mardi 30 septembre 2014

Headphone 2014



« Two Stories High » ça vous dit rien ?
Et le chef d'oeuvre « Work in Progress 1998-200- » sorti en 2002 non plus ?
Pas sûr alors que « Danish Robot Dancers » ne vous parle plus. Et pourtant...

C'est une musique muette extrêmement bavarde, des plages instrumentales difficiles à étiqueter, post quelques chose, Prog machin, math pop, expérimental truc, jazz bidule...je me perds dans leurs méandres architecturés, et je me laisse embarquer par cette cohésion parfaite entre des musiciens au CV impressionnant : Jean Michel PIRES (Married Monk) et Charles H Garabed pour les piliers, puis Benoit Burello (Bed), Marc Sens, Etienne Jaumet, Loriseanberg (Berg Sans Nipple), Etienne Foyer.

L'envergure de la feuille de présence est aussi incroyable que la discrétion de cette collaboration musicale.
Ça se passe par ici, une formidable épopée sonore de rock instrumental qui aurait pu figurer dans le catalogue Thrill Jockey..par exemple.
C'est spacieux, cosmique, cinématographique, musclé, planant, ambiant, dansant, urbain... un disque muet extrêmement bavard.

Ils œuvraient chez Ici d'ailleurs, ils sont maintenant chez les Artisans du disque... et quelle pochette.

Headphone 2014 «  Danish Robot Dancers » label : artisan du disque
 
 
 


dimanche 28 septembre 2014

Simon Joyner




Tiens, la pluie me manque.

Le soleil à beau être en dedans, et au dehors, l'automne a raté sont entrée, c'est pas plus mal, mais je suis d'obédience Beauceronne et y'a quand même un quota de crachin à respecter. Comment je fais pour sentir la mélancolie ?

Puis c'est dimanche, et cette voute extrêmement ensoleillée a des reflets argentés. Un voile d'aluminium ultra fin aveugle l'œil en étain végétal. C'est calme, visqueux, éteint, j'écoute Simon Joyner, lui aussi à de la guimauve dans l'arrière fond de sa boite crânienne. On dirait du Cohen abimé au Daniel Johnston, ou au Syd Barrett, en plus fragile, sensible. Tout est ankylosé derrière lui, tout semble bancal, à la limite de la rupture. Et pourtant, ça tient, et puisque tout reste accroché à l'ultra délicatesse du bonhomme, ces chansons deviennent magnifiques, poignantes.. en raccord idéal avec ce dimanche de lumière aluminium d'automne estival.

Il faut chaud, Octobre s'impatiente, c'est peut être la fièvre molle d'une terre cuite qui ne boira plus avant les prochains bourgeons qui me dissout sur cette musique là. Les peupliers déjà se rependent, ses feuilles bouteilles au ventre d'argent font un bruit sec de métal assoiffé. Simon n'en finit pas de pleurer sur son Lo-Fi intime et toxique à la Jason Molina en plus vulnérable.


Il y a des années, je fouillait systématiquement le label Jagjaguwar et tombais sur les opus rares et invisibles de Simon Joyner. J'ai perdu cette manie de visite, et je suis retombé sur un de ses albums, juste avant Jagjaguwar.

Superbe dimanche d'argent solaire et de terre cuivrée de plomb.
« Oxygen ».. monument de grisaille qui côtoie les fantômes de « First we take Manhanttan » en plus pleureur.
Simon Joyner 1996 « Songs for the new year » label : shrimper






vendredi 26 septembre 2014

Arthur H 2014



 
L'Halite sur la langue sonne l'Hallali des ennuis et des glandes amorphes, telle cette Habitude à côtoyer les Hauteurs avec le H. Quitte à Heurter les Hilares, je me passe en boucle ce Hêtre ancestral à l'Hérédité Hasardeuse, cet artiste manifeste. J'avais Hâte, en manque de mon Haschich Bouzouk pour me plonger dans l'Hypnose, avec encore les écHos du précédent.

 
Hyper presque tout, le H en Hyphe de la grande qualité artistique et du populaire, propose une nouvelle Hormone qui va titiller nos mitocHondries et nos Hypophyses. Comme l'Horloge, et tel Horace, le H Hoquète nos diapHragmes pour une danse de plus, une brûlure Hertzienne qui devrait nous Humaniser les Haliotides, c'est tellement bon à chaque fois H. Ma discothèque Hulule à chaque album, comme des Huit-clos intimes avec plein d'êtres Humains.. une Huile essentielles pour nos esgourdes Heureuses.
L'Hypsomètre au maximum, le disque tourne en boucle, un peu partout cHez moi, avec comme Hypothèse qu'il devrait cartonner et provoquer l'Hystérie fredonnée. Il n'y a pas de répit chez H, sa discograpHie Haletante est un remède pour les âmes Harassées, et, Histoire de Hausser le niveau, H comme un Hauturier des Hautes mers accoste avec un cHef d'œuvre de plus.


