mardi 21 janvier 2014

Rafael Anton Irisarri



Il pleut de la limaille de fer sur mon crane en taule. Le souffre m'arrache la gorge et le souffle sombre du cœur des monts métalliques m'asphyxie. On peut à peine voir dans la pénombre, quelques lueurs seulement laissent agoniser la rétine et le poumon. Les membres sont lourds, impossible d'avancer dans ce lourd sirop boueux.
Je m'écroule et reste collé à la tourbe acide, avalé, aveugle, phagocyté. Il grouille des êtres vivants dans ce composte où je me dilue.

Rafael Anton Irisarri élabore un nouveau décor apocalyptique au milieu duquel on ne peut plus lutter. Imparable, angoissant et beau.

Rafael Anton Irisarri 2013 « The Unintentional sea » label : Room40





6 commentaires:

Sadaya a dit…

Tous les symptômes d'une bonne grippe.

charlu a dit…

grave..une grosse grippe du cerveau.

Sb a dit…

Je ne l'avais pas raté celui-là (il était dans les streaming du jour de Rabbit) Il me semble meilleur à la deuxième écoute. Merci.

charlu a dit…

M'a bien brûlé le ciboulot celui là, à la première écoute... j'ai embrayé illico sur Adrian CORKER... j'en fini plus avec les paysagistes sonores.. Ceci dit, rarement il y a faute de gout chez Room40.

Sb a dit…

Adrian CORKER Raise?

Le Sémaphore a dit…

Bonsoir charlu,

Je découvre et je suis littéralement happé par ce maëlstrom musical...

Musique des glaces, musique du feu : il est bon de se baigner dans cet incendie.
Voilà une oeuvre propice à nourrir l'imaginaire.

Merci pour ce beau partage.

Bien à toi,

Evgueni Iscarian

Thomas Köner 1993

  La croûte gelée se ramollit, ventre flasque et tiède respiration. Le ciel se charge de l’halènes des Steppes, le silence gronde. Notre ...