lundi 20 août 2012

Bill Fay


Une chose évidente vient corriger quelques tâtonnements frileux, juste à rénover  une onde pop endormie maintes fois ressassée par tant de songwriters sans âme. A l’ombre de tous, comme une vengeance aux deux chefs d’œuvre oubliés (« Bill Fay » 69 et « Time of the last persecution » 70), Bill Fay a gardé la vision d’une évidence et sort ces jours-ci un petit miracle folk. Tout est clair. Baladin invisible aux ombres Cohen ou Drake, songwriter fantomatique en contemplation spleen touché par la grâce.
Combien de souffrances à se relever, combien de doutes et de mélancolies à s’embrunir la peau pour arriver à un tel chef d’œuvre ?
« Life is people » de Bill Fay est une cohérence biologique, un cerveau artistique qui n’oublie jamais nos cellules, et le cytoplasme séminal qui murit chaque connexion. Maigre discographie, retour discret en 2005 et 2009, il est urgent que cette élégance extrême aux allures d’indispensables historique déjà, se fasse une place parmi les meilleurs.
Un grand artiste invisible, trop agé pour qu’on le considère fructueux dans le circuit des songwriters qui s’amenuisent, et pourtant les jeunes de Dead Ocean hébergent cet opus comme un miracle. Beaucoup de monde dans le studio, une marée de cordes, du gospel, un son épuré, le pianiste britannique en pleine période estivale, bien avant le grand rush des sorties, offre le plus beau disque songwriting de l’année.

Bill Fay 2012 « Life is people » label : dead oceans
échelle de richter : 8,9
support cd
après 3 écoutes




1 commentaire:

charlu a dit…

Génial..je suis vraiment bloqué sur ce disque. C'est pas possible de pondre un truc pareil. En plus il passe à chaque fois que je vais chez mon disquaire !!! ça me coupe, pas envie d'acheter autre chose..les salo. Assez sombre quand même. Tu veux que je te file les deux premiers dans la box ??
A+ dark side of the moods ;D (bof pas terrible celle là :DD)

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