Longtemps sur mes bulletins scolaires,
j'ai essuyé la même remarque « se laisse vivre ».
Comment fallait-il alors que j'explique
aux parents qu'il s'agissait là d'un encouragement, pourquoi tout ce
temps il m'aura fallu pour comprendre le compliment ? La mornifle
récurrente était feinte.
Je réalise nostalgique la main tendue,
le clin d'œil à cette manie que j'avais de glisser sur des
intuitions ordinaires, de me laisser vivre, sans hauteur ni
profondeur, juste épouser le court des choses.
« Sometimes » est la grande
retrouvailles avec Goldmund que j'avais délaissé quelque peu.
Découvert avec « Corduroy »
chez Type records en 2005, j'ai gardé le cap avec « The Malady
of Elegance » 2008 en passant par Helios, pour finalement
rester figé sur Branches en 2011, le projet solo de Keith Kenniff,
l'épicentre cérébral de tous ces pseudos.
Les notes se déposent sur des nappes
de silence, un léger field recording souffle au loin, histoire de
garder éveiller un minimum de réalité vitale. C'est une musique
néo-classique ambiante pour se laisser vivre, se laisser flotter
dans le sens du courant, sans rien imaginer d'autre que le superflu
des grandes hauteurs et des abysses fantastiques. Et pourtant, on y
est presque sur ces extrêmes verticales, juste à écouter, ou
plutôt à se laisser écouter sans débordement aucun.
Une musique pour adorer se laisser
vivre.
Goldmund 2015 « Sometimes »
label : western vinyl
3 commentaires:
J'ai adoré ce disque, j'en parlais d'ailleurs par ici il y a quelques jours : http://www.indierockmag.com/article27041.html
Yo Eel'sNo. Je viens d'aller voir ton post. Complètement d'accord, et je savais pas que l'album était sorti le 13 novembre... j'écoute en vrac souvent, avec du retard comme Rover, et suis un gros poil en décalage, sauf pour Bowie, ça m'a fait flipper ce matin là. Merci pour ton passage ElNo ;D
Bon, je prends, mais là maintenant, c'est de la soul chaude qu'il me faut, pas des matins frais et légers
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