mercredi 1 décembre 2010

That Summer


Je voue une passion sans borne pour « The newton plum » de Bed sorti en 2001, ainsi que pour « Home is where the studio is » 2002 et « Drowsiness of ancient gardens » 1998 de That Summer. Si Bed, dans ses plages jazzy, jonglait à merveille avec les silence, les mêmes que Mark Hollis, David Sanson quant à lui plaçait une pop expérimentale ambiante d'obédience jazz.
Gris ocre et blanc inondaient alors les pochettes des trois disques.

A la manière du virage rock de Yann Tiersen dans "Dust Lane", les deux groupe Bed et That Summer ont étoffaient leurs sonorités apaisées par des doubles basses, des guitares et un tempo râblé. Respectivement, « Spacebox » et « Clear » me laissaient alors orphelin des précédents trésors et me donnaient en échange l'exitation du renouveau.
Symétriquement opposé à « The newton plume », Bed enfonçait le clou avec une super formation (Mellano, Pires et deux batteurs) et lâchait un brûlot maximal avec « New lines ».

Cet année, de la même manière, That Summer emmené par David Sanson, publie l'exact symétrie de ses premières productions avec « Near miss ». Et pour cela un véritable groupe au cv impressionnant s'est attelé à la tache. Un album absolument dévastateur (à l'image de « mimir») à la finition très sombre(«all cats are grey » ) place That Summer jusqu'ici très discret, au sommet de son art, un des meilleurs opus de rock français cette année. Si « home is where the studio is » garde un attachement particulier et très personnel (un album à rechercher de toute urgence), « Near Miss » est à partager avec le plus grand nombre, comme une messe cold wave, un album qui figurera quoi qu'il arrive dans les tablettes historiques des grands disques d'ici et d'ailleurs, en tout cas la plus belle preuve des influences 80 et 90's de notre époque (comme une transition à la chronique précédente).

C'est dans les tons violet cette fois-ci, que les deux groupes ont affichaient en pochette leur virage rock qui n'a pas réussi à Bed (sorti il y a 6 ans déjà et jamais réitéré) mais qui place That Summer sur le tremplin du son et du succès assuré.


That Summer 2010 "near miss" label : talitres

Version multi-média ici





lundi 29 novembre 2010

80's en bref

Mme Pastel, Blake, Hopblog (chips et rosé) et Rodg ont une influence 80's indéniable sur mes écoutes. Aussi, ils sont beaucoup plus perspicaces sur l'actualité musicale qui subit un revival eighties manifeste depuis que les Stroke en ont remis une couche il y a 10 ans, aussi, je lis et j'écoute.

Warpaint du côté de Mme Pastel, Twin Shadow chez Blake, Violens chez chipsetrose, je prends et j'ingère à la façon d'un Rodg qui m'a insufflé les bases il y a quelques années (Wire, Joy Division, Xtc, The resident, Oingo boingo, the love and the rockets...). Ceci dit, même si à cette époque, je gardais une œil affamé rivé sur les 70's, j'écoutais avec du recul et j'y retourne maintenant que le son me paraît meilleur.
Complètement à côté de l'époque je tentais vainement quelques actualités . Aussi, « Dreamtime » des Stranglers (pourquoi celui-là est mon préféré du groupe ?), « Be yourself » ou même « Revenge » d'Eurythmics, « Afterburner » des ZZ Top, « Communards » en 1986 et qui est remonté à la surface il y a deux ans avec Antony en habit d'Hercule, ou encore Talk Talk, et surtout « Diesel and dust » de Midnight Oil, étaient les rares galettes à me donner satisfaction.



Warpaint ("the fool"), une fille de plus que les Au Revoir Simone et les guitares sont très hautes, vaporeuses, les voix superposées collent exactement au son très proche de Piano Magic. 7,5/10










Twin Shadow ("forget") après un départ difficile (« tyrant destroyed ») régale dès « We were dancing », batterie, basse, claviers, tout rappelle cette époque cold synthétique. On est proche d'Ariel Pink, Neon neon sur Lex records, Frantic pour les groupes récents, mais aussi Echo& the bunymen, xtc pour jadis. Un disque que j'écoute en boucle sans en être bavard. 7/10






Violens ("amoral") quant à lui, est assez insupportable, une grosse bouillie sonore (un peu comme le visage de la pochette) mêlant du très mauvais U2, du New Order en recherche d'inspiration et du Lotus Eaters bruyant. Un gros cliché bien gras et inutile. 3/10








