Le parcours de David Fenech est
labyrinthique, comme sa discographie et sa musique, d'étroits
couloirs sinueux, glauques et primaires. Tantôt tribal, tantôt
joyeusement délirant, « Grand huit » se joue de nos
formats classiques. David Fenech est chroniqueur musical, possède
son label , Demosaurus, et travail à l'Ircam, ce qui explique
l'approfondissement sonore expérimental de son jazz rock improvisé.
Sa musique est robotique, il est aussi électronicien.
On démarre sur « Petit huit »
qui ressemble à un doux délire funky de Kim, l'autre français
libre.
« Confieso que he vivido »,
comme un miaulement humain, est une recherche sonore au beau milieu
de paroles capturées à la façon de Dominique Petitgand.
« Mister master » est une
élucubration de tuberculeux, les expectorations sont aussi grasses
qu'Alvarius B, façon cabaret Tom Waits.
La folie touche à son comble lors du
« lacher de luciole »...une douce injection qui commence
à faire son effet, un manège perdu et interminablement toqué.
David est cinglé, autant que le Père
Ubu, la preuve, « Boeuf bourguiba / opera en toc »
embraye avec un blues ubuesque. « Jaune d'oeuf » émeut
dans sa joie ronchonneuse même si la camisole xylophone nous couvre
les paupières.
« Le petit soleil » a la
même voix qu'Ignatus ou Flop.. encore d'autres fous joyeux de par
ici, sur une musique qui sonne comme « La fosette ».
« Grand huit » nous ramène
à la vie debout, avec ce formidable déhanchement funk torride.
« Solaris » dramatique et
« Heeels » irréversible, c'est un bidouilleur habité.
« Coralingo »... « Love that feel », ce
mec est aussi dingue que Daniel Johnston, ou Danny Cohen, sa vision
sonore déglinguée.
Expérimentations, esprit punk, liberté
foutraque sombre, David Fenech est un casseur de portées, un
brouilleur de format, il neige des flocons fluorescents sur cette
pochette surprise qui est le fruit de cette arbre fushia devant
lequel je me prends à revenir très souvent, pour contempler la
folie d'un asile d'artistes libres. D'ailleurs il a collaboré avec
Ghedalia Tazartès qu'il héberge sur son label, mais aussi Rhys
Chatman, Sébastien Roux, Pascal Comelade, Gong, Jad Fair, le
trompettiste Jac Berrocal, Klimperei le groupe bricolo des révolus
nantais Collectif-effervescence.
Tout ceci explique cela, sa liberté,
ses ouvertures a bâtir un album cubiste et fauve avec une touche de
naïf cauchemardesque.
« Grand huit » est un
disque large, sans barrière aucune. Une pilule acidulée qui plonge
dans le coma ultra décalé, un trip coloré.
http://davidfenech.fr/wp/
http://davidfenech.fr/wp/
4 commentaires:
Ok, je vais aller voir ça... ne serait-ce que pour la superbe pochette...
Tu vas voir, un truc de ouff, barge et foutraque, avec du très bon matos derrière.. la grosse chatte sur lapochette existe..elle miaule dans le disk..
Pas trouvé cet album sur itunes, mais écouté plusieurs extraits de "Polochon Battle"... Wow, surprenant... et les titres... "Jogging républicain", "Mange du caca", "Cheveux dangereux"... Un doux dingue, apparemment...
Il est pas encore sorti..si tu le veux, tu me mail sur charluzinc :D
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