Une chose évidente vient corriger quelques tâtonnements frileux,
juste à rénover une onde pop endormie
maintes fois ressassée par tant de songwriters sans âme. A l’ombre de tous,
comme une vengeance aux deux chefs d’œuvre oubliés (« Bill Fay » 69
et « Time of the last persecution » 70), Bill Fay a gardé la vision d’une
évidence et sort ces jours-ci un petit miracle folk. Tout est clair. Baladin invisible
aux ombres Cohen ou Drake, songwriter fantomatique en contemplation spleen
touché par la grâce.
Combien de souffrances à se relever, combien de doutes et de
mélancolies à s’embrunir la peau pour arriver à un tel chef d’œuvre ?
« Life is people » de Bill Fay est une cohérence biologique,
un cerveau artistique qui n’oublie jamais nos cellules, et le cytoplasme séminal
qui murit chaque connexion. Maigre discographie, retour discret en 2005 et
2009, il est urgent que cette élégance extrême aux allures d’indispensables historique déjà, se fasse une place parmi les meilleurs.
Un grand artiste invisible, trop agé pour qu’on le considère
fructueux dans le circuit des songwriters qui s’amenuisent, et pourtant les
jeunes de Dead Ocean hébergent cet opus comme un miracle. Beaucoup de monde dans
le studio, une marée de cordes, du gospel, un son épuré, le pianiste
britannique en pleine période estivale, bien avant le grand rush des sorties,
offre le plus beau disque songwriting de l’année.
Bill Fay
2012 « Life is people » label : dead oceans
échelle de richter : 8,9support cd
après 3 écoutes
1 commentaire:
Génial..je suis vraiment bloqué sur ce disque. C'est pas possible de pondre un truc pareil. En plus il passe à chaque fois que je vais chez mon disquaire !!! ça me coupe, pas envie d'acheter autre chose..les salo. Assez sombre quand même. Tu veux que je te file les deux premiers dans la box ??
A+ dark side of the moods ;D (bof pas terrible celle là :DD)
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