vendredi 26 juillet 2013

Abraham Boba



Juste sous le nez de Cedillo qui perce le Portugal en son flan, ce grain de haricot perché juste avant l'Espagne, t'en souviens-tu ? un petit paradis blanc juste avant la frontière. Le grand castelo branco à l'horizon, les terres brûlantes de l'Alentejo dans le dos, Castelo do Vide au milieu de nulle part. Tel un skate lent d'âme grisée, nous glissions sur le ventre du haricot pour aller du château à la chapelle, du clocher aux remparts, surfant sur toutes ces tuiles de terre cuite incandescente de son cœur. Les ruelles plus étroites les unes que les autres et l'ombre bleue nous aspiraient vers les hauteurs douces.
Juste un peu plus haut en face, l'autre paradis suspendu, Marvão, dernier rempart de pierres lumineuses avant l'immense terre hispanique.
Si de Salamanca j'entendais la fierté d'Afonso, ici à Marvão, les notes de piano d'Abraham Boba chante quelques balades. A quelques arpents de montagne, la rojta d'autres auteurs, une frontière culturelle hermétique, je joue d'infidélité légère, moi qui aime toute la péninsule.


Abraham Boba 2009 « Le educacion » label : limbo starr

http://limbostarr.com/site/





lundi 22 juillet 2013

Michael Chapman 71



Quatrième et dernier album chez Capitol pour Michael Chapman. Early 70's, un son impeccable qui côtoie Gene Clark ou Fleetwood Mac de cette époque, des cuivres, le producteur d'Elton John aux manettes, une nouvelle résurrection Light in the Attic.
Le britannique sort un album très américain, le bord des routes est poussiéreux, l'herbe cuite, le cœur des collines bat la sieste, la route 66 est partout sous des voutes de cobalt intense, juste au zenith, l'océan alentours lui donne une force outremer.
« Wrecked again » fait ronchonner l'auto-radio, Michael Chapman, c'est bon, ça roule, la bière est tiède, le tee-short me baise la peau.


Michael Chapman 1971 « Wreched again » label : Capitol/Light in the attic.



jeudi 18 juillet 2013

José Mauro


 
Toujours un endroit qui projette, une contrée qui s'exporte, une culture qui va se poser comme un grain de pollen un peu plus loin, caravelle chargée d'épices, soute de saumure cabillaud.... Un océan plus loin, la langue lusitanienne est venue cultiver une civilisation, pour revenir dans toute sa splendeur, boomerang culturel qui arrose un continent, des terres, l'exotisme qui vient pimenter l'art musical.
Une autre danse, des guitares plus jazz, des violons en plus, des cuivres, des peaux tendues, une époque. Le Brésil. José Moauro, une pièce rare offerte par Tonio.
Mon cerveau décante, le floc vient se déposer dans les caves de mon organisme, la chaleur tape et le vent assèche, laisser reposer, se laisser envahir. Un album de pure tradition brésilienne, les traditions, y'a toujours un air mélancolique qui raconte l'histoire, qui exulte la terre.
Le soleil a fait du mal aujourd'hui, il se couche rieur, il a fait son travail, c'est à nous maintenant de lui rendre hommage, sortir les poissons à griller, les bouteilles glacées, de faire rejaillir nos âmes comme la chaleur sourde de la terre brûlante. Le vent est tiède, musclé, il vient de l'Atlantique, du Brésil peut être.

José Mauro « Obnoxius» label : quartim
http://www.youtube.com/watch?v=HIYGAlEUL2E
http://www.youtube.com/watch?v=0WRbaEZOka0


dimanche 14 juillet 2013

Jose Afonso



L'ongle coupé de lune orangée dégringole sur la Castilla y Leon pendant que le Grande Ours nait de la Siera de Sta Barbara. Sur le grand plateau de Salamanca, je vois le Portugal se dessiner au loin. 700m d'altitude, 4h du matin, les parfum changent, eucalyptus, figuier, terre rouge, la frontière est devant, la puissance et la fierté à quelques collines.
Jose Afonso (Zeca Fonse) et sa belle discographie identitaire, politique, la culture dans sa plus profonde revendication, les heures les plus noires de la Pide balayées par un œillet rouge, la dernière dictature en Europe, et un auteur que l'on brandit. Moi je l'écoute pour m'imprégner, comme j'aime écouter Branduardi en italien. Une voix, uma guitara portuguesa, un troubadour, un pays.

Jose Afonso « Baladas e cançoes » 1962





mercredi 10 juillet 2013

Joseph Arthur 2013



Un autre grand disque à la pochette en noir et blanc, une autre vieille connaissance qui reste sur le circuit avec un album pop rock estival, facile et efficace. Son art s'est développé dans la visibilité, ici des airs de Jagger version ballade viennent flotter « I use to know how to walk on the water », « Wait for your light », « Still life honey rose ».... . Pourtant « The ballad of boogie Christ » sort dans la plus grande discrétion. A prendre pour arpenter des étendues.. bouffer du bitume, en sifflotant quelques airs anodins qui collent au chapeau.
Le disque de l'été.... avec Alela.



Joseph Arthur 2013 « The ballad of boogie Christ » label : lonely astronaut





mardi 9 juillet 2013

Alela Diane 2013



Alela est là, non, pas Hella, Alela, elle est vraiment là plus que jamais, comme au début, avec des mélodies à tomber, de la pureté, un toucher, de la maturité en plus.
C'est là, chez Alela qu'il faut aller. On la connait, elle nous a déjà ensorcelé. Juste pour la saison, elle apparaît là, et une nouvelle fois Alela offre un grand cru, son quatrième album, sublime comme le premier.
Le folk est allé là, juste au bon endroit. « Hazel street » je sombre.


Alela Diane 2013 « About farewell » label : rusted blue
http://www.aleladiane.com/
https://www.youtube.com/watch?v=pg_BYEu2wJ4&list=RD02DvwKCgLlpXk






lundi 8 juillet 2013

Acid Mothers Temple 2013




Il fallait bien s'y attendre, cette sirupeuse douceur solaire et humide cachait un orage volcanique. Grisé par les UV, par l'utopie caramélisée, j'ai vu le ciel se plomber. C'était à craindre, et j'étais debout, près à recevoir le déluge acide d'orage blanc.
Le ciel est charbon avec des lambeaux ice-cream, des copeaux de paille à cocktail. Ou alors c'est moi, à me saigner les gonades j'ai repeins mon plafond en noir. Psychédéliques chimères, l'été envoie son tonnerre....que la foudre tombe sur moi, je ne mérite que ça. A chercher la fraîcheur, à gravir l'air du ciel, on arrive à s'asphyxier sur l'outremer foncé.
Acid Mothers Temple vient de m'extirper de ma torpeur, à coup de teaser dans le slip, des strangulations électriques, sur des veines magmatiques.
Les chaleurs exponentielles ont fait fondre la glace en quelques secondes, et la sueur n'arrive plus à diluer le sucre qui amidonne la peau.

Foudre...que c'est bon un album des Acid Mothers Temple.


Acid Mothers Temple & the melting paraiso UFO 2013
« In search of the lost divine arc » label : important.
http://acidmothers.com/
https://www.youtube.com/watch?v=cXg4DVRdt-g
http://importantrecords.com/imprec/imprec383
http://www.allmusic.com/album/in-search-of-the-lost-divine-arc-mw0002521474

James Yorkston and Friends 2025

  L'ombre pyramidale s'allonge sur les asters. L'aulne au dessus de ma tète a déjà montré ses chatons avant de pioncer pour quel...