jeudi 11 mars 2010

Grandaddy


A mon age, à l’heure qu’il est, je pense être en mesure de me plonger sur quelques nostalgies d’albums déjà passés au rang de trésors classés, aux influences non négligeables, que le recul fixe définitivement. Certes, ces rappels resteront très personnels, mais aussi assez représentatifs de leurs empreintes dans l’histoire de la musique « moderne ».
La première pièce de cette rubrique appelée « arrêt sur image» est un album de Grandaddy, « under the western freeway », le premier véritable lp du groupe de Modesto. L'album précédent, « the broken down comforter collection » est, comme il l'indique, une compilation des ep et autres compositions réalisées jusqu’alors. « The Sophtware slump » aussi aurait pu figurer sur cette liste d'incontournable, sauf qu'il n'est pas la toute première vive émotion du groupe, le coup de foudre. Baptême donc et séduction immédiate. Jason Lytle et ses acolytes jaillissent du monde de Neil Young, petit maître à bord de mes étagères, mais aussi des Floyd, des Beatles et d'Alan Parson Project qu'il écoutait sans cesse enfant (toutes ces influences se sentent réellement sur « sumday » 2003). Cet américana mélancolique, terreux et poisseux traîne sa crasse et son ennui dans les vapeurs d’alcool, les nappes de guitares, une basse profonde et une batterie lourde. Le synthé quant à lui paraît désuet, allège et fait la signature sonore du groupe. Ce rock endiablé de lenteur avec quelques sursauts rugueux à la voix pâteuse et groggy, fut une introduction du genre (tellement de groupes ont plongé immédiatement dans ce rock caniculaire ) tout en rappelant MON « After the golden rush » adolescent…. une sorte de relais. La passion de ce disque fut crescendo, il m’arrive de prendre un pied immense, plus intense qu’à l’époque quand je réécoute ce disque à la mobylette envolée. Influence nette, découverte radicale, je devais suivre ce groupe sans en perdre une miette, jusqu’à la collaboration sur le disque de Peter Walker (young gravity 2006); le réveil de Maarten avec my "favorite sheriff" en 2007 et à l’album solo de Jason Lytle sorti en 2008.
18 juin 2003, rue de Lappe, puis café de la danse, 1h30 de messe dans une chaleur torride, communion frissonnante à l’époque où l’on pouvait encore cloper et écluser en salle. Un film documentaire avec quelques scènes de la vie du groupe déjanté, coupé d’images écologiques, alors que l'imposant bassiste Kevin Garcia finissait lourdement son riff dans une caisse de bières derrière la scène.
1997, un disque venu de nul part à cette époque, et cette lente noyade dans l'autoproduction, l'underground musical tellement riche, un son sec, une envolée fantastique sur « laughing stock »; une transe d'ado californien sur « summer here kids »; une simplicité nostalgique, une authenticité moderne; l'Amérique profonde que l'on connaissait pourtant déjà; une ambiance de délire moite éthylique pouvant aller jusqu'à la nausée « poisoned at harsty thai food », guérie in extrémis par un planant « why took your advice »; une diapositive pour les oreilles, une pièce maîtresse indispensable. C'est surement toutes les influences condensées qui ont fait claquer ce disque dans mon cerveau comme une fringue que l'on vient d'acheter et qu'on a l'impression d'avoir mis depuis des années.
GRANDADDY 1997 "under the western freeway" label = big cat / wills records

2 commentaires:

Anonyme a dit…

Bonjour, auriez-vous par pur miracle un enregistrement de ce concert de juin 2003 au café de la danse ? Je le cherche depuis des années. C'est en qques mon graal. Merci d'avance.

charlu a dit…

Oups désolé, je viens juste de lire ton commentaire du 2fev.. un poil à la bourre donc.
Non je n'ai pas de trace du concert, j'y vais toujours les mains dans les poches et les esgourdes aux aguets.
Merci pour le post.
BYE

Thomas Köner 1993

  La croûte gelée se ramollit, ventre flasque et tiède respiration. Le ciel se charge de l’halènes des Steppes, le silence gronde. Notre ...