« La ballade des clandestins »... « La caissière du super ».. « Le bonheur c'est l'eau »... »La femme étoile » comme un hit 80's de Jacno.... « Le tonnerre du coeur ».. « Une femme qui pleure »... « L'aéroport de Los Angeles ».... en boucle, en permanence, un grand disque populaire de très très Haute qualité.
 

Le H est une Hécate Hectique fidèle comme une Hématose qui nous rougie carmin l'Hématocrite à faire Hennir les bourricots fâcHeux.
«Soleil dedans » me Hérisse l'âme comme un magnétisme positif, je frissonne devant « Le tonnerre du cœur » et m'envole comme le Héron de ma vallée qui Hoche son cou gris, comme un air nocturne et Houleux, Homérique et cHantant.
Hydrophile avec « Le bonheur c'est l'eau », les albums de H sont des Hydravions où l'on peut poser notre soif de cHansons Hétéroclites populaires de Haut niveau. C'est un Hussard de la chanson Hexagonale.

C'est un album concept, produit live, avec des moments extraordinaires, géniaux, populairement expérimental.


Arthur H 2014 « Soleil dedans » label : universal

jeudi 25 septembre 2014

This Melodramatic Sauna



Il s'agit là de dénicher un petit endroit improbable et intemporel, un alcôve enfoui, à l'ombre des fortes lumières, où fleurissent des fleurs aux reflets sépia, juste avec un cœur phosphorescent, un point luisant comme un guide.
Il y avait bien eu la clairière ensoleillée avec « Acousticsongs » pour nous prévenir, un indice. J'ai trouvé l'endroit, je m'y suis immergé plus que de raison. Cet instant est trop beau, fantastique. Il n'y a qu'une fois au creux de la fausse magique que l'on peut voir ces lumières et ces fleurs rares, sans pouvoir les décrire autrement que de faire entendre le chant de ces parterres marécageux.

Les mélodies qui s'évaporent de cet antre rempli d'eau clair sont de sublimes chansons acoustiques mélancoliques, avec derrière un orchestre de violons. On peut voir à travers la pureté de ces larmes qui emplissent ce ravin surréaliste, romantique et poétique.
Il y a bien un triangle qui traine, un saxo que joue aussi Jonathan, mais tout danse autour d'un tourbillon de cordes, vocales et instrumentales.

This Melodramatic Sauna, c'est Jonathan Seilman qui a enregistré en 2005 dans une chapelle son unique album, comme s'il fut fondamental qu'il n'y en ait qu'un.
Je commandais alors les disques nantais directement chez Collectif effervescence, une mine d'or, c'est à cette période là que j'ai reçu le fait main « Acousticsongs » annonciateur d'un artiste et d'un label. Plus de nouvelle de Jonathan Seilman depuis, de ce pseudo extraordinaire.

 
C'est un instant accidentel, un endroit introuvable dans lequel j'aime me replonger quand je ne sais plus où je suis. Je vous jure que cet endroit existe, il a existé, je sais j'en viens, j'y étais, j'ai mis quelques larmes à moi dans cette boisson des pluies lustrales.
Gouter « Stronger, strongest » juste pour imaginer la fraîcheur et le goût de l'eau.


This Melodramatic Sauna 2006 "..et les fleurs éclosent à l'ombre"
 label : collectif-effervescence





lundi 22 septembre 2014

Leonard Cohen 2014



Le ciel est lézardé de mille éclairs, sans aucun tonnerre, un orage électrique sans aucune catastrophe.
La voute est magnétique sans déluge, ni grabuge, juste un début de nuit de douce pyrotechnie humbles et élégantes, et quelques nuages en costard plafonnent et toisent.
Il est 1h du mat et je suis assis dehors à susurrer la canicule automnale sous une rafale de flashs orageux blanc comme la lune, jaune pâle comme une ville lointaine. Aucune averse sur ma carcasse, aucune menace, juste une assurance inébranlable.

