Le persistant tiendra
tète au caduque, c'est écrit. Un son d'orgue entonne dans mon
crâne.
Hier on fêtait la chair
à canon centenaire, des âmes qui sont tombées, des corps qui
chutent sans cesse, même sous les belles lumières d'une douce
journée d'automne.
La branche de laurier aux
feuilles cirées a chopé de justesse celle détachée du figuier.
Depuis le temps que leurs racines à ces deux là se causent et
s’entrelacent. Comme pour la soutenir, pour ne pas qu'elle tombe
même si c'est cause perdue, la palme ficus tangue au creux des
doigts du prunus qui persistera. Le vert bouteille n'a que faire du
carotène.
Les hortensias pâlissent
à peine, les cerisiers sont déjà à terre, de tout feu, tant de
belles journées d'automne et la tranchée grondait comme la fosse
des concerts, rien n’empêche les jours amers.
J'imagine mon fils partir
à la guerre, ou une de mes filles se rendre à un concert. Je pense
intensément à Georges Salines que je croise presque tous les jours
à mon travail, le papa de Lola. J'ai beau contempler les couleurs
du hêtre pleureur pourpre juste en face de son bureau et de notre
cour, son grand regard est une vaste émotion dans la plus profonde des
discrétions.
Pas une époque de répit,
les premières exterminations remontent à l'homo sapiens. La leçon
traîne la savate, le correctif est sans espoir. Comment les hommes
deviennent-ils fous ?
C'est tellement doux une
journée d'automne, la lumière hémoglobine ensoleille les arbres,
embarque tout. « Le monde entier est en déroute », c'est
pas demain la veille qu'il épousera la beauté. Pourtant tout est
là, déposé à nos pieds de nos belles journées mordorées. Il
suffit de cueillir, de prendre délicatement sous nos pas ce qui est
là, de respirer ce qui est sous notre nez, caresser la mousse des
monolithes, le lichen des troncs, et les arbres rougissent du sang
des innocents. Peut être devant tout le monde nous sommes en face de
nous même.
Les langues encore
engourdies doucement se délient. Lavilliers « Vendredi
13 », Murat « Interroge la jument », et
puis Alexis qui s'isole meurtri, recroquevillé chez lui pour
discuter avec « Marianne » endolorie. Qui est
cette femme triste ? Quelle douceur cette chanson, comme cette
nouvelle belle journée d'automne. Quelle « douleur..... que
rien n’efface ».
Alexis parle aussi de la
vie sans lui sur terre, du cerisier dans le jardin de son père, des
chasseurs c'est la saison, des haines quotidiennes, de la mal-bouffe
et de l'endormissement des pensées, du chien qu'il aimerait avoir
comme la fille à Pierrot même si on dit « de Pierrot »,
des trucs qu'on aimerait dire à son fiston et surtout de la solitude
des gens... mais là, « loin des superstitions des vendredi
13 », nous sommes mardi et plein de grands yeux se voilent de
larmes salines.
Alexis HK 2018 « Comme un Ours »
label : la familia/ autre direction
C'était une belle journée pour un
automne
La lumière avait la douceur de la madone
Attablé à l'autre café Marianne doute
Elle me dit que le monde entier est en déroute
J'aurais voulu te consoler
Te dire de ne pas te laisser aller
Quand tes grands yeux se sont voilés
De charbon et de larmes salés
Trouver les illusions et les intonations qui apaisent
Loin des superstitions qui reviennent chaque vendredi 13
Et puis nous nous sommes quittés dans un soupir
D'amitié qui depuis toujours nous fait sourire
L’après midi a déroulé des heures douces
Devant les terrasses bondées de bières rousses
Alors paris s'est enflammé attaqué par les loups égarés
Quand le chaos s'est invité et que la foule s'est mise à crier
Toutes nos illusions perdues en quelques secondes a peine
Consumé par le feu et les larmes des hommes qui saignent
Une douleur que rien n'efface qui nous mutile
Le sang des innocents les traces indélébiles
La lumière avait la douceur de la madone
Attablé à l'autre café Marianne doute
Elle me dit que le monde entier est en déroute
J'aurais voulu te consoler
Te dire de ne pas te laisser aller
Quand tes grands yeux se sont voilés
De charbon et de larmes salés
Trouver les illusions et les intonations qui apaisent
Loin des superstitions qui reviennent chaque vendredi 13
Et puis nous nous sommes quittés dans un soupir
D'amitié qui depuis toujours nous fait sourire
L’après midi a déroulé des heures douces
Devant les terrasses bondées de bières rousses
Alors paris s'est enflammé attaqué par les loups égarés
Quand le chaos s'est invité et que la foule s'est mise à crier
Toutes nos illusions perdues en quelques secondes a peine
Consumé par le feu et les larmes des hommes qui saignent
Une douleur que rien n'efface qui nous mutile
Le sang des innocents les traces indélébiles
C'était une belle journée pour un
automne
Oh Marianne s'est mise a pleuré comme madone
Oh Marianne s'est mise a pleuré comme madone
Paroliers : Alexis Djoshkounian
4 commentaires:
Je n'ai pas écouté encore la musika. Pour l'instant la symphonie des mots de ce billet est si forte, si belle. Magnifique texte Charlu. Tu finiras poète. :D
Merci Mimie..ce disque est doux, intime et lacrymale.
J'ai vraiment une pensée pour Georges.. il était là parmi nous pendant la minute de silence le lundi... comme pour nous soutenir nous, et du coup rester debout avec nous. Je sais pas comment j'ai fait.
Sûr que la musique sans les textes, minimalistes. Justement, les textes. "Salut Mon Grand" est celle qui m'a cueilli sans que j'y sois prêt. J'ai compris, j'ai mis le temps, mais les textes ça peut soudain vous happer. Super!!
C'est pas un album qui pète à la face direct Tonio.. HK est un super héro. Super Humain. J'étais près de lui à l'usine à chapeau de Rambouillet un soir, y'a qq années.. cueilli comme jamais.
Il est troublant ce disque.. tout de suite pour moi c'est le coq .. et surtout la phrase avec silence juste après "derrière lui, le bruit et la terreur, de dix mille ans d'histoire et de connards remplis de fureur".
Biz à toi Papounet ;D
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