pouvoir décoller d'un centimètre vous a t-on dit, l'algeco lourd de l'hyper gravité, puisque depuis ce matin, aucune carlingue ne quitte le sol du tarmac aimant, rien ne décolle, l’abstention des vols, dorénavant, l'abstention à partir de maintenant.

Séverin 2019 «Transatlantique » label : neon napoleon

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