Une autre vieille connaissance,
éclaboussée d'embruns cette fois-ci, de l'iode plein les ouïes,
des criques recroquevillées et de l'écume sur les accords, c'est le
nouvel album éponyme d'Alasdair Roberts.
Si Crowley est irlandais, Roberts lui
est écossais et ses airs ont la pureté des fjords quand la flanelle
des flots s'encanaille et que le ciel fait grise mine.
Il a débuté au sein du groupe
Appendix Out avec quelques pépites à dénicher, puis Secretly
Canadian a hébergé son premier album solo, juste avant de partir
logiquement pour Drag City, cette auberge acidulée des folkeux
chamaniques. C'est à ce moment là qu'est apparu son chef d'œuvre
« Farewell Sorrow » en 2003. A croire qu'il n'y avait là
que la mer et la lumière, les côtes écossaises apaisées, tout le
poids de la terre quand la mer est à quelques embrasures.
Ce nouvel album ne s'éloigne pas des
roches en dentelle, des rivages herbeux fouettés par un air marin
tiède, vierge et brumeux. Alasdair Roberts, ce Jason Molina des
Cornouailles, suit son chemin de poète des bras de mer, quand l'eau
se dessaisit, renonce à sa douceur, se dilue et s'offre au sel.
Et si l'on restait là, des heures
devant la houle....
Alasdair Roberts 2015 « Alasdair
Roberts » label : drag city
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