La symphonique qui balance et qui sort
souvent, comme la mer. La contrebasse est une houle. Dehors une nuée
de corbeaux dessine une constellation en négatif sur un ciel gris
brouillard, alors que le rouge-gorge sautille dans le mousse en
marmelade. « C'est le printemps », on fera comme si. « La
mélancolie » surtout, celle qui colle au smog, pourquoi la
sienne est si belle, presque heureuse. Aguicheuse cette séduisante
tristesse.. regarder dehors et écouter Ferré 64. Et puis écouter
un Ferré c'est un peu être triste à la venue du printemps, ou
léger à se prendre l'automne gras dans les dents..et toujours cette
houle philharmonique qui me bat le cerveau et le cœur.
Sortir griller une sèche, se refaire
une petite beauté aux utopies..le fil du rasoir. Et pourquoi pas
tout se permettre.
La nuit dégringole, le foyer gronde et
se fout de l'humidité. Le four souffle régulier pour quelques amis
à venir... le vin sent bon, il prend l'air dans son ampoule de
cristal, dégoulinant sa viscosité sur les hanches bien roulées de
la carafe. Quelques fleurs aux allures de chrysanthème pourpres
flirtent avec la rose de Noël qui attend son heure.
Merde, un Ferré c'est extra. Ça colle
et rassure, ça prends au ventre d'une douceur en colère. Un album
comme tant d'autres, 1964, comme une transition d'Odéon aux Barclay
sombres. Léo Ferré 64, un pieds de né à l'automne qu'à pas fini
de nous moisir les os.
Léo Ferré 1964 « Ferré 64 » label : barclay.
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