Je boulotte flemmard des olives sous
mon cerisier aux lourdes branches. Les guignes me tombent sur la
gueule, du coup je lutte et crache mes noyaux. L'ingratitude du merle
qu'on bichonne des années, il est là, juste au dessus du hamac et
entaille le bigarreau. Le matin son petit déj c'est pas d'effort,
déchiqueter la cerise tombée au sol, et là, à l'heure de l'apéro,
il nargue et dévalise juste au dessus de moi.
Un sacré paquet de noyaux au sol. Pas
sur que l’Olivier fasse le fier devant le Cerisier, pas le bon
climat.... pourtant une petite tapenade à la place du clafoutis qui
m'emmerde grave depuis quelques jours, ce s'rait pas un luxe. Cette
manie de laisser les noyaux dedans le flan.. est-ce que je laisse
ceux de l'olive noire moi dans ma tapenade qui sent bon l'ail, le
câpre et l'anchois …. rien à battre, je vais semer comme un
dingue, il y aura un olivier ici dans quelques décennies. Le merle a
bien compris, c'est la guerre. Je me retranche au fond de mon filet
tendu, je vais sulfater.
Jontavious pas loin, bien fort au fond
de la casbah se demande si le blues existe encore. Je tangue sous la
pluie de noyaux à cracher les miens, Willis ébranle en douceur ma
houle, Olea versus Prunus, je crois bien que le blues vit encore.
Rafales de bastos qui fusent comme ses accords, c'est western chez
moi.
Impossible de faire fuir mes merles,
ils se gaussent et se gavent, de toute façon je m'en bats la pulpe,
Jontavious est trop bon et les guignes écarlates ça se partage avec
les bons becs orangés assoiffés de guignolet. De toute façon les
branches sont bien trop hautes pour moi et il me reste une forêt
d'oliviers à semer.
J'abdique, je suis sous mon cerisier et
je grignote quelques olives noires en éjectant mollement le noyau
sur ma pelouse qui ne ressemble pas trop à une pelouse, pâquerettes,
trèfles et tendres mousses... mais bon, me lèverai pas tant que
l'olivier ne prendra pas... ah si, faut que j'aille remettre le
disque.
Jontavious Willis 2019 « Spetacular
Class » label : king of blue music
4 commentaires:
Je hume le bon vent de nos voisins du Sud.
Parait qu'il faut les laisser, pour le goût. Déjà je peux pas piffrer les desserts, alors avec des noyaux dedans c'est pas possible :o Je fais les clafout's mais je les mange pas :))
Va faire chaud ici la Mylène, 40dgr, impec pour avoir le blues ;D
J'ai mangé mes premières cerises aujourd'hui, en écoutant le dernier Chris Robinson. Lui je continue à l'écouter en me demandant bien pourquoi. Je me dis que non c'est trop facile et hop je me le remets. C'est ta faute.
Pour la peine j'me barre au Portugal lundi tiens, polvo et sapateira.
Ah ouais merde, Jontavious ... non mais sans dec' c'est quoi ce nom ?
Mais oui.. je pensais pas non plus que Robinson allait me coller aux basques après la première écoute. Surement le petit côté cradingue qui me botte.
J'ai graillé ds un petit resto familial portugais vendredi soir.. c'était cochon ou polvo :D J'ai pris le rôti, c'était assaisonné avec la sauce magique de Leitao... avec des tranches d'oranges et un demi sec mousseux. Ouaih parce que j'ai pas l'moral..j'y vais pas cette année :(
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