mardi 10 décembre 2019

Alasdair Roberts 2019



Le temps se laisse couler, mes vieilles idées en bois sur fond gris frôlent des récifs de carotène calciné. Je suis parti errer ma carcasse à travers les ruelles de Santeuil. On est pas emmerdé par le trafic dans ces contrées beauceronnes. Une envie de folk, de danser avec le vent froid qui balaye. Assis sur un banc en pierre à Saint-Léger-des-Aubées, j'ai laissé tanguer mon vague à l'âme en fixant au loin la petite flèche timide de Moinville-la-Jeulin. Entre les deux, Voise qui fait naître la douce rivière qui passe en bas de chez moi m’intimide, et je suis rentré en voguant sur ce ruisseau, avec dans la tète les airs classiques d'acoustique médiéval d'Alasdair Roberts.

Je erre par chez moi, j'encaisse, je hume et flaire. Je dévore des yeux, j'entends Gaston Couté chanter ma campagne ancestrale en écoutant précisément le Barde écossais racontant des histoires et des terres.

Alasdair Roberts 2019 « The Fiery Margin » label : drag city



2 commentaires:

DevantF a dit…

... La première fois que tu nommes autant de fois le décor de tes moments de poésie. A défaut. J'ai utilisé Google map et son petit bonhomme jaune pour le promener dans les rue de tes bourgades au noms à rallonge. Alasdair en bruit de fond, j'ai suivi Voise jusqu'au Canal de L'Eure.
Le Parisien perché pas trop haut dans son appartement regrette le jardin, comme tout appartementaire qui se respecte mais aussi le cours d'eau pas loin. C'est apaisant comme face à l'océan mais la dimension est plus humaine. Mieux que s'attarder à regarder un feu de cheminée c'est fixer un cours d'eau, de belles minutes.

charlu a dit…

Les villes vont se végétaliser le Toine. Je comprends ce manque, c'est même devenu maladif chez moi, la concentration humaine commence à me taper sur les sécrétions.
Là où je vais (nan c'est pas une chanson de Pagny) c'est exactement le contraire. C'est comme en montagne, ou au bord de la mer.. pour y vivre, faut vraiment y avoir poser son premier regard.
Ceci dit mes villages alentours sont à se tordre :)) et puis je suis d'accord.. vivre auprès du clapotis d'un ruisseau c'est encore mieux que près du littoral.

L'Eure, la Voise.. va yeuter sur gogol la "Canal Louis XIV".. y'a des endroits superbes.. qqpart vers Théleville, Berchère la Maingot.. moi ça me rend fou et j'entends beaucoup de musique quand j'y suis.
Par contre j'ai menti, c'est pas à pieds, ni en coque à voguer.. je fais tt à vélo ;D

Thomas Köner 1993

  La croûte gelée se ramollit, ventre flasque et tiède respiration. Le ciel se charge de l’halènes des Steppes, le silence gronde. Notre ...