vendredi 24 juillet 2015

Jenny Hval



A chercher chez Jenny Hval toutes les références et les ressemblances qui me venaient au bord des idées, je suis entré dans son album en longeant son monde unique, juste avant d'être happé définitivement.
C'est fantastique, troublant, diaboliquement envoûtant, aux frontières de la pop ultra moderne et de l'expérimentation psychédélique.
En vrac chez elle, j'ai entendu du Stina Nordenstam, Kate Bush, Bjork, Broadcast, St Vincent, The Do et plein d'autres encore. Pourtant c'est un tableau unique sur un label faramineux, Sacred Bones. A travers cette force étouffée d'un son et d'une voix dominants, une délicatesse suinte dans l'ultra beauté d'un album racoleur.
Idées sonores géniales, un monde cohérent, comme la pochette superbe, Jenny H'val sur une baudruche rouge, un peu folle, une folie absolument maîtrisée avec au bout un disque déroutant autant que jouissif.



Jenny Hval 2015 « Apocalypse, Girl » label : sacre bones
http://jennyhval.com/
https://jennyhval.bandcamp.com/
 

vendredi 17 juillet 2015

Jenny Lysander



Des cordes fraîches avec des entrées maritimes douces à frissonner viennent allonger le folk de Lysander sur des étendues molles et salées.
Les airs celtiques brumisent les fatigues assommées, « Northern folk » danse comme une convection revigorante à en remettre sa pelure. Piers Faccini est aux manettes, sa vision sonore chaleureuse et ouatée se reconnaît dès les premières ondées. Le sel du vent vient épouser celui des peaux, l'horizon se met à flotter, je me pose sur la hauteur d'un littoral et me laisse bercer par Lenny Lysander comme jadis je me laissais envoûter par l'écriture boisée de Joni Mitchell, un peu plus loin dans les terres.

Lenny Lysander 2015 « Nothern Folk » label : beating drum

samedi 11 juillet 2015

Moon Ate the Dark



On poursuit le voyage néo-classique un palier plus haut, ou une profondeur en plus. C'est une magnifique découverte piochée parmi les rafales de Sb / Nova Express, Moon Ate the Dark, tombées des nues.

A la manière de Nils Frahm ou KeithJarrett sous tranxène, cette ambiance instrumentale pianistique est une engourdissante dégringolade dans une nuit sublimée par une lune basse. A peine quelques jeux soutenus et nerveux viennent remuer cette belle vapeur de fond de voûte avec un léger voile de field recordings étoilé. C'est Sonic Piece, c'est rare et beau.

Moon Ate the Dark 2015 « Moon ate the dark » label : sonic pieces

mardi 7 juillet 2015

Rachel Grimes



 
La transition est toute faite; du classique avec une artiste discrète et une dimension à faire déflagrer les murs d'une musique de chambre. La pochette dit tout.

Je reste nostalgique de son groupe Rachel's et leur discographie soigneusement gardée sur un coin d'étagère qu'il m'est cher. Le collectif n'est plus, le field recording s'en est allé avec. Il ne reste plus que l'esprit néo-classique de Rachel Grimes, son piano, un conte classique cinématographique décuplé de cuivres et de cordes.

Elle est pianiste et après son apparition solo en 2009 avec « Book of leaves », elle revient avec un orchestre de chambre cosmique grave et légèrement jazz.
C'est surement le plus bel album du genre cette année, beau, vaste, doux à pleurer.

Un bail que je n'avais pas fouillé chez les New-yorkais Temporary Residence.

Rachel Grimes 2015 « The Clearing » label : temporary residence

samedi 4 juillet 2015

Chilly Gonzales 2015



Une fois encore il aura fallu que je passe outre le personnage trublion génial sur-médiatisé pour que j'entre dans la musique de Chilly Gonzales. Même No Format, cette auberge géniale n'avait pas réussi à me convaincre. Je me laisse séduire par « Chambers » tout simplement et à la première écoute je me dis qu'il manque la voix de Sheller sur ce néo-classique qui vient climatiser ce climat caniculaire qui nous laisse dans un état de prostration au creux des ombres des chambres. Et puis les envies de voix se dilue. Derrière les persiennes qui illuminent cette musique, les cordes laissent flotter un classique et climatisent mon cerveau.
Il y a quelques temps, le froment était vert tilleul et dansait sous l'horizon de son épi tendre. Déjà la vague est cuite et craquante, des ondes d'ocre solaire attendent la mâchoire des batteuses. J'ai pas eu le temps de voir griller les champs, je me crois encore au printemps, juste pour me convaincre que l'hiver est toujours bien loin. « Chambers » et sa portée printanière viennent rafraîchir le zénith plombé, tout vacille sous le vent brûlant de Beauce, je suis dans la pénombre et découvre pleinement l'écriture musical du talentueux Chilly Gonzales.