Tamaryn ("the waves") mélange son esprit 80's avec des guitares 90's (froides comme Gérard Manset à l'époque de « lumière ») comme les précurseurs Lush sur une base Joy Division et une voix Mazzy Star. Le shoegazing s'étend à l'infini élargissant les lumières et les paysages. « Dawing » est un sommet et rappelle aussi les mondes sombres de Piano Magic. 7/10








Zola Jesus ("stridulumII") m'avait fâchée avec son "The spoils" allergisant et rêche. Avec « Stridulum II », la réconciliation n'est pas loin, mais il faudra encore que je passe outre cette monotonie vocale et ce cliché cold-goth faussement planant. 5/10





New chain ») des Small Black est passé chez mon disquaire du boulevard Saint Michel pendant une séance de fouille goulue habituelle. Euhh...un autre cliché qui fait tâche sur le label Jagjaguwar, presque aussi insupportable que Violens et encore plus synthétique et systématique. 2/10











Enfin, The Cavalcade avec le précieux et rare (dans les bacs) « many moons » reste peut être le petit instant de magie. Une boite à rythme, une guitare qui a le trac, un synthé rétro à la Kim et des compo à peine croyables de fragilité à tel point qu'on les croirait fausses (« no strength »). La gémellité avec Shack des début (et donc The pale fountains ) m'est apparue évidente dès les premières notes. 8/10







Bon, y'a encore du boulot, va falloir que je bosse à fond, que j'approfondisse, en attendant, je vais aller chercher les 80's dans les ondes 70's de « before today », le dernier Ariel Pink. Et puis pour la pertinence des repères, et des analyses moins faussés, il y a mes amis bloggeuse et blogger (les récurents souvenirs 80's de Blake notamment).

samedi 27 novembre 2010

Yann Tiersen




La préoccupation principale d’un artiste, c’est de se renouveler à chaque réalisation. Le mystère impénétrable et abyssal du processus de création. Les rencontres sont des critères d’inspiration et Yann Tiersen n’a cessé depuis qu’il a collaboré avec Dominique A d’alimenter des influences rock dans son art. « Monochrome », « les bras de mer », « Bagatelle »..ont incorporé une touche pop dans son néoclassique, sans perdre pour autant de sa texture. « Tout est calme » est son premier album 100% pop enregistré avec Married Monk , un petit concept d'une demi-heure à redécouvrir d'urgence, 1999, deux après le choc : « Le phare » la relève » est pour moi l'exemple de l'influence directe de Dominique A sur son virage pop de cette époque). Une autre collaboration en 2004 avec Shannon Wright est venue creuser cette voie encore plus sombre, plus brute. Enfin « Les retrouvailles » en comapgnie de Liz Fraser, Stuart Stapples (et re Dominique A + Miossec) vient confirmer cette envie d’expression sauvage et émancipée (un peu l'équivalent de "L'absente").
C’est avec Matt Eliott (la colonne vertébrale de Third eye fondation toujours fidèle au label « ici d’ailleurs » et qui vient de sortir un formidable album) ; Dave Collingwood (gravenshurt) Laetitia Sherriff, Josh T.Pearson (life to experience), qu’il a façonné sur “Dust Lane” un monument sonore tellurique plongeant radicalement dans la pop. Cet homme toujours sincère, authentique et écorché pose son pied marin sur la terre ferme. Ce solitaire ouvert à tous les horizons, s'encadre, multiplie les partenariats et les paysages sonores toujours aussi mélancoliques, mais pastorale cette fois-ci avec une flopée de chœurs célestes qui voguent dans les eaux profondément océaniques de Mike Oldfield Amy »), voire les méandres noisy de Cocteau Twin. « Chapter 19 » va se balader dans les plus profondes noirceurs de Migala, et « dark stuff » atteint les cimes post-rock jamais explorées chez lui.
Cette excitante remise en question, me rappelle l'année 1994 pendant laquelle William Sheller a bouleversé sa discographie grâce à une collaboration anglosaxone. « Albion » est venu chambouler sa pop néoclassique habituelle pour un fantastique album rock atypique jamais égalé depuis. Yann Tiersen asticote de la même manière son violon et prend de la vitesse sonique sur le tremplin pop/rock, il est dans les airs, au dessus de la mer, totalement libre.
« Albion », « Tout est calme », « Dust Lane » sont des disques a chérir par leur preuve rassurante qu'il est possible avec des rencontres de bouleverser son art et d'aller chercher plus loin la source, de bousculer les talents, surenchérir le génie.

