Au fil des couleurs, une obsession, une en conducteur.
Ça a commencé avec la maison de Bill, crépi fraise avec une idée de chair à vif cuite par le soleil. L’inconscient tapé de teinte, une idée comme ça surgit, c'est pas la première fois ce déclic. Et tout s’enchaîne. L'intérieur pochette de Marion Rampal était rouge lumière nuancé, l'inconscient faisait son chemin. My Bloddy Valenine, mes tubes de couleurs, j'ai dû en rêver.
Au détour des berges du canal Louis XIV juste en bas de chez moi j'ai vu avec intensité des cognassiers du Japon, rives empourprées. Rien pour arranger mon obsession du moment. Rétine impactée.
Juste avant d'entamer ce week-end de printemps biologique, j'ai embarqué sans réfléchir le dernier opus de Mélanie De Biassio. Je la connais, « No Deal » et « Lilies », ses ensorcellements. Souvent passé devant cet opus pourtant, et ce geste précis sans réfléchir, je le prends sans regarder, cette pochette bourguignonne.
L'émotion fut la même. Ce rouge laiteux enferme la lumière, la retient, la dévoile en pâle nuage comme un souffle de lèvres fiévreuses.
Mélanie ? Elle dépose à travers ce double album improbable, le chemin migratoire et ses origines, de l'Italie ses racines vers la Belgique son identité civile. C'est troublant, introspectif, expérimental, une épopée que l'on suit, l'histoire des siens susurrée. C'est un paysage sonore planant avec sa sensualité, son émotion. Des clichés murmurés, des étendues à peine chantées, « Il Viaggio » embarque, tout sauf commercial, on pourrait lire son histoire, l'écouter et se laisser happer. Enivrant comme un post-rock de bruyère, une belle Hellébore de chair pourpre Mazzy Star .
C'est un beau voyage.
Melanie De Biasio 2023 « Il Viaggio »
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