Pénétrons plus profondément dans
l’enclave des nuits longues et gelées, vers cette famille de
paysagistes du nord. Valgeir Sigurdsson peint avec la même palette
que Corley, un violon en plus. Une symphonie givrée grésille aux
mêmes heures de la journée. Accoudé au pupitre de la banquise,
paralysé par le mouvement mou des glaçons qui prennent le large, on
reste engourdi devant ce post-classique noisy islandais, avec des
poussées biologiques aux allures de post-rock, comme si de grands
pans de glace se décrochaient de la calotte.
C’est un endroit du monde où l’on
aime contempler, pas un mot, une parole, juste des ondes et des notes
acoustiques qui nous rattachent au monde. Le dessin des collines
blanches est nettement tracé par les ombres cobalts, l’horizon est
une fracture, un trait qui divise. Tout s’étend sur des parallèles
glissants vers un point de fuite abstrait.
A des années lumière de Vespertine ou
Mùm, Feist ou encore plus près de nous Camille à travers lesquels
il a posé son idéal sonore, Valgeir Sigurdsson nous aveugle du
blanc écarlate réfléchi, et va farfouiller dans la profondeur de
nos esprits. Il soumet alors à notre nudité cérébrale cinglée
par le mercure en naufrage.
Tellement d’épopées musicale nous
transportent dans de multiples voyages immobiles, comme la glace sur
l’océan. Je découvre Valgeir Sigurdsson et le range avec les
autres dessinateurs polaires.
14 commentaires:
Amen. Ça parle ça aussi. Magnifique texte Charlu.
Merci Red... On est au même endroit que Paul Corley, mais au piano frileux électro ambiant, un violon vient réhausser les couleurs... quand on aime pas le piano tout seul ;D
Biz
Ça y est, c'est devenu le moment où je viens plus ici pour les mots que pour la musique.
Ohhh vous me flattez :D sérieux ... J'adore tout ça qui s'entrecroise .. les mots, la zic, l'huile.. et pourquoi pas les bulles !! avec cette musique..je vois bien un Enki Bilal série noire vers le nord de l'Islande pendant que le volcan anti-capitaliste crache sa poussière morte :D..
bon j'avoue, je connais que ça comme BD... mais j'aime son gris et sa touche...
merci Sad
Oui Djim ..celui là part illico :D
Tkt pour les retards..c'est pas à moi qu'il faut dire ça.. j'ai des lacunes en timing :C
Ah! Bilal!! Le bleu le noir le rouge, oui tout se mêle c'est beau comme nos passions se font l'écho de nos visions!
Les blogs sont des échos de passionnés :D
Waouh que de découvertes chez toi, je l'ajoute à mes selections dès l'écoute du premier morceau. Extra...
Est-ce que tu connais Colleen?(http://open.spotify.com/album/36CemDaF7V1VZWmBr0pVHa)
Oui, j'adore Colleen la violoncelliste..d'ailleurs y'a pas eu de sortie depuis pas mal de temps. :C
J'ai un collector "mort aux vaches" avec attache parisienne si tu veux.. une vache sur papier peint relief.
Tous ses opus sont des rèves.
On peut le trouver chez new release? Je le déniche pas. ;(
Valgeir Sigurdsson : Je ne connais pas en solo mais j'aime beaucoup son travail en tant que producteur/ingénieur du son (aussi écrit Valgeir Sigurðsson). Il a posé sa "touch" sur de très bons albums pour de très grands artistes qui tous sonnèrent ainsi différents du reste de leur discographie. Exemple : "The Adventures of Ghosthorse and Stillborn" de CocoRosie, "The Letting Go" de Bonnie Prince Billy ou "Vespertine", "Medúlla"...de la fée Björk.
En tout cas, ce disque possède une somptueuse pochette et sa musique l'est tout autant, entre néo-Classical/Expérimental et Post-rock acoustic.
Merci de cette énième découverte !!
A +
Eh mon Franky... moi Valgeir, j'ai connu en solo et j'étais étonné à découvrir son CV de cerveau sonore !!! en plus je connais les disques sur lesquels il a bossé . Ceci dit, son opus solo (et ceux d'avant) est un extraordinaire voyage immobile. D'accord pour la pochette (beaucoup plus belle que son pote Corley).. et je suis sur qu'elle t'a interloqué :D
Bizzz Francky
A l'occasion je te conseille de jeter une oreille au dernier Emanuele de Raymondi aussi "Space" que Colleen
Oui j'ai chopé DeRaymondi..mais pas encore écouter..je vais accélérer le processus :D
MERCI
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