Yann Tiersen 2010 « Dust Lane » label : mute
http://www.yanntiersen.fr/
chroniqué chez Blake; et sur hop blog.

quand on aime : yann tiersen + mike oldfield + cocteau twin
Chronique multimédia ici

lundi 22 novembre 2010

Jefre Cantu-Ledesma / The Alps





Jefre Cantu-Ledesma est à l’origine du label de San Fransisco Root Strata au catalogue appétissant. C’est pourtant chez Type records qu’il lâche son premier disque solo. Sous le même toit, il a sorti en compagnie d’Alexis Georgopoulos et Scott Hewicker deux disques de lumière psychédélique épaisse et ensoleillée, sous le nom de The Alps. « Le Voyage » sorti aussi cette année, flirte avec l'élément naturel paradisiaque et le son 70's des Pink Floyd. Ailleurs, il est le multi-instrumentiste de Colophon et du groupe majeur Tarentel.

« Love is a stream » est le nom de ce nouvel opus à la lumière aveuglante. Des nappes de guitare volcaniques viennent vrombir aussi puissamment que sur « Loveless » de My Bloody Valentine. Nombreux albums n’ont jamais réussi a entonner ce shoegaze, pourtant maintes fois récupéré, tétanisant l’année 91. C’est chose faites sur ce disque rose de dream pop (le même rose que le site My bloody Valentine et la pochette de « Loveless » en plus pâle). On suffoque au passage de cette marée, sa musique visuelle fait du grabuge sur la rétine, à la manière de Nadja, Boris ou même Grouper. En passant outre la force qui se dégage de ces 13 pistes, « Love is a stream » est un disque planant, drone et s’inscrit dans ce mouvement italien ambiant mené par Fabio Orsi, My Cat is an Alien, Giuseppe Ielasi
Ce magma sonore nous donne des nouvelles musicales du vent, des ondes amoureuses et aussi du label londonien Type qui gonfle et fleurit au fil des années.
A la fois soft et cool sur « Le voyage », tendu en contre jour sur « Love is a stream », Jefre Cantu-Ledesma élabore seul ou accompagné des paysages sonores puissant et éthéré.

Jefre Cantu-Ledesma « love is a stream » 2010 label : type records
The Alps « le voyage » 2010 label : type records.
quand on aime : my bloody valentine ou pink floyd

dimanche 21 novembre 2010

en bref




« The open road » de John Hiatt est un très bon cru et vient ajouter une pierre de plus à l'édifice discographique du vieux cow-boy. Guitare/basse/batterie dans la plus pure tradition américaine, le country voyou qui chevauche les vastes collines est directement calé sur les références Springsteen, Bob Seger ou Johnny Cash, même si Hiatt en est une aussi. Son frère suicidé quand il avait 9 ans, son père disparu à 11, il a croisé le diable sur le crossroad le propulsant à Nashville à 18 ans pour ne plus jamais en sortir. De major en major, il tissa sa toile et sa notoriété à grands coups de succès commerciaux. Plus grand chose à démontrer depuis le début des années 2000, il roule et fait son chemin en compagnie des plus grands du circuit country blues. « The open road » et « Homeland » sont des petits bijoux torrides..je vais me resservir un sky. (8/10)


John Hiatt 2010 " The open road" label : new west






D'Indianapolis à Nashville, on part vers Atlanta avec une autre discographie touffue et plus discrète. Shawn Mullins lâche un excellent cru lui aussi, « Light you up » son onzième album. Cet ancien militaire reconverti a mis un pied dans la musique en publiant des cassettes auto produites en 1989. Un grand saut dans une major en 99 pour atteindre les charts et les récompenses. Chez Vanguard depuis 2006, cet opus 2010 touchent un autre country-blues , très proche de Tom Petty cette fois-ci quand il est produit par Jeff Lyne. Toujours Johnny Cash derrière. Il y a aussi des petites balades à la Minor Majority « can't remember summer », des cordes, des accords bateaux, du passé héréditaire, de l'americana, ça coule tout seul, comme mon deuxième whisky. 7/10




Shawn Mullins 2010 " light you up" label : vanguard





Bon, le jean devient cradoc, les tiagues brûlantes, la chemise épaisse et le whisky bourbon en dose cow-boy. Tout le monde danse en groupe un country pur pendant que les hors-la-loi rôdent dehors. On vire direct sur Chuck Prophet et les chromosomes de souche pure. Pedal steel, voix Cash, violon cajun, le saloon n'est pas loin, Billy the Kid non plus. Whitey Morgan and the 78's, arbore une profondeur terreuse sans équivoque, un poil trop à mon goût. 4/10