« Popular Problems », ce n'est pas le retour éternel de Léonard Cohen, c'est juste la classe absolue qui suinte comme la source, l'équilibre qu'il nous faut, le jus nécessaire qui perdure, la lymphe d'un cerveau.
C'est juste un homme beau, apparu pour mieux s'éclipser, pour apparaitre comme la lune pleine à poser une pièce ancestrale de plus dessus la fourmilière qui nous grignote par en dessous. Si le limon se meut et que l'œuf implose, c'est qu'au dessus des terres il y a l'immortel.

De l'intimité jaillit le minimum, une simple pastille peut transmettre l'énergie pour des années lumière. Seulement deux ans après « Old ideas » avec une pochette fidèle comme un double album scindé, « Popular problems » vient nous susurrer que la foi artistique est inébranlable ....  « Nevermind ».


C'est étrange, mais le banjo slide de « My oh my » est synchronisé aux éclairs du soir... je les prends comme tels, de douces caresses frontales lumineuses sur une errance de transat nocturne qui ne m'appartient plus.

J'écoute le Cohen 2014 sans m'étonner plus que ça, et pourtant je suis plaqué, une fois de plus. La voute n'en finit pas de s'élargir... un big bang.

Je crois bien que c'est mon premier billet sur Leonard Cohen, un baptême limpide d'un cerveau né qui a déjà vécu.
Et puis il faut pas oublier que « Almost like the blues »...



Leonard Cohen 2014 « Popular problems » label : columbia/sony



samedi 20 septembre 2014

Shellac 2014



 
Vingt ans après leur premier album, le groupe Albini-Weston revient avec un chef d'œuvre de math rock minimal de grande maturité, « Dude incredible ». Depuis 2000, ils sortent un album tous les 7 ans, il faut dire que les entités cérébrales musicales au sein du trio fantasque bossent en parallèle comme des fous furieux.
 
Cet album sec de quinquagénaires n'est pas non plus une pause musicale histoire de faire perdurer le mythe, les mecs de Chicago sont peut être encore meilleurs qu'avant, un peu comme le retour des Wire il y a quelques années. De la bouteille, il y en a, mais aussi une entente parfaite live entre la guitare, la basse et la batterie. « Dude incredible » est une performance Lo-Fi de rock noisy, intime, aride, lourde et mélodieuse, pour des jeunes quadra/quinca/trenta accrocs... L'esprit est le même, les visages juste patinés.
« Compliant », « You came in me », « Hiding bikes »... tout s'enchaine, la lourde machine gronde avec un flegme trempé et quelques envolées hurlantes.


Ce retour à Shellac me ramène vers un vieux disque sublime découvert en 2000, Fourth Quartet « Howthe swiss wrestle », avec un même son cave.

Albini & co ont pris le temps d'écrire, de répéter, « Dude incredible » est un disque parfait dans ce genre de hardcore engourdi. Ils sont fidèles au label Touch & go, et la pochette est une merveille.
Allez les Old d'Jeun's et les jeunots...fuck the king.
 
Shellac 2014, faut pas louper ça.



Shellac 2014 « Dude incredible » label : touch & go




vendredi 19 septembre 2014

Sinkane



Un talent fou, une facilité déconcertante, et pourtant les intro synthétiques auraient pu me faire des douter.
Dès que Ahmed Gallad chante, il embarque tout dans son sillon et sa musique devient un rêve populaire à vous filer un méchant coup de bonheur, n'importe où, n'importe quand. Dedans il y a de la soul, du reggae, de la world, du folk, de la bossa et de la pop... La lumière de ce disque est éblouissante, sa voix paradisiaque (j'entends même Sade sur « Hold tight », JJ Johanson sur « New Name »), « Mean love » est une invitation.


Sinkane est multi-instrumentiste, il sort son deuxième album. Son CV artistique, c'est batteur au sein de groupes les plus cotés de la pop moderne d'aujourd'hui (Yeasayer, Caribou, Born Ruffians, Of Montreal..). Encore une fois, c'est ultra moderne sur des airs d'avant hier...





« New Name » tribal sensuel avec des vapeurs africaines

« Moonstruck », suave et tiède, complètement humide

« Yacha » infernal, imparable

« How we be », intro parfaite en hit racoleur...



Symétriquement opposé à la mélancolie, Sinkane transmet une fraîcheur où la légèreté solide vient plomber la grisaille le temps d'un album, et même plus encore.



Sinkane 2014 « Mean love » label : city slang


James Yorkston and Friends 2025

  L'ombre pyramidale s'allonge sur les asters. L'aulne au dessus de ma tète a déjà montré ses chatons avant de pioncer pour quel...