Chilly Gonzales 2015 « Chambers » label : gentle threat


jeudi 2 juillet 2015

Felicia Atkinson 2015





La présence vocale de Felicia Atkinson sur son field recordings décuple l'impression de conte surréaliste expérimenté. Elle est fasciné par John Cale. Elle colle, met en boucle, triture et dissèque des drones de fond, des cycles, du magnétisme, son souffle et ses mots échantillonnés donnent de l'âme à ses travaux. Le son est de glaise et sa voix l'abaisse-langue rondelet d'un langage enfoui.
 

Ses travaux sonores sont rares, ses traces opulentes, une trentaine d'objets sonores, art plastique et écriture en plus, elle a aussi créé son label Shelter Press. Je suis un petit chevalier, c'est elle aussi, avec des productions posées sur cassettes audio et des plages ambiantes d'introspections surdimensionnées. Le laptop n'abîme en rien sa poésie visionnaire et fantasque.
« A Readymade Ceremony », enregistré au creux des flans alpestres dans son atelier-grenier, est un opéra logiciel, un programme pour un désespoir paradisiaque... « une source de tendresse dans l'éclair ».

 
« Il y a toujours une lacune dans l'accident, il n'y a pas d'accident dans l'expression... »..

«  la bouche et l'œil ne vivent pas sur le même continent.. »

J'ai découvert le monde de Felicia via sa collaboration avec Sylvain Chauveau. Depuis je ne cesse de creuser ses espoir de flans battus, sa base, ses sommets et ses profondeurs. Cet opus là est une visibilité opportune qui happe vers les souterrains et les profondeurs de ses créations. Mots, sculpture, son.....

Felicia Atkinson 2015 « A Readymade Ceremony » label : shelter press

lundi 29 juin 2015

Les Innocents 2015



 
Je n'ai peut être pas été très finaud de ne rien entendre des Innocents à l'époque, comme s'il avait fallu que j'attende l'escapade solitaire de JP pour y revenir via cette résurrection. Ou alors c'est le béret rouge ?

Les mots de Nataf me plaisent beaucoup, sa tangente comme un régal. Cette reformation rajoute au mythe. Me dire que c'est comme avant.... je peux pas dire. Tout ce que je sais maintenant, c'est que « Mandarine » est un très bel album de par ici avec tout dedans.

 
« Love qui peut », est ce que ça passe sur les ondes ? En parle t-on ? J'espère. « ..Ton eau de cœur.. », quels jolis mots, et puis quelle mélodie. C'est un gimmick d'accords tubesques pour la saison brûlante à venir. Bien longtemps que je n'avais pas entendu une pareille chanson d'amour, avec ces lustres qu'on cherche à essayer de se faire aimer comme on peut au milieu des âmes désarmées. Troublant et magnifique.
 

Je pose cet album auprès de ceux d'ici que j'affectionne tendrement, Albin De La Simone, Franck Monnet... JP Nataf.

 
Est-il nécessaire que j'aille goûter à l'innocence d'hier ?


Les Innocents 2015 « Mandarine » label : jive

 



Qu'ai-je fait ? Qu’avais-je à faire ?
Aimer autant que peut
Dans mon ombre avant toi
Mais je n'en ai que faire
Le vent le vrai refait du feu
Et le monde à l'endroit

Viens dedans les fièvres
Les ivoires confie mes malheurs
Viens dedans tes lèvres, tes rêves
Tes livres ton eau de coeur
Car je reste assoiffé
De sel et à désaltérer

Qu'ai-je fait ? Qu’avais-je à faire ?
De peine autant d'adieu
Sous les combles sans toi
Mais je n'en ai que faire
La chambre est claire à l'amoureux
La lune monte à ton bras

Viens la nuit est brève
Mais il suffira d'une heure
Vois le nuage crève
Mais la pluie va tomber ailleurs
En toute humilité

Nous laissant seuls avec l'été

Hou hou love qui peut !
Love qui peut

Viens dedans les fièvres
Portant les vivres au bonheur
Car lui est affamé

Qu'ai-je fait ? Qu’avais-je à faire ?
Aimer autant que peut
Comme l'ombre avant toi
Mais je n'en ai que faire
Le vent le vrai refait du feu
Ici l'ondé nous voilà
Love qui peut
Nous voilà
Love qui peut
Love qui peut
Nous voilà
(Que ferais-je ? Que vais-je faire ?)
Love qui peut
Que vais-je faire ?
Love qui peut
Love qui peut
Love qui peut

Que ferais-je ? Que vais-je faire ?
T'aimer autant que peut
 

James Yorkston and Friends 2025

  L'ombre pyramidale s'allonge sur les asters. L'aulne au dessus de ma tète a déjà montré ses chatons avant de pioncer pour quel...