jeudi 13 octobre 2022

Pierre Barouh - 1982

 


Le lierre d'Irlande au dessus des Cyclamens épouse les nuances de rose. Même le cèdre a déjà aspergé sa lourde poudre jaune, la saison du pollen touche à sa fin. Du séminal, du vital, la reproduction par les airs font des plantes des espèces supérieures. Depuis le temps qu'on nage, qu'on rampe à la recherche d'un liquide pour se répandre, se reproduire, patauger vers l’œuf.

Des muqueuses, le pollen s'en branle, lui c'est le vent .


Le séminal dans les airs, un peu comme la musique en fait, se nourrir sans cesse des notes et des verbes, des ondes et des vibrations. Jouir des harmonies. Nos cellules se multiplient non pas dans les airs mais sous des airs, sous influences, faut trouver le liquide.

Il n'est pas impossible que quelques mélodies, quelques phrases superbement alignés aient caressées mes brins en hélice, mon escalier vrillé de bases azotées qui n'en finit pas.


Quand j'écoute Bertrand Burgalat, il me ramène sans cesse vers Pierre Barouh. Le timbre, la voix, le chant certes .. mais pas que. L'esprit sûrement.

Et là je me dis, le pollen a fait son boulot..il flotte et féconde. Tout est cyclique, ressac, hélice, elliptique, tout tourne, tout revient, danse perpétuelle, pas rond totalement.

Des semences, rien n'a jamais été totalement pur, vierge de toute influence, toujours une trace de protéine qui traîne, un nucléotide qui se ballade, des tronches de cultivar qu'on semble avoir déjà vu quelque part, une situation déjà vécue, ou rêvée, un album comme une arborescence qui ouvre sur d'autres cosmos, des choses qui flottent inertes, d'autres qui exhalent, exaltent, qui se posent et font renaître.

Du pollen partout où que ce soit. Saravah, pollinisateur.


Pierre Barouh 1982 « Le Pollen » chez Saravah

7 commentaires:

charlu a dit…

Tout un monde.. je les adore et je trouve qu'ils vieillissent de moins en moins.
Je m'en foutisme, c'était un peu possible à l'époque

charlu a dit…

Tiens, rien que la pochette avec clope..ça m’excite :o

Everett W. Gilles a dit…

La pochette est terrible, et ton texte m'éclate !
Pour le reste j'ai du mal, pas trop ma came, mais quelle pochette, et quel texte ...

Charlu a dit…

Merci l'Evrett.. dès qu'on parle de muqueuse tu kiffes !! vieux pervers :o :))))) La pochette, on pourrait penser à la BO de zoro..et Banderas sur le tournage ...

DevantF a dit…

J'ai consacré ma période oreilles fraîches, le matin au réveil, à POLLEN. Peur au début car le chant de Burgalat continue à m'épouvantailler. Mais non, quelques beaux moments d'humeur bonheur comme "Saint Paul de Vence".
"Jenfoutisme"? Pas d'accord, un mec qui fume sa clope peinard peut sembler nonchalant, mais il fume sous la pluie et ce n'est pas chercher la facilité.
Ça le joue détaché mais en fait pour pouvoir le faire il faut travailler, avec les moyens qu'on a. Éviter les gouttes qui risques d'éteindre le bout incandescent.
Comme sa musique, l'air de rien, mais sans lourdeur ça pénètre...
En plus pour tout arranger ton regard sur ce qui t'environne, je l'envie. Dans ma maison, toute neuve, et ce jardin que je regarde encore comme étranger à son appel.
Burgalat on verra, mais Monsieur Barouh... c'est tout bon.

TonTonMusik a dit…

Encore un joli moment et comme tout le monde je trouve la pochette coooool, moi qui ai arrêté il y a plus de quinze ans !

Charlu a dit…

On est tous raccord sur la pochette, instantanée qui claque.
Le rapport à Burgalat, en plus du chant, c'est aussi Saravah et Tricatel.. ces auberges fécondent, des défricheurs et ils occupent pas mal leur propre catalogue les gars.

Thomas Köner 1993

  La croûte gelée se ramollit, ventre flasque et tiède respiration. Le ciel se charge de l’halènes des Steppes, le silence gronde. Notre ...