Whitey Morgan and the 78's 2010 label : bloodshot


L'air devient nébuleux, les idées brumeuses, il fait hyper chaud..un petit tour de l'autre côté de la frontière, à Toronto, un peu d'air frais avec Doug Paisley qui me berce, me lave. « Constant companion » s'approche de Bonnie « Prince » Billy et de Birch Book dans l'élévation écolo de son country. La particularité de ce disque c'est qu'il y a Feist à la voix sur « what i saw » et « don't make me wait »... une présence féminine enfin (Jennifer Castle y chante aussi). Un démarrage ordinaire qui ne casse pas les pattes à un hyène malgré qu'on puisse discerner une certaine beauté dans les mélodies et l'interprétation. Tout devient somptueux à partir de « end of the day », et « come here my love » est LE cadeau, car « Constant companion » est un disque à la lumière unique qu'il faut écouter jusqu'au bout. 8,5/10






Doug Paisley 2010 "constant companion" label : no quarter




Pour mettre un terme à cette péripétie américaine dans son plus bel habit, il est tant de finir en beauté et de s'attarder quelques secondes sur le plus patiné, celui qui nous a le plus imprégné de son country/blues/rock depuis quelques décennies, avec l'accordéon qui donnait un air celtique à ce fameux album 87, « The lonesome Jubilee » SON disque … bien, jusqu'ici, rien d'original, un classique (à réécouter d'urgence), sauf que le Cougar est comme tous les ans de retour, mais cette fois-ci, quasi nu. A l'image de ce grand retour au Mono depuis que les Beatles ont tout réédité à plat, repris par Bob Dylan et ses premières galettes aussi en mono, John Mellemcamp vient de balancer un trésor brut, authentique avec du matériel de base (le strict nécessaire). Et c'est parti, un disque rétro qui sent la gomina, l'enregistrement antique, la route 66 en chevrolet, une espèce de vieillerie inespérée en ces temps de numérisation à outrance. Merde, quand même, ce retour au mono, au vinyl de plus en plus présents dans les bacs...nous les quadra, on a quand bien fait de ne pas lâcher prise.....une ultime secousse avant l'extinction ?
Ceci dit, la voix se place exactement entre un Dylan ivre, un Sringsteen ensommeillé, et surtout, un arrière fond très Tom Waits, aussi bien dans la voix que dans l'esprit rudimentaire des cordes et des vents qui sentent l'encaustique d'un cabaret. « No better than this » 2010, pour une pause musicale sépia outre-atlanqtique. 9/10
John Mellemcamp 2010 "No better than this" label : rounder

jeudi 18 novembre 2010

Jérome Minière



Jérôme Minière a traversé l’Atlantique en emportant dans ses bagages son romantisme des bords de Loire, sa ville natale. Avec la même tendresse, il revendique, avec l’aide de son double Herri Kopter, sa politique écorchée d’homme marginal au vague à l’âme tenace, à travers laquelle il explique et décortique ses angoisses. .. la suite ici.


Jérome Minière 2010 "le vrai le faux" label : la tribu

Chris de Burgh



A l'ombre d'un fragment de bande chrome écrasé par un enregistrement hâtif, j'ai laissé s'envoler un morceau qui m'avait pas mal remué adolescent sans pouvoir au fil de maintes locations retomber dessus. Aucun indice sur l'identité de cette chanson. Un vinyle perdu d'une bibliothèque maintenant archivé dans les sous-sol, j'ai longtemps farfouillé dans ma mémoire pour me rappeler et retrouver ce morceau caché. Il y a quelques temps, quelques années, j'ai cru le retrouver en tombant sur Al Stewart, « the years of a cat ». Mais tout en aimant beaucoup ce morceau, je savais ma découverte bredouille, à côté de la cible, les violons absents.
C'est chose faite, oubliant même la chasse musicale en elle même, je suis tombé directement dessus, presque par hasard, sur un vieux cd de Chris de Burgh « best moves » (officiellement sur l'album « far beyond theses castle walls »).
J'ai réécouté hier une chanson qui m'avait embarqué il y a un quart de siècle. Quel moment, quelle chanson, quelle bouffée d'air pur qui remonte à la gorge comme un équinoxe.. c'était donc Chris DeBurgh avec l'orchestres philharmonique derrière la mélodie. Tout me revient, et je sais pourquoi aujourd'hui je suis ému , l'espace d'une chanson, à l'écoute des ballades de David Tibet (même si les deux mondes sont totalement opposés)... current93 quand ses chimères diaboliques s'apaisent pour quelques accords romantiques (« the descent of long satan and babylon » 2005 sur l'album « Thunder perfect mind » par exemple).

www.chrisdeburgh.net


James Yorkston and Friends 2025

  L'ombre pyramidale s'allonge sur les asters. L'aulne au dessus de ma tète a déjà montré ses chatons avant de pioncer pour quel...